Jugement d'un prêtre suisse soupçonné de pédophilie discrètement transféré en Belgique

Belgique - 05 juin 2017

Source : RTBF


Histoire interpellante: un prêtre suisse déjà soupçonné de pédophilie dans son pays a été transféré en Belgique par sa fraternité. L'une de ses missions était pourtant de surveiller un dortoir dans une école. L'homme est désormais devant la justice belge et sa congrégation admet enfin que ce dossier a été mal géré.

"L'abbé venait le soir dans le dortoir"

Aujourd'hui, l'homme est accusé d'atteinte à la pudeur avec violences et menaces sur trois garçons de moins de 16 ans. En première instance, le prêtre de 39 ans a été acquitté. Le prévenu nie les faits. Mais, le Parquet a fait appel.

C'est dans une école catholique au coeur de Bruxelles, - l'école Notre Dame - que les faits se seraient produits entre 2010 et 2011.

Dans le procès verbal, un enfant raconte: "L'abbé venait le soir dans le dortoir où je dormais avec d'autres enfants. Il baissait mon pantalon de pyjama et suçait mon kiki".

Déjà l'objet d'un signalement

Ce que l'on ignorait à l'époque, c'est que ce prêtre avait déjà fait l'objet d'un signalement six ans auparavant à Ecône, en Suisse.

En 2005, la fraternité Saint-Pie X organise un camp de vacances pour jeunes. Quelques semaines plus tard des parents avertissent les responsables religieux: leur fils aurait été victime d'un abus sexuel pendant le camp. Une enquête est alors ouverte par la fraternité mais faute de preuves, l'affaire est classée. Pourtant, un document interne interpelle.

On y découvre que "par prudence et vu qu'un soupçon de crime demeurait, l'abbé sera surveillé sur ses faits et gestes dans ses relations avec les enfants et les adolescents pendant une période de dix ans. Il lui est aussi interdit de participer de quelque manière que ce soit à des camps d'enfants ou d'adolescents pendant la même période."

Pas sous le coup de l'obligation légale

A aucun moment, la justice suisse n'a été saisie du dossier car cette affaire restera interne. Pour la première fois, la fraternité s'exprime publiquement.

Christian Thouvenot, secrétaire général de la fraternité, explique: "Les supérieurs ont consulté un homme de loi. Nous n'étions pas sous le coup de l'obligation légale de dénoncer et donc il n'y avait pas obligation de le faire d'un point de vue strictement légal."

Pourtant, 3 ans plus tard, la fraternité transfère l'abbé à Bruxelles. Il est dans un centre où se trouve une école où il est chargé occasionnellement de surveiller les dortoirs de l'internat. Comment expliquer une telle décision?

"C'est tout à fait anormal, cela n'aurait pas du se produire. Le lieu d'affectation de notre confrère dans cette école n'était pas idéal. Nous assumons nos responsabilités mais il n'y a pas eu contournement des mesures".

Le prêtre incriminé est toujours libre et vit actuellement en Suisse en attendant la reprise du procès fixée au 11 octobre prochain. Cette affaire tombe au plus mal car un autre prêtre de la même fraternité vient d'être condamné à 16 ans de prison pour viol.




albert on samedi 06 mai 2017 - 01:48:51

Les poursuites au civil continuent de s'accumuler contre l'archidiocèse de Moncton

Moncton - 7 avril 2017

Source : radio-canada



Le scandale des prêtres pédophiles ne semble pas près de s'essouffler dans le sud-est du Nouveau-Brunswick. Un avis de poursuite a été déposé mercredi.

Dans les dernières semaines, trois nouvelles allégations d'abus sexuel ont été formulées contre l'ancien curé Yvon Arsenault. Une autre vise l'ancien curé Paul Breau.

La présumée victime affirme avoir été abusée sexuellement par les prêtres Yvon Arsenault et Paul Breau alors qu'elle avait entre 13 ans et 16 ans. Les faits remontent aux années 1980.

La présumée victime souhaite être dédommagée pour les torts dont elle se dit victime. Elle accuse aussi le diocèse d'avoir fermé les yeux sur les abus subis.

