Montauban : un ex-prêtre soupçonné de pédophilie interpellé
Montauban - 23/04/2016
Source : RTL
Une vieille affaire de pédophilie datant de 2005 pourrait enfin aboutir devant le tribunal. Jean-Marc Desperon, un ancien prêtre de 62 ans, a été retrouvé et placé sous mandat de dépôt, samedi 22 avril. Il est mis en examen pour "agression sexuelle aggravée sur mineur".
Le suspect avait disparu après la publication, il y a une dizaine de jours, d'un article sur Mediapart. Le site d'investigation faisait état d'une plainte déposée par un père pour "faits d'emprise" sur son fils, qui avait entraîné l'ouverture d'une enquête du parquet. L'article parlait ainsi d'attouchements perpétrés par le prêtre sur un adolescent de Toulouse.
Après cet article, une amie du fameux prêtre a signalé sa disparition aux autorités et a aussi raconté avoir recueilli ses confessions concernant des attouchements dans sa sphère familiale et sur un mineur toulousain de 15 ans. L'homme a finalement été retrouvé épuisé et endormi chez lui vendredi après-midi dans la petite commune de Finhan, près de Montauban, et a été interpellé.
Le nom du cardinal Barbarin encore cité
Dans son enquête, Mediapart rapporte que l'ancien prêtre aurait été "exfiltré" en 1994 du diocèse de Lyon, dont l'archevêque, le cardinal Philippe Barbarin, est accusé d'avoir gardé le silence sur des agressions sexuelles commises par des religieux dépendant de son diocèse. Une affaire de plus pour le cardinal au cœur de la tourmente.
Hasard du calendrier, Philippe Barbarin a prévu de réunir les prêtres de son diocèse lyonnais, lundi 25 avril, pour une réunion sur les affaires de pédophilie et d'agressions sexuelles. Cette rencontre à huis clos survient après plusieurs semaines de révélations en cascade et cinq plaintes accusant le cardinal Barbarin de n'avoir pas dénoncé ces agressions à la justice.
Source : RTL
Une vieille affaire de pédophilie datant de 2005 pourrait enfin aboutir devant le tribunal. Jean-Marc Desperon, un ancien prêtre de 62 ans, a été retrouvé et placé sous mandat de dépôt, samedi 22 avril. Il est mis en examen pour "agression sexuelle aggravée sur mineur".
Le suspect avait disparu après la publication, il y a une dizaine de jours, d'un article sur Mediapart. Le site d'investigation faisait état d'une plainte déposée par un père pour "faits d'emprise" sur son fils, qui avait entraîné l'ouverture d'une enquête du parquet. L'article parlait ainsi d'attouchements perpétrés par le prêtre sur un adolescent de Toulouse.
Après cet article, une amie du fameux prêtre a signalé sa disparition aux autorités et a aussi raconté avoir recueilli ses confessions concernant des attouchements dans sa sphère familiale et sur un mineur toulousain de 15 ans. L'homme a finalement été retrouvé épuisé et endormi chez lui vendredi après-midi dans la petite commune de Finhan, près de Montauban, et a été interpellé.
Le nom du cardinal Barbarin encore cité
Dans son enquête, Mediapart rapporte que l'ancien prêtre aurait été "exfiltré" en 1994 du diocèse de Lyon, dont l'archevêque, le cardinal Philippe Barbarin, est accusé d'avoir gardé le silence sur des agressions sexuelles commises par des religieux dépendant de son diocèse. Une affaire de plus pour le cardinal au cœur de la tourmente.
Hasard du calendrier, Philippe Barbarin a prévu de réunir les prêtres de son diocèse lyonnais, lundi 25 avril, pour une réunion sur les affaires de pédophilie et d'agressions sexuelles. Cette rencontre à huis clos survient après plusieurs semaines de révélations en cascade et cinq plaintes accusant le cardinal Barbarin de n'avoir pas dénoncé ces agressions à la justice.
albert on samedi 23 avril 2016 - 09:41:42
Prêtres pédophiles: Alain Christnacht à la tête d'une commission
Paris - 21/04/2016
Source : L'express
Paris - L'ex-directeur de cabinet de Christiane Taubira au ministère de la Justice Alain Christnacht va présider la commission nationale d'expertise indépendante qui doit conseiller les évêques dans l'évaluation des situations de prêtres suspectés de pédophilie, a annoncé jeudi la Conférence des évêques de France (CEF).
Ancien préfet, ex-haut-commissaire en Nouvelle-Calédonie, artisan des accords de Nouméa en 1998, Alain Christnacht a été de juin 2015 à janvier directeur de cabinet de Christiane Taubira, lorsque celle-ci était garde des Sceaux.
La création de cette commission, destinée à faire la lumière sur la pédophilie dans les rangs de l'Eglise, y compris sur les faits les plus anciens, avait été annoncée à l'issue d'une réunion du conseil permanent de la CEF sur la lutte contre la pédophilie, les 11 et 12 avril.
L'Eglise de France a été ébranlée par une série de révélations. Archevêque de Lyon depuis 2002, le cardinal Philippe Barbarin est notamment visé par deux enquêtes pour "non-dénonciation" d'agressions sexuelles, notamment à la suite de la mise en examen fin janvier d'un prêtre, Bernard Preynat, pour des actes pédophiles commis il y a plus de 25 ans sur de jeunes scouts lyonnais.
"Saisie par les évêques qui lui adresseront des dossiers, cette commission aura pour mission de les conseiller dans l'évaluation des situations de prêtres suspectés ou convaincus d'actes de pédophilie, afin de les éclairer sur les missions pouvant être confiées à ces prêtres sans faire courir de risques à des mineurs", explique la CEF dans un communiqué.
"Elle n'interférera en aucune manière avec les procédures judiciaires. Elle se prononcera, par conséquent, sur des cas pour lesquels la justice soit s'est déjà prononcée, soit n'a pu se prononcer, compte tenu des délais de prescription", a-t-elle souligné.
La commission, qui doit être constituée avant l'été, sera composée de personnes choisies par le président en fonction de leur compétence et de leur expérience (juristes, médecins, psychologues, animateurs de mouvements de jeunes, parents...), selon la CEF.
L'Eglise de France a aussi annoncé la mise en place de cellules d'écoute locale et d'un site internet dédié pour les victimes.
Les affaires de pédophilie concernent entre 0,7% et 1,5% des prêtres dans le monde, selon les chiffres communiqués par la CEF, qui ne dispose pas de statistiques sur la France.
Source : L'express
Paris - L'ex-directeur de cabinet de Christiane Taubira au ministère de la Justice Alain Christnacht va présider la commission nationale d'expertise indépendante qui doit conseiller les évêques dans l'évaluation des situations de prêtres suspectés de pédophilie, a annoncé jeudi la Conférence des évêques de France (CEF).
Ancien préfet, ex-haut-commissaire en Nouvelle-Calédonie, artisan des accords de Nouméa en 1998, Alain Christnacht a été de juin 2015 à janvier directeur de cabinet de Christiane Taubira, lorsque celle-ci était garde des Sceaux.
La création de cette commission, destinée à faire la lumière sur la pédophilie dans les rangs de l'Eglise, y compris sur les faits les plus anciens, avait été annoncée à l'issue d'une réunion du conseil permanent de la CEF sur la lutte contre la pédophilie, les 11 et 12 avril.
