CRIME DU VIOL DE LA PETITE ANNIE DE 03 ANS PAR UN PRÊTRE CATHOLIQUE : Les sept péchés capitaux de Mgr Jean Mbarga et de Mgr Philippe Mbarga

Cameroun - 26 Novembre 2017

Source : icicemac.com



Les vertus prônées dans les Saintes Écritures sont-elles des vains mots? 20 mois après le viol de la petite Annie EVINDI, âgée de 03 ans, par le Prêtre ZE ONDOUA Martin, alors la santé de l’enfant est plus qu’inquiétante, la hiérarchie de l’Eglise reste unie dans le cautionnement du crime, adoubé par le silence criminel de tous les membres du gouvernement saisis en urgence. Pourtant, selon le droit Canon, une procédure judiciaire initiée au for étatique a toujours un prolongement au for canonique. Et que la responsabilité du clergé catholique est intégrale dans le calvaire quotidien de la petite Annie.

Quelques pistes de réflexions…

Dans la tradition catholique et orthodoxe, les péchés capitaux correspondent aux péchés dont découlent tous les autres. D’où leur nombre symbolique de « sept », suggérant la totalité des péchés.

La Bible enseigne qu’une personne qui pratique de graves péchés comme l’immoralité sexuelle ne peut pas être sauvée. Elle déclare ensuite : « Ceux qui pratiquent de telles choses n’hériteront pas du royaume de Dieu » (Galates 5:19-21).

Selon La Bible de Jérusalem, Proverbes 6:16 déclare : « Il y a six choses que hait Yahvé, sept qui lui sont en abomination ».

La Bible affirme clairement que cette forme de péché mène à la mort. Une personne qui commet ce type de péché est tellement déterminée à suivre sa conduite pécheresse qu’elle ne changera jamais d’attitude ou de mentalité. La Bible dit que ce type de péché « ne sera pas pardonné » (Matthieu 12:31 ; Luc 12:10).

Les « sept péchés capitaux » sont tirés d’une liste de huit vices principaux. Cette liste a été faite au quatrième siècle de notre ère par le moine Évagre le Pontique, qui a inspiré les travaux du moine ascète Jean Cassien. Au sixième siècle, le pape Grégoire 1er a transformé cette liste des huit vices en une liste de sept péchés capitaux, qui font partie de la théologie catholique romaine. Grégoire considérait ces péchés comme capitaux, ou principaux, dans le sens où beaucoup d’autres découlent de ceux-ci. De là à dire que Mgr Jean Mbarga et de Mgr Philippe Mbarga n’iront jamais au ciel, il n’y a qu’un maigre pas. C’est dire que la justice divine sera d’une cruelle méchanceté pour eux. Et voici pourquoi :

UNE LOURDE RESPONSABILITE HISTORIQUE

Jean Mbarga, né le 18 mai 1956 à Ebolmedzom, commune de Nkolafamba, dans l’actuel département du Méfou-et-Afamba, Région du Centre au Cameroun, est ordonné prêtre pour l’archidiocèse de Yaoundé par Jean Zoa le 5 décembre 1981. Recteur du séminaire de Nkolbisson entre 1992 et 2002, il est ensuite économe diocésain jusqu’en 2003, puis vicaire général. En 1998, il est nommé consulteur du Conseil pontifical pour la culture, et en 2001, du Conseil pontifical pour les laïcs. Le 15 octobre 2004, il est nommé évêque d’Ebolowa-Kribi et consacré le 5 décembre 2004 par le nonce apostolique au Cameroun, Eliseo Ariotti. Le 19 juin 2008, après la création du diocèse de Kribi par détachement du diocèse d’Ebolowa-Kribi, il reste évêque d’Ebolowa. Le 29 juillet 2013, suite à la démission de l’archevêque de Yaoundé Simon-Victor Tonyé Bakot, il est nommé administrateur apostolique de l’archidiocèse. Il est nommé archevêque métropolitain de Yaoundé le 31 octobre 2014, et est installé le 22 novembre 2014 à la cathédrale Notre-Dame-des-Victoires de Yaoundé.