Des poursuites qui s’accumulent

Cette poursuite au civil s'ajoute à deux autres poursuites déposées contre l'archidiocèse de Moncton et Yvon Arsenault le 20 février.

Deux plaignants allèguent avoir été abusés sexuellement par l’ancien curé dans les années 1970 alors qu'ils étaient enfants de choeur. Dans les deux cas, l'archidiocèse de Moncton et Yvon Arsenault nient les allégations.

Ces deux plaignants avaient porté plainte au criminel contre Yvon Arsenault, qui purge présentement une peine de quatre ans de prison pour des délits sexuels commis il y a 40 ans.

Selon l'une des victimes d'Yvon Arsenault, d'autres dénonciations sont à prévoir. « J'ai entendu quelques histoires qui étaient encore fraîches et qui faisaient encore mal chez ces personnes-là, souligne Jean-Louis Pitre, qui a déjà porté plainte contre Yvon Arsenault. Donc c'est pas fini. Il y a encore du monde qui souffre. Il y a encore du monde qui n'a pas encore parlé ou qui vient tout juste d'en parler. »

Un scandale qui coûte cher

Une trentaine de poursuites ont été déposées au civil contre l’archidiocèse depuis 2013. Certaines auraient été réglées à l’amiable, mais on ignore combien ainsi que l’ampleur de ces règlements.

Le scandale des prêtres pédophiles a déjà coûté au moins 12 millions de dollars au diocèse de Moncton.

Dans le cadre du processus de conciliation, 109 victimes ont reçu des indemnités financières totalisant 10,5 millions de dollars.

Selon Alain Crevier, animateur de l'émission Second regard diffusée à Ici Radio-Canada Télé, le scandale est loin d'être terminé pour toute l'Église catholique. « On ne fait que sortir les squelettes du placard. Vous n'allez quand même pas dire aux victimes, “ Vous n'avez plus le droit de parler parce qu'on en a assez parlé. ”[…] J’ai l'impression que c'est l'histoire qui pousse l'Église aux portes de l'enfer. Ça fait mal à l'Église à plusieurs niveaux : au niveau financier [et] au niveau de la seule chose que l'Église peut prétendre, c'est-à-dire l'autorité morale. »

Ni l'archidiocèse de Moncton, ni l'avocat qui le représente, n'ont voulu commenter ces nouvelles allégations.

D'après le reportage de Karine Godin



albert on samedi 08 avril 2017 - 01:21:50

L’Eglise catholique au Cameroun face aux accusations de pédophilie

Cameroun - 30/03/2017

Source : Africa Top Success



Après la récente diffusion de l’enquête de Cash-Investigation sur la pédophilie au sein du clergé dans l?Eglise catholique, les commentaires vont bon train et il fallait s’y attendre. Le contenu n’est pourtant pas si nouveau que ça car de telles émissions sont monnaie courante en Occident où depuis plus d’une décennie l’Eglise est traînée dans la boue par les médias et les tribunaux pour le crime de la pédophilie de quelques membres du clergé.

#PrêtresPédophiles

Tout au plus, ce qui est nouveau dans l’émission de Cash Investigation, c’est l’ouverture sur l’église catholique en Afrique en général et sur le Cameroun en particulier. C’est vraiment la première fois que ça fait le chou gras des médias au Cameroun. C’est aussi du grain à moudre pour les ennemies de l’église catholique qui ont tôt fait de la réduire à ses ombres.

Salie et traînée dans la « merde » à cause de la mauvaise gestion du crime de pédophilie d’une frange minoritaire du clergé, l’église catholique comme structure est rattrapée par une page sombre de son histoire, celle des ratés du management ecclésial qui ont détruit des vies. C’est sordide ! C’est ce qui arrive quand on préfère l’hypocrisie à son vrai visage. Ça vaut pour les individus, ça vaut aussi pour les institutions.