L'Eglise de France a été ébranlée par une série de révélations. Archevêque de Lyon depuis 2002, le cardinal Philippe Barbarin est notamment visé par deux enquêtes pour "non-dénonciation" d'agressions sexuelles, notamment à la suite de la mise en examen fin janvier d'un prêtre, Bernard Preynat, pour des actes pédophiles commis il y a plus de 25 ans sur de jeunes scouts lyonnais.
"Saisie par les évêques qui lui adresseront des dossiers, cette commission aura pour mission de les conseiller dans l'évaluation des situations de prêtres suspectés ou convaincus d'actes de pédophilie, afin de les éclairer sur les missions pouvant être confiées à ces prêtres sans faire courir de risques à des mineurs", explique la CEF dans un communiqué.
"Elle n'interférera en aucune manière avec les procédures judiciaires. Elle se prononcera, par conséquent, sur des cas pour lesquels la justice soit s'est déjà prononcée, soit n'a pu se prononcer, compte tenu des délais de prescription", a-t-elle souligné.
La commission, qui doit être constituée avant l'été, sera composée de personnes choisies par le président en fonction de leur compétence et de leur expérience (juristes, médecins, psychologues, animateurs de mouvements de jeunes, parents...), selon la CEF.
L'Eglise de France a aussi annoncé la mise en place de cellules d'écoute locale et d'un site internet dédié pour les victimes.
Les affaires de pédophilie concernent entre 0,7% et 1,5% des prêtres dans le monde, selon les chiffres communiqués par la CEF, qui ne dispose pas de statistiques sur la France.
albert on jeudi 21 avril 2016 - 09:49:48
Paris : soupçons de pédophilie dans un lycée jésuite, la hiérarchie embarrassée
Paris - 19 avril 2016
Source : LeParisien
Une victime d’agissements pédophiles commis dans les années soixante au sein du prestigieux lycée Saint-Louis de Gonzague, dans le 16e arrondissement de Paris, demande une enquête interne, que la hiérarchie jésuite refuse.
«Quand il est passé devant moi, il s'est mis dans mon lit, il a commencé à me caresser le torse.....» Jean-Pierre Martin-Vallas, 65 ans, ancien élève du prestigieux lycée Saint-Louis de Gonzague, dans le 16e arrondissement de Paris, dénonce des agissements pédophiles dont il aurait été victime dans les années soixante. Mais la hiérarchie jésuite refuse obstinément de diligenter une enquête, comme il le demande depuis 2010 selon une information de France info.
Les faits sont anciens mais Jean-Pierre Martin-Vallas n'a osé les révéler qu’après la mort de ses propres parents car ils étaient des proches du père jésuite, auteur des attouchements. Il se souvient très bien de cette année 1953, où il était parti en colonie avec l'établissement. Il n'avait alors que 8 ans.
«Quand il est passé devant moi, il s'est mis dans mon lit, il a commencé à me caresser le torse en passant ses mains sous ma veste de pyjama et, à un moment, il a passé sa main à l'intérieur de ma culotte de pyjama, sur les fesses, poursuit-il, accusant le père L, un responsable jésuite de l'établissement. J'ai réagi, il est sorti du lit et je n'en ai plus entendu parler.»
Un train électrique dans le bureau du père jésuite
Jean-Pierre Martin-Vallas n'est pas le seul à avoir été victime de ces agissements. Sur les 1 000 anciens élèves qu'il a contactés, il a reçu 10 témoignages, dont celui de Pierre-Guy, 72 ans, qui se souvient , dans le bureau du père jésuite, d'un très grand espace avec un train électrique, des gares, des souterrains, des ponts... «Moi, je n'ai jamais vu, je n'ai jamais eu le droit parce que, pour pénétrer dans les lieux, il fallait être initié et c'était donné à un tout petit groupe, une élite, raconte-t-il. Et ils étaient les rares à pouvoir participer au jeu du train électrique. Il y 'avait un grand mystère, un grand tabou et puis une rumeur....» Il n'a compris que des années plus tard que le père en question aimait bien les petits garçons... Et il mesure sa chance...
Face à ces témoignages, l'établissement jésuite refuse toute enquête interne. Le responsable des Jésuites de France, informé des faits, a adressé à Jean-Pierre Martin-Vallas une fin de non-recevoir, estimant que les faits sont prescrits. Pourtant, quelques semaines après l'affaire Barbarin, une des responsables, le père Grenet, qui était lui aussi opposé à l'ouverture d'une enquête interne en 2010, semble prendre la mesure du problème : «Aujourd'hui, une chose est sûre, j'envisage de dire aux personnes qui ont été victimes que nous sommes disponibles pour les entendre. Est-ce que je dois faire une enquête ? Honnêtement, je ne peux pas vous répondre aujourd'hui»...
VIDEO (France Info). Pédophilie à Franklin : le silence des jésuites dénoncé par une victime
Source : LeParisien
Une victime d’agissements pédophiles commis dans les années soixante au sein du prestigieux lycée Saint-Louis de Gonzague, dans le 16e arrondissement de Paris, demande une enquête interne, que la hiérarchie jésuite refuse.
«Quand il est passé devant moi, il s'est mis dans mon lit, il a commencé à me caresser le torse.....» Jean-Pierre Martin-Vallas, 65 ans, ancien élève du prestigieux lycée Saint-Louis de Gonzague, dans le 16e arrondissement de Paris, dénonce des agissements pédophiles dont il aurait été victime dans les années soixante. Mais la hiérarchie jésuite refuse obstinément de diligenter une enquête, comme il le demande depuis 2010 selon une information de France info.
Les faits sont anciens mais Jean-Pierre Martin-Vallas n'a osé les révéler qu’après la mort de ses propres parents car ils étaient des proches du père jésuite, auteur des attouchements. Il se souvient très bien de cette année 1953, où il était parti en colonie avec l'établissement. Il n'avait alors que 8 ans.
«Quand il est passé devant moi, il s'est mis dans mon lit, il a commencé à me caresser le torse en passant ses mains sous ma veste de pyjama et, à un moment, il a passé sa main à l'intérieur de ma culotte de pyjama, sur les fesses, poursuit-il, accusant le père L, un responsable jésuite de l'établissement. J'ai réagi, il est sorti du lit et je n'en ai plus entendu parler.»
Un train électrique dans le bureau du père jésuite
Jean-Pierre Martin-Vallas n'est pas le seul à avoir été victime de ces agissements. Sur les 1 000 anciens élèves qu'il a contactés, il a reçu 10 témoignages, dont celui de Pierre-Guy, 72 ans, qui se souvient , dans le bureau du père jésuite, d'un très grand espace avec un train électrique, des gares, des souterrains, des ponts... «Moi, je n'ai jamais vu, je n'ai jamais eu le droit parce que, pour pénétrer dans les lieux, il fallait être initié et c'était donné à un tout petit groupe, une élite, raconte-t-il. Et ils étaient les rares à pouvoir participer au jeu du train électrique. Il y 'avait un grand mystère, un grand tabou et puis une rumeur....» Il n'a compris que des années plus tard que le père en question aimait bien les petits garçons... Et il mesure sa chance...
Face à ces témoignages, l'établissement jésuite refuse toute enquête interne. Le responsable des Jésuites de France, informé des faits, a adressé à Jean-Pierre Martin-Vallas une fin de non-recevoir, estimant que les faits sont prescrits. Pourtant, quelques semaines après l'affaire Barbarin, une des responsables, le père Grenet, qui était lui aussi opposé à l'ouverture d'une enquête interne en 2010, semble prendre la mesure du problème : «Aujourd'hui, une chose est sûre, j'envisage de dire aux personnes qui ont été victimes que nous sommes disponibles pour les entendre. Est-ce que je dois faire une enquête ? Honnêtement, je ne peux pas vous répondre aujourd'hui»...