L’Histoire retiendra que cette affaire des abus sexuels commis par le prêtre Ze Ondoua Martin de la paroisse d’Abang à Ebolowa s’est déroulée alors que Mgr Jean Mbarga étaitAdministrateur apostolique du diocèse Ebolowa jusqu’au 22 octobre 2016, date d’annonce officielle de la nomination de Mgr Philippe Alain Mbarga. Une affaire qui pose clairement la question
de la responsabilité de Mgr Jean Mbarga et de l’Église dans ce cas honteux de pédophilie. C’est dire quesa responsabilitémorale est directementengagée dans le calvaire que vivent tous les jours et depuis 20 mois, la petite Evindi et sa famille. Qu’a-t-il fait s’il n’est pas un complice passif et criminel dans cette affaire? Pourtant, en date du 19 octobre 2016, Monsieur Engamba Louis Robert, agissant pour le compte de sa petite fille, Evindi Annie Lydie, a bien saisi (contre décharge) Mgr Jean Mbarga d’une requête concernant le viol de celle-ci par le prêtre Ze Ondoua Martin, de la Paroisse Saints Anne et Joachim d’Abang.

Quant à Mgr Philippe Alain, nommé évêque du diocèse d’Ebolowa le 22 octobre 2016 par Sa Sainteté le Pape François, il est né le 28 janvier 1968 à Obout, Nkolmetet, une commune dans le département du Nyong-et-So’o, région du Centre. Il est donc le troisième évêque d’Ebolowa depuis le 22 octobre 2016, avec pour Consécrateur, Mgr Piero Pioppo. Il est titulaire d’un doctorat en théologie. Il a été, tour à tour, recteur des Grands séminaires d’Otélé et de Nkolbisson. Mgr Philippe Alain Mbarga a fait ses études secondaires au Petit Séminaire Saint Paul de Mbalmayo. Par la suite, il a été étudiant au grand séminaire de Nkolbisson à l’Université Catholique d’Afrique Centrale. Il fut ordonné prêtre le 10 décembre 1994.

A l’annonce officielle de sa nomination comme Évêque du diocèse d’Ebolowa en date 22 octobre 2016, il a hérité parmi les dossiers brulants de ce diocèse, cette affaire de viol d’une enfant de 03 ans par le prêtre Ze Ondoua Martin, de la Paroisse Saints Anne et Joachim d’Abang, à Ebolowa. Il avait l’obligation de saisir la justice et de coopérer étroitement avec elle. C’est dire que l’Histoire retiendra que cette affaire des abus sexuels commis par le prêtre Ze Ondoua Martin de la paroisse d’Abang à Ebolowa fait partie des dossiers brûlants qu’il aurait dû gérer avec foi, diligence et professionnalisme. Une affaire qui pose clairement la question
de la responsabilité de Mgr Philippe Alain Mbarga et de l’Église dans ce cas grave de pédophilie. C’est dire que sa lourde responsabilité morale est directement engagéedans le calvaire quotidien que vivent aujourd’hui la petite Evindi et sa famille. Tout comme sa responsabilité pénale! Qu’a-t-il fait s’il n’est pas un complice passif dans cette affaire criminelle? Est-ce, ce silence criminel que la hiérarchie de l’Eglise catholique attend de lui? Comme Mgr Jean Mbarga, Mgr Pilippe Mbarga a opté pour l’apologie du crime.

Mgr Jean Mbarga et Mgr Pilippe Mbargasavent très bien le droit applicable dans cette affaire est le Motu Proprio Sacramentorum Sanctitatis Tutela (SST) du 30 avril 2001 avec le Code de droit canonique de 1983.

Il est clair, d’après ce texte fondamental dans l’Eglise romaine, que le délit d’abus sexuel sur mineurs est défini par l’art. 6 § 1 SST comme « le délit contre le sixième commandement du Décalogue commis par un clerc avec un mineur de moins de dix-huit ans». « § 1. Les délits les plus graves contre les mœurs réservés au jugement de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi sont : 1° le délit contre le sixième commandement du Décalogue commis par un clerc avec un mineur de moins de dix-huit ans ; est ici équiparée au mineur la personne qui jouit habituellement d’un usage imparfait de la raison ; 2° l’acquisition, la détention ou la divulgation, à une fin libidineuse, d’images pornographiques de mineurs de moins de quatorze ans de la part d’un clerc, de quelque manière que ce soit et quel que soit l’instrument employé.

§ 2. Le clerc qui accomplit les délits dont il s’agit au § 1 sera puni selon la gravité du crime, sans exclure le renvoi ou la déposition».