Mais l’Eglise essaye de faire amende honorable. Depuis le Pape Benoit XVI, le Vatican a donné des instructions fermes pour la gestion des cas de pédophilie dans le clergé. Les évêques et les supérieurs religieux ont le devoir de les appliquer en tenant, bien sûr, compte du principe de la présomption d’innocence, parce que ailleurs en Occident où ce scandale a fait beaucoup de ravages, il y a aussi eu beaucoup de fausses accusations. Désormais il y a toute une procédure à suivre pour gérer le cas d’un prêtre accusé de pédophile en toute transparence avec les instances judiciaires ecclésiales et nationales.

Le Pape François a parlé de tolérance zéro en la matière. Un prêtre qui commet des actes de pédophilie est un criminel et doit être traité comme tel par la justice. C’est ce qu’exige désormais l'Eglise catholique. Il n’existe ni dans le droit canon ni dans aucune législation une disposition qui dit que le prêtre n’est pas justiciable. Cependant il a droit comme tout citoyen à la présomption d’innocence. Si des magistrats camerounais ont couvert des prêtres pédophiles, ils ont manqué à leur devoir.

Mais la laideur de ce crime de pédophile, surtout en milieu ecclésial, ne doit pas nous faire renoncer au devoir de vérité. Pour éviter des amalgames de toutes sortes, il convient de reconnaître que la plupart de ces cas de pédophilie impliquant des prêtres dans le monde datent des années 1970s et 80s. La vérité est que les cas récents sont rares. La vérité veut aussi qu’on rappelle que statistiquement, ce crime ne concerne qu’une infime partie du clergé, ce que les médias ne disent pas toujours. Puisque certains se demandent si le mariage des prêtres ne constituerait pas une solution à ce problème, il convient aussi de rappeler et les médias ne le disent pas assez, que ce fléau, d’après les statistiques, sévit plus dans les familles que dans toute autre institution sociale. C’est donc toute la société qui doit s’engager dans ce combat pour protéger les enfants.
L’émission de Cash-Investigation semble insinuer que certains prêtres pédophiles ont été affectés en Afrique pour couvrir leurs méfaits. Si c’est vrai, il est évident que les évêques ou supérieurs de congrégations qui le permettent se rendent complices des crimes commis sur les enfants par cette complaisance et doivent en assumer la responsabilité. Mais évitons des amalgames : à ce que je sache, contrairement à ce que certains ennemis de l'Eglise catholique insinuent, le Vatican n’a jamais mis sur pied une politique d’affectation des prêtres pédophiles en Afrique. Quant à la congrégation de St Jean et l’archidiocèse de Bertoua mis en cause dans l’émission de Cash-Investigation, je crois que la seule manière d’établir la vérité est d’ouvrir une enquête indépendante en bonne et due forme.

Un simple démenti ne suffit pas. Le silence dans ce genre de situation n’est pas non plus la meilleure approche pour la crédibilité d’une institution déjà éprouvée. Là où il y a eu des soupçons comme à Bertoua, il convient que l’Eglise fasse sa propre enquête en toute transparence et dise la vérité. Peut-être Dieu aura-t-il pitié de nous en ce temps de carême. Mais surtout n’oublions pas cette parole du Christ : « Malheur au monde à cause des scandales! Car il est normal qu’il arrive des scandales; mais malheur à l’homme par qui le scandale arrive! » (Mt 18, 7) Et le fait d’être prêtre ou évêque n’y change rien ! Ce sont des hommes !



albert on jeudi 30 mars 2017 - 05:21:24

Pédophilie dans l’Église : le silence coupable de l’archevêque camerounais Joseph Atanga

Cameroun- 28 mars 2017

Source : jeuneafrique



L’archevêque camerounais Joseph Atanga s’est retrouvé au cœur d’un reportage de France 2 sur la pédophilie dans l’Église. Il aurait couvert des prêtres mis en cause.

Si l’omerta en vigueur dans l’Église catholique avait un visage africain, ce serait le sien. À son corps défendant, Mgr Joseph Atanga, l’archevêque de Bertoua (Est), est devenu une célébrité. Près de 2,2 millions de téléspectateurs français (9,8 % de part d’audience) ont assisté à l’embarrassante interview du prélat camerounais par un journaliste de l’émission Cash Investigation – diffusée sur France 2 le 21 mars.