VIDEO (France Info). Pédophilie à Franklin : le silence des jésuites dénoncé par une victime
albert on mardi 19 avril 2016 - 22:33:39
A Orléans et Montauban, 2 prêtres tardivement dénoncés pour pédophilie
France - 19/04/2016
Source : Bfmtv
A Orléans, l'évêque concède qu'il aurait dû retirer "plus tôt" son ministère à un prêtre mis en examen dans une affaire de pédophilie. L'ex-évêque de Montauban confesse de son côté avoir observé un "comportement indigne d'un prêtre" dans les années 2000. Des agissements qui auraient duré des années, selon Mediapart.
L'évêque d'Orléans, Mgr Jacques Blaquart, a retiré ses derniers ministères à un prêtre de la ville, mis en examen en 2012 pour des faits de nature pédophile après un signalement de l'Eglise, a-t-il révélé lundi lors d'une conférence de presse. Les faits remonteraient à 1993 et se seraient produits à l'occasion d'un camp du Mouvement eucharistique des jeunes (MEJ) où officiait ce prêtre en tant qu'aumônier, dans le sud-ouest de la France, a précisé l'évêque, qui a agi après avoir été contacté par une victime en 2011.
Il regrette l'absence de plainte de ses prédécesseurs
"J'ai aussitôt saisi le procureur. L'enquête est en cours et aurait mis en évidence huit ou neuf cas d'attouchements sur mineurs, sur des victimes âgées d'une douzaine d'années", a ajouté Mgr Blaquart. Le procès de ce prêtre, aussi aumônier auprès des Scouts d'Europe, pourrait avoir lieu l'an prochain. Selon l'évêque, il a reconnu les faits.
Les prédécesseurs de Mgr Blaquart avaient eu connaissance de ses agissements et avaient pris "des mesures conservatoires" contre le prêtre, aujourd'hui âgé de 65 ans, pour éviter qu'il soit seul en contact avec des jeunes, mais ils n'avaient pas porté plainte, a-t-il ajouté.
Il conçoit qu'il aurait dû écarter "plus tôt" ce prêtre
"J'aurais dû le faire plus tôt", a-t-il ajouté. Bien avant les mesures annoncées la semaine dernière par la Conférence des évêques de France, le diocèse d'Orléans, à la demande de l'évêque, a été le premier à mettre en place une cellule d'écoute pour les victimes de prêtres pédophiles.
Quatre appels ont été reçus au cours de la première année de fonctionnement, mais depuis un mois, le rythme s'est accéléré, avec 12 appels depuis mars. Quatre contacts concernent des faits anciens commis dans le Loiret par des prêtres décédés. Les autres appels concernent d'autres diocèses et les contacts ont été aussitôt transmis aux évêques concernés.
A Montauban, un ex-prêtre également mis en cause
Autre affaire rapportée par Le Figaro, l'ex-évêque de Montauban, Mgr Bernard Housset, a confessé avoir observé dans les années 2000 un "comportement indigne d'un prêtre". L'auteur de ces gestes déplacés, Jean-Marc Desperon, a maintenant quitté la robe. Il officiait dans le Tarn-et-Garonne, où il était arrivé en 1994. Sous le coup d'une enquête préliminaire ouverte par le parquet de Montauban, son ministère lui a été retiré après la plainte d'un père de famille qui l'accuse d'avoir été un "gourou manipulateur" avec son fils.
En 1996, le prêtre arrive à Moutauban, officiellement pour "se rapprocher de son père vieillissant". Mais selon Mediapart, il aurait été "exfiltré" après des "plaintes de paroissiens et de laïcs" remontant au temps où il était curé à la Croix-Rousse, à Lyon. Une paroisse placée sous l'autorité du cardinal Philippe Barbarin, visé quant à lui par deux enquêtes.
Source : Bfmtv
A Orléans, l'évêque concède qu'il aurait dû retirer "plus tôt" son ministère à un prêtre mis en examen dans une affaire de pédophilie. L'ex-évêque de Montauban confesse de son côté avoir observé un "comportement indigne d'un prêtre" dans les années 2000. Des agissements qui auraient duré des années, selon Mediapart.
L'évêque d'Orléans, Mgr Jacques Blaquart, a retiré ses derniers ministères à un prêtre de la ville, mis en examen en 2012 pour des faits de nature pédophile après un signalement de l'Eglise, a-t-il révélé lundi lors d'une conférence de presse. Les faits remonteraient à 1993 et se seraient produits à l'occasion d'un camp du Mouvement eucharistique des jeunes (MEJ) où officiait ce prêtre en tant qu'aumônier, dans le sud-ouest de la France, a précisé l'évêque, qui a agi après avoir été contacté par une victime en 2011.
Il regrette l'absence de plainte de ses prédécesseurs
"J'ai aussitôt saisi le procureur. L'enquête est en cours et aurait mis en évidence huit ou neuf cas d'attouchements sur mineurs, sur des victimes âgées d'une douzaine d'années", a ajouté Mgr Blaquart. Le procès de ce prêtre, aussi aumônier auprès des Scouts d'Europe, pourrait avoir lieu l'an prochain. Selon l'évêque, il a reconnu les faits.
Les prédécesseurs de Mgr Blaquart avaient eu connaissance de ses agissements et avaient pris "des mesures conservatoires" contre le prêtre, aujourd'hui âgé de 65 ans, pour éviter qu'il soit seul en contact avec des jeunes, mais ils n'avaient pas porté plainte, a-t-il ajouté.
Il conçoit qu'il aurait dû écarter "plus tôt" ce prêtre
"J'aurais dû le faire plus tôt", a-t-il ajouté. Bien avant les mesures annoncées la semaine dernière par la Conférence des évêques de France, le diocèse d'Orléans, à la demande de l'évêque, a été le premier à mettre en place une cellule d'écoute pour les victimes de prêtres pédophiles.
Quatre appels ont été reçus au cours de la première année de fonctionnement, mais depuis un mois, le rythme s'est accéléré, avec 12 appels depuis mars. Quatre contacts concernent des faits anciens commis dans le Loiret par des prêtres décédés. Les autres appels concernent d'autres diocèses et les contacts ont été aussitôt transmis aux évêques concernés.
A Montauban, un ex-prêtre également mis en cause
Autre affaire rapportée par Le Figaro, l'ex-évêque de Montauban, Mgr Bernard Housset, a confessé avoir observé dans les années 2000 un "comportement indigne d'un prêtre". L'auteur de ces gestes déplacés, Jean-Marc Desperon, a maintenant quitté la robe. Il officiait dans le Tarn-et-Garonne, où il était arrivé en 1994. Sous le coup d'une enquête préliminaire ouverte par le parquet de Montauban, son ministère lui a été retiré après la plainte d'un père de famille qui l'accuse d'avoir été un "gourou manipulateur" avec son fils.