Est ainsi assimilé au mineur la personne qui jouit habituellement d’un usage imparfait de la raison. Or, selon le droit canon, sont appelés clercs, les fidèles ayant reçu l’ordination de diacre ou de prêtre comme Ze Ondoua Martin.

Mgr Jean Mbarga et Mgr Pilippe Mbargasavent très bien que la Congrégation pour la Doctrine de la Foi (CDF) souligne clairement depuis 2001 que « l’abus sexuel de mineurs n’est pas simplement un délit au plan canonique. C’est aussi un crime qui fait l’objet de poursuites au plan civil ». C’est d’ailleurs le seul cas pour lequel le Droit Canon prévoit le renvoi systématique et automatique devant la justice du pays où le crime a été commis.

D’après l’art. 52 de la Constitution ApostoliquePastor Bonus (Pastor Bonus est la Constitution apostolique promulguée par le pape Jean-Paul II le 28 juin 1988 dans le but de réaménager le fonctionnement de la curie romaine qui est définie comme un ensemble de dicastères et d’instituts qui aident le souverain pontife dans l’exercice de son office pastoral suprême pour le bien de l’Église universelle et de celui des Églises particulières. Elle a pour mission de fortifier l’unité de la foi du peuple chrétien et de promouvoir l’action de l’Église dans le monde) , la Congrégation pour la Doctrine de la Foi connaît des délits contre la foi et des délits les plus graves commis contre les mœurs ou dans la célébration des sacrements et, si nécessaire, déclare ou inflige les sanctions canoniques d’après le droit, commun ou propre, restant sauves la compétence de la Pénitencerie Apostolique et la « Agendi ratio in doctrinarum examine ».

Or, ce renvoi systématique d’un prêtre pédophile devant la justice de son pays n’est pas seulement une contrainte juridique mais « un devoir moral », a rappelé le 15 février 2016 le cardinal Sean O’Malley, président de la Commission pontificale pour la protection des mineurs créée en mars 2014 par le pape François.

II. QUE DIT LE DROIT CANON ?

Mgr Jean Mbarga et Mgr Pilippe Mbargasavent bien qu’en date du 03 mai 2001, au Palais du Saint-Office à Rome, le Préfet William Cardinal Levada et le Secrétaire Archevêque tit. di Thibica, Luis F. Ladaria, ont cosigné une Lettre Circulaire « DIRECTIVES POUR LE TRAITEMENT DES CAS D’ABUS SEXUEL COMMIS PAR DES CLERCS À L’ÉGARD DE MINEURS » pour aider les Conférences épiscopales nationales à mieux faire face aux cas d’abus sexuel commis par des clercs à l’égard de mineurs.

A la lumière de cette circulaire qui est comme le bréviaire de tous les Évêques catholiques, l’obligation de donner une réponse adéquate aux cas éventuels d’abus sexuel commis à l’égard de mineurs par des clercs dans leur diocèse, figure parmi les responsabilités importantes de Mgr Jean Mbarga et Mgr Pilippe Mbarga, en vue d’assurer le bien commun des fidèles, et la protection des enfants et des jeunes en particulier.

Or, depuis le 30 avril 2001, avec le motu proprio Sacramentorum sanctitatis tutelapromulgué par Jean-Paul II, l’abus sexuel commis par un clerc sur un mineur fait partie de la liste des cas delicta graviora réservés à la Congrégation pour la doctrine de la foi. C’est donc à elle qu’il revient de mener la procédure canonique en la matière. En 2010, Benoît XVI a révisé ce motu propriopour élargir la prescription de dix à vingt ans, avec la faculté d’y déroger dans des cas particuliers.

Il est clair que si un évêque est informé d’un cas d’abus sexuel, il doit procéder immédiatement à une enquête préliminaire. Au cours de celle-ci, il doit imposer des mesures de précaution pour protéger les victimes et prévenir tout scandale. Selon le droit canonique, ces mesures sont de trois ordres : la mise à l’écart du clerc de sa charge ecclésiastique, l’interdiction de séjourner dans un endroit ou un territoire donné, et l’interdiction de participer publiquement à l’eucharistie. Le prêtre ZE ONDOUA Martin n’a jamais été inquiété ni par la justice camerounaise, ni par la hiérarchie de l’Église catholique dont le Droit canonique de 1983 reste d’une extrême sévérité.