Manifestement, Mgr Atanga, 64 ans, n’avait pas été prévenu du sujet de l’entretien : « Pédophilie dans l’Église : le poids du silence ». On plaindrait presque ce jésuite à la carrière cléricale jusqu’à présent sans tache. Lui qui avait cru bien faire en demandant, le 2 juin 2015, dans une lettre au supérieur des Frères de Saint-Jean, le rappel de prêtres de cette communauté installée dans la région de Bertoua depuis vingt-cinq ans, après qu’une série d’agressions sexuelles envers de jeunes adolescents avait suscité des plaintes devant la justice.

"Non, je ne cache pas les faits mais je ne ferai aucun commentaire"
Il affirmait alors « avoir pesé de tout son poids » pour éviter que « les frères mis en cause [soient] traînés devant les tribunaux, au risque de ternir l’image de [l’]Église ». Les prêtres soupçonnés avaient donc été rapatriés en France en catimini.

D’abord déstabilisé face au journaliste, Mgr Joseph Atanga s’est vite repris. Avec la ténacité d’un politicien madré, il s’est accroché à la porte d’entrée de l’alcôve où l’enquêteur tentait de l’entraîner. « Cette lettre ne devrait pas être là [entre vos mains] », a-t‑il répété.

Manifestement plus soucieux de délégitimer son interlocuteur que de répondre à la question : « Avez-vous cherché à cacher les faits ? » « Non, je ne cache pas les faits mais je ne ferai aucun commentaire », s’est-il défendu sans convaincre.



albert on mercredi 29 mars 2017 - 01:38:29

Orne : enquête ouverte pour des viols par un prêtre sur une lycéenne

France - 27/03/2017

Source : msn



L'ouverture de cette enquête fait suite au signalement début mars de cette affaire par l'évêque de Séez auprès du parquet.

Un nouvelle affaire de viol dans l'Eglise catholique. Le parquet d'Argentan (Orne) a ouvert une enquête préliminaire pour des viols qui auraient été commis par un prêtre sur une lycéenne dans les années 80, a annoncé Hugues de Phily le procureur de la République d'Argentan, lundi 27 mars. "Il est trop tôt pour dire s'il y a prescription. Il existe cinq ou six lois" en la matière, a expliqué le procureur.

La victime avait "entre 16 et 18 ans" au moment des faits, qui se seraient déroulés sur "plusieurs mois", a ajouté le magistrat. L'enquête doit déterminer si ce prêtre a fait d'autres victimes. L'ouverture de cette enquête fait suite au signalement début mars de cette affaire par l'évêque de Séez auprès du parquet, Hugues de Phily.

La victime a déjà porté plainte en 1998

Selon le diocèse, le prêtre aujourd'hui âgé de 93 ans est hospitalisé. Selon la même source, il a reconnu les faits. Daniel P "a été prêtre à Domfront pendant 40 ans, 20 ans comme curé et 20 ans prêtre retraité", a précisé l'évêque de Séez Jacques Habert. Jeudi l'évêque a dans un communiqué de presse tenu à "dire (sa) compassion à la victime" et a "invité d'éventuelles autres victimes à se manifester".

La victime s'est "manifestée il y a quelques mois à travers un site mis en place pour l'écoute des victimes à la suite de la procédure engagée par la conférence des évêques de France", a ajouté Mgr Habert. La jeune femme "avait déjà porté plainte en 1998" auprès du tribunal de Caen "qui lui avait dit que les faits étaient pénalement prescrits", a aussi indiqué l'évêque ce que n'a pas confirmé le parquet. "L'évêque du diocèse l'avait accueillie avec beaucoup d'humanité et avait demandé au prêtre de reconnaître les faits, ce qu'il avait fait. Mais on en était resté à une démarche très interpersonnelle qui ne suffisait pas", a ajouté Mgr Habert.