En 1996, le prêtre arrive à Moutauban, officiellement pour "se rapprocher de son père vieillissant". Mais selon Mediapart, il aurait été "exfiltré" après des "plaintes de paroissiens et de laïcs" remontant au temps où il était curé à la Croix-Rousse, à Lyon. Une paroisse placée sous l'autorité du cardinal Philippe Barbarin, visé quant à lui par deux enquêtes.
albert on mardi 19 avril 2016 - 13:47:49
Pédophilie : un prêtre d’Armentières visé par le Vatican
Armentières - 15/04/2016
Source : La Voix du Nord
L’Église et ses représentants ont annoncé ces dernières semaines une série de mesures visant à lutter contre les actes pédophiles. C’est dans ce contexte qu’une affaire datant des années 90 et impliquant un prêtre d’Armentières, refait surface. Le Vatican a annoncé qu’une procédure est en cours à l’encontre du religieux déjà condamné par la justice française en décembre 2015.
L’affaire avait été jugée en décembre au tribunal de Lille, mais les faits, eux, remontent au début des années 90. Benoît Huet, alors prêtre à Armentières, avait abusé sexuellement un jeune garçon de 12 ans. Ce dernier aura mis plus de vingt ans pour dénoncer les actes dont il a été victime entre 1992 et 1994.
Le tribunal avait condamné Benoît Huet, 63 ans aujourd’hui, à trois ans de prison, dont deux avec sursis et mise à l’épreuve. L’individu est désormais inscrit sur le fichier des délinquants sexuels.
Une décision du pape
L’archevêque de Lille avait alors condamné dans un communiqué « de tels agissements » et annoncé avoir suspendu Benoît Huet, alors prêtre au sein des paroisses de la Réconciliation et de Notre-Dame-de-Pentecôte, à Lille, « de toutes les activités liées à son ministère de prêtre ».
L’affaire n’en est pas restée là. Le dossier a été transmis au Vatican, conformément à la volonté du pape pour toutes les affaires concernant des prêtres condamnés.
Une procédure de réduction à l’état laïc est en cours au Vatican à l’encontre de Benoît Huet. Une décision que seul le pape peut prononcer.
Source : La Voix du Nord
L’Église et ses représentants ont annoncé ces dernières semaines une série de mesures visant à lutter contre les actes pédophiles. C’est dans ce contexte qu’une affaire datant des années 90 et impliquant un prêtre d’Armentières, refait surface. Le Vatican a annoncé qu’une procédure est en cours à l’encontre du religieux déjà condamné par la justice française en décembre 2015.
L’affaire avait été jugée en décembre au tribunal de Lille, mais les faits, eux, remontent au début des années 90. Benoît Huet, alors prêtre à Armentières, avait abusé sexuellement un jeune garçon de 12 ans. Ce dernier aura mis plus de vingt ans pour dénoncer les actes dont il a été victime entre 1992 et 1994.
Le tribunal avait condamné Benoît Huet, 63 ans aujourd’hui, à trois ans de prison, dont deux avec sursis et mise à l’épreuve. L’individu est désormais inscrit sur le fichier des délinquants sexuels.
Une décision du pape
L’archevêque de Lille avait alors condamné dans un communiqué « de tels agissements » et annoncé avoir suspendu Benoît Huet, alors prêtre au sein des paroisses de la Réconciliation et de Notre-Dame-de-Pentecôte, à Lille, « de toutes les activités liées à son ministère de prêtre ».
L’affaire n’en est pas restée là. Le dossier a été transmis au Vatican, conformément à la volonté du pape pour toutes les affaires concernant des prêtres condamnés.
Une procédure de réduction à l’état laïc est en cours au Vatican à l’encontre de Benoît Huet. Une décision que seul le pape peut prononcer.
albert on vendredi 15 avril 2016 - 22:05:01
Victimes de pédophilie : pourquoi faut-il tant d'années pour que la parole se libère ?
Lyon - 13 avr. 2016
Source : LCI
TEMOIGNAGE - Alors que le scandale de pédophilie dans le diocèse de Lyon secoue l'Eglise, d'autres témoignages, pas forcément liés, se font jour, souvent des années après les faits. Pourquoi les victimes mettent-elles parfois si longtemps à parler ? François Devaux, un des fondateurs du collectif La Parole libérée, qui fédère les victimes de prêtres pédophiles dans le diocèse de Lyon, livre ses explications.
Il a la parole rare, rageuse. Contenue, énervée. Les phrases sortent d'une traite. Un silence, puis celle d'après. François court, toujours entre deux rendez-vous, raccroche, rappelle dix minutes plus tard, toujours en courant. Depuis 4 mois, il n'arrête pas.
François Devaux est l'un des membres fondateurs de la Parole libérée, association qui fédère les victimes de prêtres pédophiles, notamment celles qui affirment avoir été abusées par le père Bernard Preynat, responsable scout de 1970 à 1991 dans le diocèse de Lyon. Le collectif a été créé en décembre dernier. Le site Internet se veut un espace pour briser l'omerta. Secouer ce silence. Erafler ce mur. Depuis 4 mois, les témoignages, les mails, les récits, abondent sur cette plateforme qui est peu à peu devenue une porte ouverte pour les victimes de prêtres pédophiles.
"Être une victime, c'est être un boulet. La victime dérange"
Les agressions datent d'il y a plus d'un quart de siècle parfois. Mais la parole ressort aujourd'hui. La Parole libérée recense pour l'instant 69 victimes des agissements du père Preynat. François Devaux, la quarantaine aujourd'hui, a été une de ses victimes entre l’âge de 9 et 12 ans. Il l'a dit à ses parents. C'est aussi lui qui a contacté le diocèse de Lyon, en juillet 2014, pour dénoncer le prêtre . Mais il sait que pour la plupart des victimes, il est dur de parler. C'est pour cette raison, qui peut étonner, que les faits ne ressortent que des années après. Pourquoi si tard, parfois trop tard, quand les faits sont prescrits ?
"Être une victime, c'est être un boulet. La victime dérange", explque François Deveaux, contacté par metronews.. "Il y a aussi souvent la culpabilité, l'impression d'avoir fauté." Parfois aussi, la victime reste dans le déni, traumatisée, perturbée dans sa sexualité, parfois paranoïaque.
"Certaines victimes l'ont dit à leurs parents et se sont fait gifler"
"Je pense que l'innocence d'un enfant, sa construction s'arrêtent à ce moment-là. Après, on essaie de se reconstruire", dit François Deveaux."Mais tout un équilibre est ébranlé, qui engendre chez les victimes une perte totale de confiance en soi." A cela s'ajoute "la honte de pouvoir avoir été victime" : "Quand on est un homme dans notre société, pouvoir s'afficher comme étant faible, est quelque chose de douloureux, il faut le porter."
Souvent aussi, les conséquences de cette "parole libérée" peuvent faire peur. "La pédophilie est un véritable tabou dans la société, qui plus est dans l'Eglise", estime notre interlocuteur. "Quand la pédophilie est pratiquée au sein d'une famille, qu'elle prend la forme de l'inceste, ça ébranle toute une famille. Au sein de l'Eglise, c'est pareil : nous sommes les enfants de cette Eglise. Si nous sommes entrés dans les scouts, c'est parce que nos parents nous y ont mis, qu'ils avaient confiance dans cette structure." François, lui, avait parlé tout de suite, et ses parents l'ont soutenu. Pour d'autres, le sujet est resté clos. "Certaines victimes l'ont dit à leurs parents et se sont fait gifler. Pour d'autres, leurs parents n'ont pas réagi et remis leurs enfants en contact avec le prêtre accusé..."