Mgr Jean Mbarga et Mgr Pilippe Mbarga ontCRUELLEMENT failli à leur devoir pastoral.

En parallèle, l’évêque doit se conformer aux prescriptions de la loi civile de son pays en matière d’abus sexuel.

Si l’accusation d’abus sexuel est jugée crédible, le cas doit être déféré à la Congrégation pour la doctrine de la foi. Après avoir examiné l’affaire, Rome peut autoriser l’évêque à ouvrir un procès judiciaire pénal devant le tribunal de l’Église locale.

S’il est reconnu coupable, le clerc peut être condamné à deux types de peines : des mesures disciplinaires qui restreignent son ministère public de manière complète ou qui excluent tout contact avec des mineurs, et des peines ecclésiastiques, dont la plus grave est ladimissio, c’est-à-dire la réduction à l’état laïque.

Dans les cas les plus graves, comme celle de la petite EVINDI, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi peut décider de soumettre l’affaire directement au Saint-Père en lui demandant d’émettre un décret de démission ex officio de l’état clérical. Aucun recours canonique n’est possible contre cette sanction pontificale.

Nous reproduisons ici un extrait de Normae de gravioribus delictis du 21 mai 2010:

§ 1. Les délits les plus graves contre les mœurs réservés au jugement de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi sont :

1° le délit [d’ordre sexuel] commis par un clerc avec un mineur de moins de dix-huit ans ; est ici équiparée au mineur la personne qui jouit habituellement d’un usage imparfait de la raison ;

2° l’acquisition, la détention ou la divulgation, à une fin libidineuse, d’images pornographiques de mineurs de moins de quatorze ans de la part d’un clerc, de quelque manière que ce soit et quel que soit l’instrument employé.

§ 2. Le clerc qui accomplit les délits dont il s’agit au § 1 sera puni selon la gravité du crime, sans exclure le renvoi ou la déposition.

Oui, il y a des hommes qu’il faut empêcher d’être prêtres et des péchés qui sont mortels au sein de l’Eglise catholique romaine.

Art. 6 :

« § 1. Les délits les plus graves contre les mœurs réservés au jugement de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi sont :
1° le délit contre le sixième commandement du Décalogue commis par un clerc avec un mineur de moins de dix-huit ans ; est ici équiparée au mineur la personne qui jouit habituellement d’un usage imparfait de la raison ;
2° l’acquisition, la détention ou la divulgation, à une fin libidineuse, d’images pornographiques de mineurs de moins de quatorze ans de la part d’un clerc, de quelque manière que ce soit et quel que soit l’instrument employé.
§ 2. Le clerc qui accomplit les délits dont il s’agit au § 1 sera puni selon la gravité du crime, sans exclure le renvoi ou la déposition »0.

Ajoutons aussi ceci :

Il y a obligation pour tout fidèle de porter à la connaissance de l’évêque de tels actes.

« La prescription commence à courir du jour où le mineur a eu dix-huit ans » et elle est de 20 ans.
La pratique actuelle que le Vatican encourage est de livrer aux autorités civiles les clercs coupables.
Le jugement ecclésiastique de ces péchés relève de Rome.
En résumé, concrètement, voici ce que Mgr Jean Mbarga et Mgr Pilippe Mbarga se devaient de faire au Cameroun après le viol de la petite Evindi :
Mgr Jean Mbarga ou Mgr Pilippe Mbarga :

(1) après avoir été informé de ce cas d’abus sexuel sur mineur, devait s’assurer de la vraisemblance des faits allégués. Dans l’affirmative, il devait conduire l’«investigatio praevia » prévue par le droit canonique comme indiqué plus haut.

(2) si après examen, les faits allégués paraissent vraisemblables, il devait prendre immédiatement des mesures de précaution en éloignant le clerc suspect de tout contact avec les mineurs. Pourtant, rien n’a été fait.

(3) Comme le clerc a avoué être coupable (flagrant délit), Mgr Jean Mbarga ou Mgr Pilippe Mbarga devait s’informer si le crime ou le délit a été porté à la connaissance de la justice étatique par la famille de la victime, par l’agresseur lui-même, ou par un tiers.

(4) Si le cas n’a pas été déféré à la justice étatique,Mgr Jean Mbarga ou Mgr Pilippe Mbarga avait le devoir d’inviter la personne concernée, ZE ONDOUA à se dénoncer spontanément. Si ce dernier ne le fait pas, l’Ordinaire, quand la loi le prescrit, devait veiller à ce que la justice soit saisie immédiatement.