Une enquête diffusée le 21 mars dans "Cash Investigation" sur France 2, un livre et des articles publiés par le site d'information Mediapart assurent que 25 évêques français ont "couvert" 32 "agresseurs" encore en vie qui totalisent 339 victimes. Le lendemain de cette diffusion, l'Eglise catholique de France avait dit sa volonté de lutter contre ce "fléau". L'évêque de Séez précise toutefois que son communiqué "n'est en rien la conséquence d'une émission fortement médiatisée. J'ai rencontré la victime fin février, il était difficile d'agir plus vite."



albert on lundi 27 mars 2017 - 21:48:12

VIDEO. "Cash Investigation". Pédophilie : Elise Lucet à la rencontre du pape

France - 22/03/2017

Source : FranceInfo


En 2010, le pape François, alors archevêque de Buenos Aires, aurait tenté de faire innocenter un prêtre condamné pour pédophilie. L'affaire du père Julio Grassi a provoqué un énorme scandale en Argentine, pays natal du souverain pontife… Elise Lucet attend ce dernier place Saint-Pierre, à Rome, pour lui poser des questions. Un extrait du magazine "Cash Investigation" diffusé le 21 mars.

Vidéo

"Cela n'est jamais arrivé dans mon diocèse", dit le pape François à la page 64 de son livre d'entretien Sur la terre comme au ciel (Robert Laffont) à propos des prêtres pédophiles. Est-ce la stricte vérité ?

Dans son pays natal, l’Argentine, le pape est très critiqué pour sa gestion du cas d’un prêtre condamné pour pédophilie. En 2010, archevêque de Buenos Aires, il aurait tenté de faire innocenter un homme d'Eglise. C'est l'affaire du père Julio Grassi, le plus grand scandale de pédophilie dans l'Eglise en Argentine.

Il faudrait un miracle pour arriver à parler au souverain pontife…

Si ce cas est si sensible dans le pays, c'est que l'institution a tout fait pour le disculper avec une contre-enquête de 2 600 pages : un document juridique confidentiel interne à l'Eglise argentine. Ce travail a été commandé par la conférence épiscopale d'Argentine, et plus particulièrement par son président d'alors, le cardinal Bergoglio, aujourd'hui souverain pontife.

"Cash Investigation" a cherché pendant huit mois à interviewer le pape. Des dizaines de demandes refusées. Comme à son habitude, la journaliste Elise Lucet se déplace sur le terrain pour obtenir des réponses à ses questions. Ce jour-là, le pape tient une audience publique sur la place Saint-Pierre, à Rome. Il y a beaucoup de monde… Alors, il faudrait un miracle pour arriver à parler au pape…



albert on mercredi 22 mars 2017 - 22:24:09

Pédophilie : 25 évêques français accusés d'avoir couvert des prêtres auteurs d'agressions sexuelles

France - 21 mars 2017

Source : francebleu



L'Eglise catholique est à nouveau mise en cause pour sa gestion des prêtres impliqués dans des affaires de pédophilie. Des journalistes accusent 25 évêques d'avoir protégé des prêtres auteurs d'agressions sexuelles, notamment en mettant en place un système d'exfiltrations internationales.

Après l'affaire de Lyon qui a abîmé l'image du cardinal Barbarin, la gestion par l'Église catholique de prêtres mis en cause pour pédophilie est l'objet de nouvelles accusations, en France et jusqu'au Vatican. Trois journalistes indépendants associés au site d'information Mediapart ont mené une "contre-enquête avec un angle nouveau : celui des agresseurs couverts par l'Église. Selon leurs recoupements, 32 agresseurs actuellement en vie et ayant fait 339 victimes ont été couverts par 25 évêques, dont certains sont aujourd'hui en retraite voire décédés.

Après un an d'enquête, le documentaire diffusé ce mardi soir

Leur enquête, développée dans un livre publié ce mercredi ("Église, la mécanique du silence", aux éditions JC Lattès), a été menée en partenariat avec "Cash Investigation". L'émission de France 2 diffuse ce mardi à 20H55 un film documentaire de Mathieu Boudot intitulé "Pédophilie dans l'Église : le poids du silence", fruit d'une enquête de près d'un an.