Source : LCI
TEMOIGNAGE - Alors que le scandale de pédophilie dans le diocèse de Lyon secoue l'Eglise, d'autres témoignages, pas forcément liés, se font jour, souvent des années après les faits. Pourquoi les victimes mettent-elles parfois si longtemps à parler ? François Devaux, un des fondateurs du collectif La Parole libérée, qui fédère les victimes de prêtres pédophiles dans le diocèse de Lyon, livre ses explications.
Il a la parole rare, rageuse. Contenue, énervée. Les phrases sortent d'une traite. Un silence, puis celle d'après. François court, toujours entre deux rendez-vous, raccroche, rappelle dix minutes plus tard, toujours en courant. Depuis 4 mois, il n'arrête pas.
François Devaux est l'un des membres fondateurs de la Parole libérée, association qui fédère les victimes de prêtres pédophiles, notamment celles qui affirment avoir été abusées par le père Bernard Preynat, responsable scout de 1970 à 1991 dans le diocèse de Lyon. Le collectif a été créé en décembre dernier. Le site Internet se veut un espace pour briser l'omerta. Secouer ce silence. Erafler ce mur. Depuis 4 mois, les témoignages, les mails, les récits, abondent sur cette plateforme qui est peu à peu devenue une porte ouverte pour les victimes de prêtres pédophiles.
"Être une victime, c'est être un boulet. La victime dérange"
Les agressions datent d'il y a plus d'un quart de siècle parfois. Mais la parole ressort aujourd'hui. La Parole libérée recense pour l'instant 69 victimes des agissements du père Preynat. François Devaux, la quarantaine aujourd'hui, a été une de ses victimes entre l’âge de 9 et 12 ans. Il l'a dit à ses parents. C'est aussi lui qui a contacté le diocèse de Lyon, en juillet 2014, pour dénoncer le prêtre . Mais il sait que pour la plupart des victimes, il est dur de parler. C'est pour cette raison, qui peut étonner, que les faits ne ressortent que des années après. Pourquoi si tard, parfois trop tard, quand les faits sont prescrits ?
"Être une victime, c'est être un boulet. La victime dérange", explque François Deveaux, contacté par metronews.. "Il y a aussi souvent la culpabilité, l'impression d'avoir fauté." Parfois aussi, la victime reste dans le déni, traumatisée, perturbée dans sa sexualité, parfois paranoïaque.
"Certaines victimes l'ont dit à leurs parents et se sont fait gifler"
"Je pense que l'innocence d'un enfant, sa construction s'arrêtent à ce moment-là. Après, on essaie de se reconstruire", dit François Deveaux."Mais tout un équilibre est ébranlé, qui engendre chez les victimes une perte totale de confiance en soi." A cela s'ajoute "la honte de pouvoir avoir été victime" : "Quand on est un homme dans notre société, pouvoir s'afficher comme étant faible, est quelque chose de douloureux, il faut le porter."
Souvent aussi, les conséquences de cette "parole libérée" peuvent faire peur. "La pédophilie est un véritable tabou dans la société, qui plus est dans l'Eglise", estime notre interlocuteur. "Quand la pédophilie est pratiquée au sein d'une famille, qu'elle prend la forme de l'inceste, ça ébranle toute une famille. Au sein de l'Eglise, c'est pareil : nous sommes les enfants de cette Eglise. Si nous sommes entrés dans les scouts, c'est parce que nos parents nous y ont mis, qu'ils avaient confiance dans cette structure." François, lui, avait parlé tout de suite, et ses parents l'ont soutenu. Pour d'autres, le sujet est resté clos. "Certaines victimes l'ont dit à leurs parents et se sont fait gifler. Pour d'autres, leurs parents n'ont pas réagi et remis leurs enfants en contact avec le prêtre accusé..."
albert on mercredi 13 avril 2016 - 22:19:33
Les propos d’un évêque sur la pédophilie choquent les victimes d’agression
Pontoise - 06/04/2016
Source : lemonde.fr
Pour l’évêque de Pontoise, Stanislas Lalanne, la pédophilie est « un mal » mais il ne « saurait pas dire » si c’est un péché.
Ses propos ont choqué les victimes d’agressions sexuelles commises par des prêtres pédophiles de la région lyonnaise. Pour l’évêque de Pontoise, Stanislas Lalanne, la pédophilie est « un mal » mais il ne « saurait pas dire » si c’est un péché, a-t-il déclaré mardi 5 avril sur RCF, réseau de 63 radios chrétiennes francophones.
« La pédophilie est un mal. Est-ce que c’est de l’ordre du péché ? Ça, je ne saurai pas dire, c’est différent pour chaque personne. Mais c’est un mal et la première chose à faire c’est de protéger les victimes ou les éventuelles victimes. »
Mgr Lalanne intervenait dans le cadre de l’émission « Le Temps de le dire » consacrée à « L’Eglise de France face à la pédophilie » en sa qualité de responsable de la cellule de veille de l’Eglise contre la pédophilie.
« Quand on commet un péché, on a conscience qu’on blesse »
Un peu plus tard, plusieurs auditeurs heurtés par ses propos l’ont relancé et l’évêque a précisé : « C’est un mal profond. Les choses sont très, très claires. Est-ce que c’est péché ou pas ? Je ne sais pas et ça peut être différent suivant chacun. Donc on ne peut pas généraliser », a ajouté le responsable religieux.
« La difficulté, c’est quelle conscience la personne a de ce mal ? Comment elle s’en sent responsable ? (…) Quand on commet un péché, on a conscience qu’on blesse la relation à l’autre et qu’en blessant la relation à l’autre, on blesse la relation avec Dieu. »
« On est dans l’ordre du péché mais est-ce que cet homme est pécheur au sens strict du terme ? Je ne peux pas le dire, à chaque fois, on ne peut pas parler de façon générale », a conclu Stanislas Lalanne.
« Maladresse et amateurisme »
Dans un communiqué publié mercredi, les membres de l’association La Parole libérée, qui ont contribué à médiatiser des affaires de pédophilie jusque-là tues à Lyon, dénoncent une « communication de l’Eglise de France empreinte de maladresses et d’amateurisme ».
Pour l’association, qui souhaite briser la loi du silence, les propos de Mgr Lalanne résonnent « de manière violente et dégradante pour les victimes d’actes de pédophilie ».
Fin janvier, un prêtre lyonnais, Bernard Preynat, qui officiait toujours en août 2015, avait été inculpé pour des agressions sexuelles commises il y a plus de vingt-cinq ans sur des scouts. Une enquête avait été ouverte dans la foulée pour non-dénonciation visant les responsables du diocèse, dont le cardinal Philippe Barbarin. Depuis, quatre autres affaires de religieux accusés de pédophilie ou d’agressions sexuelles sont venues ou revenues à la surface dans le diocèse de Lyon.
Le pape François, comme ses deux prédécesseurs, a plusieurs fois condamné clairement la pédophilie comme un « péché ». Jean Paul II avait quant à lui déclaré : « Il est juste que la société le considère comme un crime. Mais c’est aussi un péché détestable aux yeux de Dieu. »
Autres liens :
Pédophilie : Vallaud-Belkacem juge «intolérables» les propos de l'évêque de Pontoisel
Source : lemonde.fr
Pour l’évêque de Pontoise, Stanislas Lalanne, la pédophilie est « un mal » mais il ne « saurait pas dire » si c’est un péché.
Ses propos ont choqué les victimes d’agressions sexuelles commises par des prêtres pédophiles de la région lyonnaise. Pour l’évêque de Pontoise, Stanislas Lalanne, la pédophilie est « un mal » mais il ne « saurait pas dire » si c’est un péché, a-t-il déclaré mardi 5 avril sur RCF, réseau de 63 radios chrétiennes francophones.