(5) Si une enquête de police judiciaire est en cours, l’Ordinaire devait remettre à l’officier de police judiciaire, si celui-ci le demande, les documents sur l’identité du clerc et les éléments d’information sur l’acte incriminé dont il dispose.

(6) Le dossier de l’«investigatio praevia» aurait dû être envoyé à la CDF indépendamment de l’avancement de la procédure étatique.

(7) Si la CDF ordonne la tenue d’un procès pénal canonique par voie judiciaire ou extrajudiciaire, on procédera comme indiqué plus haut.

(8) Si la CDF décide de procéder elle-même par voie judiciaire ou extrajudiciaire, elle communique sa décision, sentence ou décret, à l’Ordinaire.

III – COOPÉRATION AVEC LA JUSTICE ÉTATIQUE :

Selon la circulaire suscitée, l’abus sexuel de mineurs n’est pas seulement un délit au plan canonique. C’est aussi un crime qui fait l’objet de poursuites au plan civil. Bien que les rapports avec les autorités civiles diffèrent selon les pays, il est cependant important de coopérer avec elles dans le cadre des compétences respectives.

Le droit Camerounais qualifie le viol de crime (lorsqu’il y a pénétration), et prévoit lescirconstances aggravantes lorsque la victime est âgée de moins de 16 ans. Une autrecirconstance aggravanteest constituée par le fait que le violeur est une personne ayant autorité sur la victime ou ministre de culte (Art. 298-b du code pénal Camerounais). Comment comprendre ce silence criminel pour une enfant de 03 ans?

Le Code pénal camerounais oblige tout citoyen, lorsqu’il en a les moyens, d’empêcher un crime ou un délit contre l’intégrité corporelle de la personne (Article 171); d’informer la justice, quel que soit l’âge de la victime, de tout crime dont il est encore possible de prévenir ou de limiter les effets ou dont les auteurs sont susceptibles de récidiver et de tous faits de privation, mauvais traitements ou atteintes sexuelles infligées à un mineur.

L’évêque diocésainMgr Jean Mbarga ou Mgr Philippe Mbargaétait donc tenu, lorsque les circonstances précitées par ces articles du Code pénal étaient réunies, d’informer l’autorité judiciaire étatique du crime ou délit d’abus sexuel sur mineurs perpétré par ce clerc en mission ecclésiale relevant de sa juridiction.

Mais, ils ont CRUELLEMENT manqué à leur obligation pastorale, préférant soutenir un criminel du village !

Certes, les ministres du culte, clercs et laïcs en mission ecclésiale, sont protégés par le secret professionnel. Mais, ce secret professionnel s’applique seulement aux confidences faites spontanément à un ministre du culte, en cette qualité, que ce soit en confession ou non, à l’exclusion de tout fait appris dans le cadre d’une enquête canonique ou reconnu de manière non spontanée.

Selon le Droit Canon, même si ces faits sont confiés au cours d’une confession, le confesseur doit tout mettre en œuvre pour que l’auteur du crime ou du délit se dénonce à la justice.

IV- MEPRIS ET NON ASSISTANCE SPIRITUELLE ET PSYCHOLOGIQUE

Il faut condamner, avec des mots suffisamment durs le manque d’écoute et l’attitude dont ont fait preuve Mgr Jean Mbarga et Mgr Philippe Mbarga.

Il est prévu dans chaque Diocèse une cellule d’accueil pour les personnes victimes d’abus sexuels (mineures au moment des faits) commis par un agent pastoral (prêtre, diacre, religieux, religieuse, ou laïc en mission d’Église), pour leurs proches, et pour toute personne souhaitant être entendue sur ce sujet. Ce service a pour mission d’assurer un premier accueil des personnes victimes, de leurs proches ou des témoins d’actes pédophiles. La mise en place de ce service répond à ce que souhaite le Pape François : «l’Église doit être une maison sûre ».

Cette cellule est composée de médecins, de magistrat, de religieux et de prêtre.