Un système d'exfiltrations internationales

L'équipe de "Cash Investigation" évoque un "système d'exfiltrations internationales" de prêtres ou religieux pour éviter le scandale. Même si elle dit n'avoir pas eu "accès à toutes les données", elle a établi une cartographie faisant état de 95 mutations depuis 1990, à l'échelle mondiale, de clercs pour lesquels 802 victimes ont été recensées.

Le pape François éclaboussé par le scandale ?

"Cash Investigation" n'épargne pas le pape François, réputé pour sa politique de "tolérance zéro" à l'égard de la pédophilie. Avec des conditionnels, l'émission glisse que Jorge Bergoglio, alors archevêque de Buenos Aires, "aurait tenté de faire innocenter un prêtre jugé pour pédophilie", le père Julio César Grassi, en transmettant à la justice une contre-enquête à décharge avant son procès en appel en 2010. L'accusation donne lieu dans le documentaire à un dialogue assez surréaliste entre Élise Lucet et le pape, lors d'une audience générale place Saint-Pierre à Rome. "Dans le cas Grassi, avez-vous tenté d'influencer la justice argentine?", lui demande la journaliste. Le pontife, manifestement surpris, fronce le nez et répond: "Pas du tout".

18 prêtres condamnés toujours en activité, selon les journalistes

Selon l'émission, 18 prêtres condamnés pour agressions sexuelles sur mineurs ou viols en France "sont toujours en activité au sein de l'institution catholique". L'enquête se penche notamment sur un cas lyonnais méconnu jusqu'alors, celui du "père Didier", condamné dans les années 90 après avoir fait une dizaine de victimes, et toujours actif en paroisse au moment où il est interviewé, en 2016. Aujourd'hui "il habite à Lyon, mais est sans ministère et sans autorisation de célébrer en public", a assuré lundi à l'agence AFP l'entourage du cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon. Recherché par la justice canadienne depuis 1998, le père Joannes Rivoire vit lui dans le diocèse de Strasbourg, selon les enquêteurs, qui se sont aussi intéressés à des frères du Sacré-Coeur et de Saint-Jean exfiltrés d'Afrique vers l'Europe après des soupçons d'abus sexuels.

La conférence des évêques de France dénonce un "scandale vendeur"

La Conférence des évêques de France a refusé d'envoyer un représentant au débat qui doit suivre le documentaire, jugeant que cette "mécanique du scandale vendeur" cherche "l'accusation de l'Église" bien "plus que l'attention aux victimes". "Sur la question douloureuse de la pédophilie, l'Église s'engage avec sincérité dans une opération de vérité et de lutte. Ces méthodes d'investigation ne visent qu'à prouver le contraire", a regretté le porte-parole adjoint de la conférence, Vincent Neymon, rappelant les mesures prises (cellules d'écoute des victimes, commission d'expertise indépendante...) en avril 2016.



albert on mercredi 22 mars 2017 - 01:28:24

"Cash Investigation". Les exfiltrations internationales de prêtres accusés de pédophilie

France - 20 mars 2017

Source : yahoo


Combien de cas de prêtres déplacés de pays en pays au sein de l'Eglise catholique à cause d'affaires d'agressions sexuelles sur mineurs ? "Cash Investigation" a tenté de les recenser en appelant pendant trois mois les principales associations de victimes dans le monde. Chacune a envoyé sa liste de prêtres mutés.

Le magazine a ensuite contacté des lanceurs d'alerte, des avocats et des juges. Les informations recueillies ont été croisées avec celles provenant de médias locaux. Les seuls cas retenus sont ceux des prêtres déplacés après 1990. Les données ont été compilées sur une carte projetée sur l'écran géant à 180 degrés de la Géode, à Paris.

"C'est complètement irresponsable. Criminel ! "

Pour décrypter cette carte, la journaliste Elise Lucet rencontre le père Joulain. Ce religieux au profil unique en France, à la fois prêtre et thérapeute, reçoit des victimes d'abus sexuels mais aussi des hommes d'Eglise mis en cause. La carte semble mettre en évidence un système d'exfiltration de prêtres pédophiles ou soupçonnés de l'être…

"Si ces personnes ont été reconnues comme étant des pédophiles ou des auteurs d'abus sexuels dans les pays d'où ils sont originaires, les envoyer à l'étranger est complètement irresponsable, explique le père Joulain. C'est criminel ! Il y a chez beaucoup d'évêques une telle déconnexion avec tout ce qui touche à la sexualité, à l'humain, qu'ils ne sont pas capables de ressentir ce que peut être la violence d'un abus sexuel chez un enfant."