« La pédophilie est un mal. Est-ce que c’est de l’ordre du péché ? Ça, je ne saurai pas dire, c’est différent pour chaque personne. Mais c’est un mal et la première chose à faire c’est de protéger les victimes ou les éventuelles victimes. »
Mgr Lalanne intervenait dans le cadre de l’émission « Le Temps de le dire » consacrée à « L’Eglise de France face à la pédophilie » en sa qualité de responsable de la cellule de veille de l’Eglise contre la pédophilie.
« Quand on commet un péché, on a conscience qu’on blesse »
Un peu plus tard, plusieurs auditeurs heurtés par ses propos l’ont relancé et l’évêque a précisé : « C’est un mal profond. Les choses sont très, très claires. Est-ce que c’est péché ou pas ? Je ne sais pas et ça peut être différent suivant chacun. Donc on ne peut pas généraliser », a ajouté le responsable religieux.
« La difficulté, c’est quelle conscience la personne a de ce mal ? Comment elle s’en sent responsable ? (…) Quand on commet un péché, on a conscience qu’on blesse la relation à l’autre et qu’en blessant la relation à l’autre, on blesse la relation avec Dieu. »
« On est dans l’ordre du péché mais est-ce que cet homme est pécheur au sens strict du terme ? Je ne peux pas le dire, à chaque fois, on ne peut pas parler de façon générale », a conclu Stanislas Lalanne.
« Maladresse et amateurisme »
Dans un communiqué publié mercredi, les membres de l’association La Parole libérée, qui ont contribué à médiatiser des affaires de pédophilie jusque-là tues à Lyon, dénoncent une « communication de l’Eglise de France empreinte de maladresses et d’amateurisme ».
Pour l’association, qui souhaite briser la loi du silence, les propos de Mgr Lalanne résonnent « de manière violente et dégradante pour les victimes d’actes de pédophilie ».
Fin janvier, un prêtre lyonnais, Bernard Preynat, qui officiait toujours en août 2015, avait été inculpé pour des agressions sexuelles commises il y a plus de vingt-cinq ans sur des scouts. Une enquête avait été ouverte dans la foulée pour non-dénonciation visant les responsables du diocèse, dont le cardinal Philippe Barbarin. Depuis, quatre autres affaires de religieux accusés de pédophilie ou d’agressions sexuelles sont venues ou revenues à la surface dans le diocèse de Lyon.
Le pape François, comme ses deux prédécesseurs, a plusieurs fois condamné clairement la pédophilie comme un « péché ». Jean Paul II avait quant à lui déclaré : « Il est juste que la société le considère comme un crime. Mais c’est aussi un péché détestable aux yeux de Dieu. »
Autres liens :
Pédophilie : Vallaud-Belkacem juge «intolérables» les propos de l'évêque de Pontoisel
albert on mercredi 06 avril 2016 - 08:56:23
VIDEO. Pédophilie dans l'Eglise : "C'était un gourou", témoigne une victime du père Preynat
Lyon - 04/04/2016
Source : franceinfo
Bertrand Preynat est au cœur d'un scandale de pédophilie. Soixante de ses victimes se sont déjà regroupées au sein d'une association. Un homme de 40 ans a accepté de s'exprimer anonymement.
vidéo
La parole des victimes de prêtres pédophiles se libère. Paul avait 8 ans quand tout a commencé. Il était scout sous la direction du père Preynat, comme 400 autres enfants. Aujourd'hui âgé de 40 ans, Paul, qui est un nom d'emprunt, témoigne anonymement.
Selon lui, les camps de scoutisme étaient comme une usine à marchandises où le père Preynat se servait. "A chaque fois, il y avait un prétexte. Il se débrouillait toujours pour que tout le monde parte sur une activité et il y en avait toujours un qui était pris à part", se souvient Paul. Le père Preynat, qui a reconnu les faits, a été mis en examen le 27 janvier pour des agressions sexuelles commises entre 1970 et 1991.
"Tous les adultes, au fond, admiraient ce prêtre"
Pour Paul, les attouchements ont duré neuf ans. "Tout a commencé avec des câlins, comme pourrait faire un père ou une mère à son enfant. Ensuite, plus les années ont passé, plus les demandes ont été loin. C'est allé pour la dernière fois à une main glissée entre les jambes", confie Paul.
Son frère a lui aussi été victime, mais aucun d'entre eux n'a osé en parler jusqu'à aujourd'hui. "C'était un gourou dans tous les sens du terme. Nous, en tant que gamins, quelle était la valeur de notre parole si quelque chose arrivait, étant donné que tous les parents, toutes les personnes adultes, au fond, admiraient ce prêtre ?" ajoute Paul.
Ce secret enfoui, il l'a révélé il y a deux mois, quand il a su qu'il y avait d'autres victimes. Paul n'a pas pardonné, mais garde foi en l'Eglise, il a voulu porter plainte, mais les faits sont prescrits. Aujourd'hui, il veut se battre pour que ce délai de prescription de vingt ans soit aboli.
Source : franceinfo
Bertrand Preynat est au cœur d'un scandale de pédophilie. Soixante de ses victimes se sont déjà regroupées au sein d'une association. Un homme de 40 ans a accepté de s'exprimer anonymement.
vidéo
La parole des victimes de prêtres pédophiles se libère. Paul avait 8 ans quand tout a commencé. Il était scout sous la direction du père Preynat, comme 400 autres enfants. Aujourd'hui âgé de 40 ans, Paul, qui est un nom d'emprunt, témoigne anonymement.
Selon lui, les camps de scoutisme étaient comme une usine à marchandises où le père Preynat se servait. "A chaque fois, il y avait un prétexte. Il se débrouillait toujours pour que tout le monde parte sur une activité et il y en avait toujours un qui était pris à part", se souvient Paul. Le père Preynat, qui a reconnu les faits, a été mis en examen le 27 janvier pour des agressions sexuelles commises entre 1970 et 1991.
"Tous les adultes, au fond, admiraient ce prêtre"
Pour Paul, les attouchements ont duré neuf ans. "Tout a commencé avec des câlins, comme pourrait faire un père ou une mère à son enfant. Ensuite, plus les années ont passé, plus les demandes ont été loin. C'est allé pour la dernière fois à une main glissée entre les jambes", confie Paul.
Son frère a lui aussi été victime, mais aucun d'entre eux n'a osé en parler jusqu'à aujourd'hui. "C'était un gourou dans tous les sens du terme. Nous, en tant que gamins, quelle était la valeur de notre parole si quelque chose arrivait, étant donné que tous les parents, toutes les personnes adultes, au fond, admiraient ce prêtre ?" ajoute Paul.
Ce secret enfoui, il l'a révélé il y a deux mois, quand il a su qu'il y avait d'autres victimes. Paul n'a pas pardonné, mais garde foi en l'Eglise, il a voulu porter plainte, mais les faits sont prescrits. Aujourd'hui, il veut se battre pour que ce délai de prescription de vingt ans soit aboli.
albert on lundi 04 avril 2016 - 21:43:53
Pédophilie dans l'Eglise : Nicolas, victime d'un prêtre lillois, témoigne
Lille - 4 avril 2016
Source : France Bleu
La justice a ouvert une enquête visant notamment le cardinal Philippe Barbarin, accusé d’avoir passé sous silence des affaires de pédophilie impliquant des prêtres. Un silence douloureux pour Nicolas, victime dans son enfance des attouchements sexuels d’un aumônier lillois. Il livre son témoignage.