« L’Église est la maison de l’hospitalité», avait dit le pape François aux Paraguayens, le 12 juillet 2015, au cours de son homélie lors de la messe dominicale.
L’évêque diocésain Mgr Jean Mbarga ou Mgr Philippe Mbarga savait bien que l’autorité ecclésiastique a le devoir de s’engager à fournir une assistance spirituelle et psychologique aux victimes. Comme nous rappellent ces propos du Saint-Père aux victimes, avec des paroles de compassion et de réconfort, dans la Lettre Pastorale aux catholiques d’Irlande (n°6) le 21 mars 2010: «Vous avez terriblement souffert et j’en suis profondément désolé. Je sais que rien ne peut effacer le mal que vous avez subi. Votre confiance a été trahie, et votre dignité a été violée. Beaucoup d’entre vous, alors que vous étiez suffisamment courageux pour parler de ce qui vous était arrivé, ont fait l’expérience que personne ne vous écoutait. Ceux d’entre vous qui ont subi des abus dans les collèges doivent avoir eu l’impression qu’il n’y avait aucun moyen d’échapper à leur souffrance. Il est compréhensible que vous trouviez difficile de pardonner ou de vous réconcilier avec l’Eglise. En son nom, je vous exprime ouvertement la honte et le remord que nous éprouvons tous.».

Mais, à Ebolowa, seule l’arrogance outrancière de l’Eglise de Dieu a prévalu à l’endroit du Sieur Louis Robert Engamba, brisé par l’onde de choc. Comment comprendre ces menaces insidieuses et ouvertes du prêtre Ze Ondoua à l’endroit de la victime?

V- VATICAN: «TOLÉRANCE ZÉRO» POUR LA PÉDOPHILIE

Le pape a assuré, le 21 septembre 2017, devant la Commission pontificale pour la protection des mineurs, qu’il n’accordera plus de grâce aux prêtres reconnus coupables d’actes de pédophilie.

Dans une allocution devant les membres de la Commission pontificale pour la protection des mineurs, le pape François s’est largement écarté de son discours officiel et a précisé sa vision de la « tolérance zéro » face à la pédophilie dans l’Église, ainsi que son évolution. «Un abus sur mineur, s’il est prouvé, est suffisant pour qu’un appel ne soit pas recevable. Si les preuves sont là, la peine est définitive », a-t-il expliqué. Les procédures canoniques actuelles permettent pourtant, dans certains cas, à un clerc reconnu coupable devant la justice ecclésiastique de faire appel au pape.

Le pape François a renouvelé la consigne de « tolérance zéro » pour les prêtres coupables de pédophilie, en évoquant des pêchés qui font « honte » à l’Eglise, dans une lettre aux évêques rendue publique le 02 janvier 2017.

L’Eglise « connaît le péché de certains de ses membres: la souffrance, l’histoire et la douleur des mineurs qui ont été abusés sexuellement par des prêtres, péché qui nous fait honte », a écrit le souverain pontife dans une lettre envoyée aux évêques à l’occasion de « la Fête des saints innocents » du 28 décembre 2016, commémorant les enfants victimes du roi Hérode.

« Des personnes qui avaient la responsabilité de prendre soin de ces enfants ont détruit leur dignité. Nous déplorons cela profondément, et nous demandons pardon. Nous nous unissons à la souffrance des victimes et, à notre tour, nous pleurons le péché. Le péché de tout ce qui est arrivé, le péché d’avoir omis de porter assistance, le péché de taire et de nier, le péché d’abus de pouvoir », a souligné le pape. « Je veux que nous renouvelions tout notre engagement pour que ces atrocités ne se produisent plus parmi nous », a insisté le pape, ajoutant: « faisons nôtre, clairement et loyalement, la consigne tolérance zéro dans ce domaine ».

Le pape a plus généralement dénoncé dans sa missive «l’innocence brisée » des enfants. Ce qu’a fait effectivement Ze Ondoua Martin à Ebolowa.

Le souverain pontife avait décidé en juin 2017 d’accroître la pression sur la hiérarchie catholique en ouvrant la voie à la révocation d’évêques coupables de « négligence » face à des cas de pédophilie dans l’Eglise. Il a créé au Vatican une instance judiciaire pour juger les prêtres pédophiles et mis en place une commission internationale d’experts chargée de proposer des mesures de prévention.

La lettre historique du pape Benoit XVI aux catholiques d’Irlande montre la fermeté avec laquelle il convient de traiter ces péchés. Qu’il suffise de rappeler ces deux passages de la Bible. Même si la question de la pédophilie n’y est pas visée, on pourra par analogie appliquer ces passages.