"Pédophilie dans l’Eglise : le poids du silence", un film de Martin Boudot, en partenariat avec Mediapart, diffusé mardi 21 mars 2017 sur France 2.



albert on lundi 20 mars 2017 - 23:26:30

Pédophilie dans l'Eglise: Mediapart dénonce 32 prêtres qui auraient été couverts par des évêques

France - 20/03/17

Source : 20Minutes



Mediapart publie ce lundi une enquête sur des affaires de pédophilie qui auraient été couvertes par l’Eglise catholique et souligne le silence de ceux qui étaient au courant. La majorité des cas dont il est question auraient eu lieu depuis l’année 2000, mais quelques affaires seraient antérieures.

Le site Web avance un impressionnant nombre de victimes : 339. Parmi elles, 288 étaient des mineurs de moins de 15 ans lorsqu’ils ont été agressés. Des abus sexuels qui auraient été commis par des prêtres, religieux ou laïcs sous la responsabilité de l’Eglise.

En tout, 32 affaires, parmi lesquelles 24 auraient été couvertes directement par des évêques, pour certains toujours en exercice : Mgr Barbarin, cardinal et archevêque de Lyon, Mgr Bouilleret, archevêque de Besançon, Mgr Aillet, évêque de Bayonne, Mgr Le Saux, évêque du Mans, et Mgr Fellay, supérieur de la fraternité Saint-Pie-X, en voie de réconciliation avec Rome.

Déplacés pour les faire oublier

Mais surtout, l’enquête décrit aussi la mécanique bien huilée de l’Eglise. « Sur les 32 clercs concernés que nous avons recensés, 28 ont été déplacés géographiquement dès que des évêques ou des religieux ont été avisés » des faits, peut-on lire dans l’article. Le fonctionnement est rôdé : dès les premières plaintes, le prêtre concerné prend un congé sabbatique et s’isole. L’Eglise se charge de le muter, afin qu’il puisse continuer sa carrière de prélat dans un autre diocèse, voire à l’étranger.

Des actes de négligence de l’Eglise, qui a demandé pardon pour son « trop long silence coupable » le 7 novembre dernier.



albert on lundi 20 mars 2017 - 09:32:42

Affaire du prêtre pédophile Joël Allaz: les capucins parlent

Suisse - 27.02.2017

Source : cath.ch



La province suisse des capucins a complété le 25 février 2017 les informations sur le traitement du cas du Père Joël Allaz qui a abusé de plusieurs dizaines d’enfants durant une trentaine d’années, en Suisse et en France. Dans un communiqué, elle revient notamment sur le rôle et la responsabilité du Père Mauro Jöhri, aujourd’hui ministre général de l’ordre, mis en cause dans la presse alémanique.

Après les révélations de Daniel Pittet sur les viols commis par le Père capucin Joël Allaz, la responsabilité de ses supérieurs successifs est interrogée. Le Père Gervais Aeby, aujourd’hui décédé, Mgr Paul Hinder, devenu évêque d’Arabie du Sud, le Père Mauro Jöhri et le Père Ephrem Bucher sont notamment mis en cause.

Le Père Gervais Aeby est provincial des capucins suisses de 1986 à 1989. Lorsque Daniel Pittet dénonce son abuseur au début avril de 1989, c’est lui qui doit gérer l’affaire. Le Père Joël est alors déplacé à Grenoble. Mais le 19 septembre 1989, au retour d’un voyage au Tchad, le Père Gervais est tué dans l’attentat contre le DC10 de l’UTA, commis par des agents libyens, au-dessus du Ténéré.

Son successeur est le Père Paul Hinder qui occupera cette charge jusqu’en 1995. “Le Père Aeby ne m’a jamais informé des véritables raisons du déplacement du Père Joël en Savoie”, a-t-il expliqué à kath.ch. Et de toute manière la mort l’en a empêché.