Les affaires de pédophilie qui touchent l’Eglise de Lyon et la mise en cause du cardinal Philippe Barbarin pour non dénonciation de prêtres pédophiles ont réveillé un douloureux souvenir pour Nicolas, et sa mère Jeanne.
Nicolas a 13 ans, quand il croise la route d'un aumônier qui officie dans une maternité de Lille. Alors que sa mère est en visite dans l'établissement, l'abbé lui propose de venir jouer à des jeux vidéo dans son bureau. Premiers attouchements sexuels. Cela se reproduira à plusieurs reprises.
« J'avais l'impression que c'était normal. Au bout d'un moment, c'est allé de plus en plus loin. J'en ai parlé à ma mère. C'est tout. Pour moi, ça s'est arrêté là. Ce qui s'est passé après, je l'ai appris quelques années plus tard », raconte Nicolas.
On va passer tout ça sous silence
Jeanne, sa maman, menace alors de faire un scandale. Elle reçoit des lettres d'excuses de l'abbé. « Je suis très affectif et démonstratif », écrit-il ajoutant un peu plus loin : « Je suis navré que mon attitude ait pu troubler ».
La mère de Nicolas est reçue par l'évêque de l'époque. « Il m'a demandé de ne pas déposer plainte et m'a dit :"On va passer tout ça sous silence. Vous pouvez mettre vos enfants à Saint-Odile et vous n'aurez rien à payer". J’ai gardé tout ça pour moi ».
Jeanne et Nicolas, qui aujourd’hui a 45 ans, dénoncent le comportement de l'Eglise de l'époque, qui aurait donc acheté leur silence.
Ces personnes doivent répondre de leurs actes
« Aujourd'hui, il est important d'en parler. Il faut que ces personnes répondent de leurs actes », estime Nicolas, « C'est peut-être mon témoignage, ou celui d’une autre victime, qui fera que ça changera les choses. L’église doit être plus à l’écoute des personnes qui comme moi lancent un cri d’alerte ».
Nicolas a fini par porter plainte en 1995, 12 ans après les faits. Mais l’enquête n’a pas abouti puisque l’aumônier est décédé quelques mois après son ouverture.
Contacté, le diocèse de Lille dit ne pas avoir eu connaissance de cette affaire, l'évêque en poste à cette époque étant aussi décédé. Et il précise qu'aujourd'hui, c'est tolérance zéro avec ce type d'agissements.
Le témoignage de Nicolas au micro de Cécile Bidault
Source : France Bleu
La justice a ouvert une enquête visant notamment le cardinal Philippe Barbarin, accusé d’avoir passé sous silence des affaires de pédophilie impliquant des prêtres. Un silence douloureux pour Nicolas, victime dans son enfance des attouchements sexuels d’un aumônier lillois. Il livre son témoignage.
Les affaires de pédophilie qui touchent l’Eglise de Lyon et la mise en cause du cardinal Philippe Barbarin pour non dénonciation de prêtres pédophiles ont réveillé un douloureux souvenir pour Nicolas, et sa mère Jeanne.
Nicolas a 13 ans, quand il croise la route d'un aumônier qui officie dans une maternité de Lille. Alors que sa mère est en visite dans l'établissement, l'abbé lui propose de venir jouer à des jeux vidéo dans son bureau. Premiers attouchements sexuels. Cela se reproduira à plusieurs reprises.
« J'avais l'impression que c'était normal. Au bout d'un moment, c'est allé de plus en plus loin. J'en ai parlé à ma mère. C'est tout. Pour moi, ça s'est arrêté là. Ce qui s'est passé après, je l'ai appris quelques années plus tard », raconte Nicolas.
On va passer tout ça sous silence
Jeanne, sa maman, menace alors de faire un scandale. Elle reçoit des lettres d'excuses de l'abbé. « Je suis très affectif et démonstratif », écrit-il ajoutant un peu plus loin : « Je suis navré que mon attitude ait pu troubler ».
La mère de Nicolas est reçue par l'évêque de l'époque. « Il m'a demandé de ne pas déposer plainte et m'a dit :"On va passer tout ça sous silence. Vous pouvez mettre vos enfants à Saint-Odile et vous n'aurez rien à payer". J’ai gardé tout ça pour moi ».
Jeanne et Nicolas, qui aujourd’hui a 45 ans, dénoncent le comportement de l'Eglise de l'époque, qui aurait donc acheté leur silence.
Ces personnes doivent répondre de leurs actes
« Aujourd'hui, il est important d'en parler. Il faut que ces personnes répondent de leurs actes », estime Nicolas, « C'est peut-être mon témoignage, ou celui d’une autre victime, qui fera que ça changera les choses. L’église doit être plus à l’écoute des personnes qui comme moi lancent un cri d’alerte ».
Nicolas a fini par porter plainte en 1995, 12 ans après les faits. Mais l’enquête n’a pas abouti puisque l’aumônier est décédé quelques mois après son ouverture.
Contacté, le diocèse de Lille dit ne pas avoir eu connaissance de cette affaire, l'évêque en poste à cette époque étant aussi décédé. Et il précise qu'aujourd'hui, c'est tolérance zéro avec ce type d'agissements.
Le témoignage de Nicolas au micro de Cécile Bidault
albert on lundi 04 avril 2016 - 21:26:43
Pédophilie à Lyon: Le cas d'un prêtre condamné pour agressions sexuelles renforce le malaise au sein de l'Eglise
Lyon - 01/04/16
Source : 20minutes
POLÉMIQUE
L'homme, décrit par le cardinal Barbarin comme un «véritable pervers», a été écarté de l'Eglise mais la justice n'a été alertée que très tardivement...
L'affaire a été discrètement jugée avant que n'éclate le scandale. Mais le cas de cet ex-prêtre exerçant dans le diocèse de Lyon, condamné récemment pour pédophilie, interroge une nouvelle fois sur l'attitude de l'Église face à la justice et aux soupçons.
Le 12 février, le tribunal correctionnel de Lyon a condamné à deux ans de prison avec sursis le père Guy Gérentet de Saluneaux, 81 ans, pour des agressions sexuelles commises sur huit jeunes filles entre 1989 et 2000. Réputé membre des milieux les plus traditionalistes de l'Église, militant anti-avortement actif, l'octogénaire a longtemps exercé au sein de la paroisse de la Trinité, dans le 8e arrondissement de Lyon, avant d'en être écarté vers 2001 après qu'une jeune fille eut dénoncé des faits de «maltraitance».
Ce n'est cependant que neuf ans plus tard que le père Gérentet a été rattrapé par la justice lyonnaise en étant mis en examen le 23 septembre 2010. Le parquet et les policiers de la Brigade de la protection de la famille ont été mis sur sa piste grâce au courrier d'un... religieux, prieur d'une abbaye du Sud de la France, qui a recueilli les confidences de l'amie d'une victime.
Un homme autoritaire
A l'instar du père Bernard Preynat, mis en examen fin janvier pour des agressions commises sur des scouts il y a plus de 25 ans, Guy Gérentet de Saluneaux, qui s'occupait du catéchisme à la Trinité, est décrit comme un homme autoritaire et jouissant d'une grande autorité morale, bénéficiant du soutien inconditionnel de ses ouailles. L'instruction révèle ainsi qu'à une jeune fille dénonçant des agressions, sa mère répondit que «ce n'était pas possible parce que c'était un prêtre» et qu'elle avait dû «imaginer ou mal interpréter un geste affectueux».