Aucun signalement entre 1995 et 2001

Le Père Mauro Jöhri assume ensuite la charge de supérieur des capucins suisses de 1995 à 2001. Durant ces six ans, alors que le Père Joël réside et travaille à Genoble, il n’a connaissance d’aucune nouvelle plainte de victimes contre lui et ne reçoit aucune autre information sur des abus sexuels sur mineurs.

Le Père Ephrem Bucher arrive à la tête des capucins en 2001. Lorsque le cas du Père Joël est révèlé une première fois au grand jour en 2002, il est sous le choc, notamment parce qu’il connaît personnellement le prêtre. Les deux hommes ont partagé ensemble une année de séminaire. Le provincial décide d’aller trouver le prêtre vaudois en France, où il a été muté en 1989. Le prêtre travaille toujours en paroisse, à Grenoble. Il nie avoir récidivé depuis son déplacement en France. Ephrem Bucher explique avoir pris ces affirmations “avec des pincettes”. Il applique à son égard une politique d’isolement, en l’envoyant au couvent de Bron, près de Lyon, où tout travail pastoral lui est interdit. Le provincial lui impose également un suivi psychologique. Dès lors, le Père Joël n’est plus en mesure d’agresser des enfants. Aujourd’hui, l’ancien provincial admet avoir fait preuve de négligence: “On aurait dû creuser davantage au lieu de simplement le déplacer. J’aurais dû signaler le cas à la justice”.

Retour en Suisse en 2005 à la demande du responsable de France

En 2005, le Père Mauro est à nouveau élu supérieur. Le provincial des capucins de France exige alors que le Père Joël soit renvoyé en Suisse. Et c’est ce qui se passe. Pour éviter tout risque de récidive, le Père Mauro retire aux Père Joël le droit de célébrer la messe et lui interdit toute activité pastorale. Il lui interdit aussi de quitter le couvent sans être accompagné. Depuis cette période il n’y pas eu de récidive, explique le communiqué des capucins.

Après l’élection du Père Mauro Jöhri comme ministre général de l’ordre en 2006, Ephrem Bucher reprend la charge de provincial. Aucune autre mesure n’est prise car le Père Joël est sous stricte surveillance dans un couvent.

Le cas de Joël Allaz porté quatre fois devant la justice

Le cas du Père Joël Allaz a également été porté à plusieurs reprises devant la justice civile. En 1995, une première plainte pour abus sexuels a été déposée à Saint-Maurice, en Valais. Elle n’a pas pu être reçue par le juge d’instruction puisqu’elle concernait des cas prescrits, selon la loi de l’époque.

En 2002, le diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg instaure la Commission SOS Prévention auprès de laquelle se présentent deux victimes présumées de Joël Allaz. Les informations récoltées par cette commission et autres documents transmis notamment par l’ancien official, Mgr Jean-Claude Périsset, serviront de base pour une enquête judiciaire instruite à Fribourg. La juge d’instruction Yvonne Gendre confirme le 3 novembre 2008 que si l’enquête préliminaire a pu identifier 22 victimes, tous ces cas sont cependant prescrits et dès lors aucune accusation formelle ne peut être recevable. Durant l’enquête préliminaire toutefois, le religieux. mentionne deux autres victimes dont il a abusé en France entre 1992 et 1995. Le dossier est alors transmis au procureur de Grenoble. Le 5 janvier 2012 Joël Allaz est condamné par le tribunal correctionnel de Grenoble à une peine de deux ans de prison avec sursis.

En 2008, après les révélations de la juge fribourgeoises Yvonne Gendre, le procureur général du Jura a ordonné une enquête pour vérifier si le Père Joël avait récidivé dans le Jura où il résidait depuis 2005. L’enquête sera classée sans suite, la police n’ayant enregistré aucun signalement ni aucune plainte de victime jurassienne. Le capucin n’avait pas accès à internet et ne possédait aucun objet ou document compromettant. (cath.ch/mp)



albert on lundi 27 février 2017 - 22:16:00

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