Après avoir reconnu en garde à vue son «attirance sexuelle pour les enfants», Guy Gérentet de Saluneaux a évoqué, lors de son procès, des «erreurs de pédagogie». «Il a bousillé ma vie», a confié une de ses anciennes élèves qui a déposé une plainte en 2014 pour des faits d'attouchements et de viol. Classée sans suite, les faits étant prescrits.
Un «tordu» selon le cardinal Barbarin qui aprésenté le prêtre à un psychologue
En 2003-2004, une autre victime contacte, elle, le cardinal Philippe Barbarin, déjà en poste à Lyon, qui la reçoit à plusieurs reprises. Il rencontre aussi le prêtre mis en cause, qui admet l'agression sexuelle mais parle d'un «cas unique».
Entendu comme témoin en juin 2010 dans cette affaire, l'archevêque, visé aujourd'hui par des soupçons de «non-dénonciation» des agressions reprochées au père Preynat, explique avoir alors présenté le père Gérentet à une psychologue. Devant les enquêteurs, Mgr Barbarin a des mots très durs à l'égard du religieux, qualifié de «type tordu» ou de «véritable pervers», selon un PV d'audition.
Il lui a d'ailleurs renouvelé l'interdiction de tout ministère public dans le diocèse décidée en 2001 par son prédécesseur, le cardinal Billé, et a fait en sorte de l'écarter d'une «marche pour la vie» organisée entre Rhône et Saône. Le mis en cause demeurant dans un village des Monts du Lyonnais abritant une école intégriste, le cardinal indique aussi avoir «interdit» à son directeur de l'engager, sans savoir toutefois s'il a été «écouté».
Il n'alerte pas la justice
A la policière qui l'interroge en 2010, le prélat explique enfin avoir conseillé à la victime de porter plainte «si elle le voulait», en relevant que les faits la concernant étaient peut-être prescrits. Avait-il su, à l'époque, si le père Gérentet avait fait d'autres victimes ? «Su non, douté oui...», répond le cardinal.
Quoi qu'il en soit, il n'alerta pas la justice de lui-même, ce que fit un autre religieux quelques années plus tard. Interrogé par l'AFP sur ce point, le diocèse a indiqué ne pas vouloir «communiquer sur une affaire qui concerne un religieux, affaire aujourd'hui définitivement jugée, par respect pour les parties au procès et pour le travail de la Justice».
En rupture de ban dès les années 1970 avec la congrégation des Maristes à laquelle il appartenait, le «père Guy» a été renvoyé de l'état clérical en septembre 2012, une des sanctions les plus graves au sein de l'Eglise puisque le prêtre se voit ainsi «réduit à l'état laïc».
Source : 20minutes
POLÉMIQUE
L'homme, décrit par le cardinal Barbarin comme un «véritable pervers», a été écarté de l'Eglise mais la justice n'a été alertée que très tardivement...
L'affaire a été discrètement jugée avant que n'éclate le scandale. Mais le cas de cet ex-prêtre exerçant dans le diocèse de Lyon, condamné récemment pour pédophilie, interroge une nouvelle fois sur l'attitude de l'Église face à la justice et aux soupçons.
Le 12 février, le tribunal correctionnel de Lyon a condamné à deux ans de prison avec sursis le père Guy Gérentet de Saluneaux, 81 ans, pour des agressions sexuelles commises sur huit jeunes filles entre 1989 et 2000. Réputé membre des milieux les plus traditionalistes de l'Église, militant anti-avortement actif, l'octogénaire a longtemps exercé au sein de la paroisse de la Trinité, dans le 8e arrondissement de Lyon, avant d'en être écarté vers 2001 après qu'une jeune fille eut dénoncé des faits de «maltraitance».
Ce n'est cependant que neuf ans plus tard que le père Gérentet a été rattrapé par la justice lyonnaise en étant mis en examen le 23 septembre 2010. Le parquet et les policiers de la Brigade de la protection de la famille ont été mis sur sa piste grâce au courrier d'un... religieux, prieur d'une abbaye du Sud de la France, qui a recueilli les confidences de l'amie d'une victime.
Un homme autoritaire
A l'instar du père Bernard Preynat, mis en examen fin janvier pour des agressions commises sur des scouts il y a plus de 25 ans, Guy Gérentet de Saluneaux, qui s'occupait du catéchisme à la Trinité, est décrit comme un homme autoritaire et jouissant d'une grande autorité morale, bénéficiant du soutien inconditionnel de ses ouailles. L'instruction révèle ainsi qu'à une jeune fille dénonçant des agressions, sa mère répondit que «ce n'était pas possible parce que c'était un prêtre» et qu'elle avait dû «imaginer ou mal interpréter un geste affectueux».
Après avoir reconnu en garde à vue son «attirance sexuelle pour les enfants», Guy Gérentet de Saluneaux a évoqué, lors de son procès, des «erreurs de pédagogie». «Il a bousillé ma vie», a confié une de ses anciennes élèves qui a déposé une plainte en 2014 pour des faits d'attouchements et de viol. Classée sans suite, les faits étant prescrits.
Un «tordu» selon le cardinal Barbarin qui aprésenté le prêtre à un psychologue
En 2003-2004, une autre victime contacte, elle, le cardinal Philippe Barbarin, déjà en poste à Lyon, qui la reçoit à plusieurs reprises. Il rencontre aussi le prêtre mis en cause, qui admet l'agression sexuelle mais parle d'un «cas unique».
Entendu comme témoin en juin 2010 dans cette affaire, l'archevêque, visé aujourd'hui par des soupçons de «non-dénonciation» des agressions reprochées au père Preynat, explique avoir alors présenté le père Gérentet à une psychologue. Devant les enquêteurs, Mgr Barbarin a des mots très durs à l'égard du religieux, qualifié de «type tordu» ou de «véritable pervers», selon un PV d'audition.
Il lui a d'ailleurs renouvelé l'interdiction de tout ministère public dans le diocèse décidée en 2001 par son prédécesseur, le cardinal Billé, et a fait en sorte de l'écarter d'une «marche pour la vie» organisée entre Rhône et Saône. Le mis en cause demeurant dans un village des Monts du Lyonnais abritant une école intégriste, le cardinal indique aussi avoir «interdit» à son directeur de l'engager, sans savoir toutefois s'il a été «écouté».
Il n'alerte pas la justice
A la policière qui l'interroge en 2010, le prélat explique enfin avoir conseillé à la victime de porter plainte «si elle le voulait», en relevant que les faits la concernant étaient peut-être prescrits. Avait-il su, à l'époque, si le père Gérentet avait fait d'autres victimes ? «Su non, douté oui...», répond le cardinal.
Quoi qu'il en soit, il n'alerta pas la justice de lui-même, ce que fit un autre religieux quelques années plus tard. Interrogé par l'AFP sur ce point, le diocèse a indiqué ne pas vouloir «communiquer sur une affaire qui concerne un religieux, affaire aujourd'hui définitivement jugée, par respect pour les parties au procès et pour le travail de la Justice».
En rupture de ban dès les années 1970 avec la congrégation des Maristes à laquelle il appartenait, le «père Guy» a été renvoyé de l'état clérical en septembre 2012, une des sanctions les plus graves au sein de l'Eglise puisque le prêtre se voit ainsi «réduit à l'état laïc».
albert on vendredi 01 avril 2016 - 21:07:31