La phrase de Jésus concernant les traumatismes moraux et les tentations induites :

« Celui qui fait scandalise un de ces petits qui croient en moi, il vaudrait mieux pour lui qu’on lui attache au cou une grosse pierre et qu’on le noie au fond de la mer ». Mt 18, 6 (Bible en Français Courant)

La phrase de saint Paul concernant le péché de l’inceste :
« C’est un bruit constant qu’il y a de l’impureté parmi vous, et une telle impureté, qu’on n’entend point dire qu’il s’en commette de semblable parmi les païens, jusque-là qu’un d’entre vous abuse de la femme de son père. Et vous êtes enflés d’orgueil, et vous n’avez pas au contraire été dans les pleurs pour faire retrancher du milieu de vous celui qui a commis cette action. Pour moi, étant absent de corps, mais présent en esprit, j’ai déjà prononcé, comme si j’avais été là, mon jugement envers celui qui s’est comporté ainsi : Que vous et mon esprit étant assemblés au nom de Notre Seigneur Jésus-Christ, celui qui est coupable de ces crimes soit, par la puissance de notre Seigneur Jésus, livré à Satan, pour mortifier sa chair, afin que son âme soit sauvée au jour de Notre Seigneur Jésus-Christ ». (1 Corinthiens 1,5).

VI- DÉMISSION DE MGR JEAN MBARGA ET MGR PHILIPPE MBARGA

Nous avons souvenance que le 21 avril 2015, le Vatican a accepté la démission de Monseigneur Robert Finn, évêque de Kansas City dans le Missouri. Le prélat avait été condamné en 2012 pour avoir protégé un prêtre pédophile de son diocèse. Les associations de victimes demandaient la démission de l’évêque. Une pétition avait été envoyée au Vatican. Cette démission, était, en réalité une sanction méritée, selon les associations de victimes, qui militaient depuis des années aux Etats-Unis pour que soient punis non seulement les prêtres pédophiles, mais aussi ceux qui les ont protégés.

Au Cameroun, les deux évêques font la chaise vide et jouent aux héros. Ils n’ont pas jugé indispensable de porter le cas de la petite EVINDI devant le préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, l’archevêque espagnol Luis Ladaria Ferrer, nommé en juin 2017.

Le fait que des évêques convaincus de non-dénonciation conservent leur poste est incompréhensible pour les médias et l’opinion. L’Église ne fonctionne pas du tout de la manière pyramidale qui est celle des grandes entreprises «multinationales». Un évêque est nommé directement par le pape de Rome. Il n’a de comptes à rendre qu’à lui. Il est seul maître de ses décisions dans son «territoire» canonique (un diocèse). Il ne dépend donc pas d’une «conférence nationale d’évêques» (lieu de coordination, sans autorité), n’a pas d’autorité directe sur les congrégations religieuses qui ont leurs propres règles de fonctionnement.

Mais cela ne dispense pas MGR JEAN MBARGA et MGR PHILIPPE MBARGA de s’expliquer, de faire face à leurs responsabilités devant la justice, leur Église et la grande opinion, plutôt que de pratiquer la politique de la chaise vide. Il est inimaginable qu’une conférence nationale d’évêques, même sans pouvoir réel, ne dispose pas, dans un domaine aussi sensible, de vrais professionnels de la communication et de services compétents, connaissant bien les dossiers, les chiffres, l’état d’avancement des affaires. Cet amateurisme, parfaitement illustré dans les émissions récentes, démontre une impréparation coupable, une incompétence redoutable, un refus plus ou moins conscient de ne pas considérer le règlement de ces affaires internes de pédophilie comme une priorité.

« Un évêque qui se limite à changer de paroisse un prêtre pédophile est un inconscient. La meilleure chose qui lui reste à faire, c’est de présenter sa démission», a déclaré le pape François, le 18 février 2016, à propos d’une affaire de pédophilie au Mexique. En sommes-nous loin de ce cliché où les deux Evêques ont fait preuve « extrême irresponsabilité ». La démission des deux évêques devient quasi-irréversible.

En 2001, Mgr Pierre Pican, alors évêque de Bayeux et Lisieux (Calvados), avait été condamné à trois mois de prison avec sursis pour ne pas avoir dénoncé ce type de faits. Est-ce cela que Mgr Jean Mbarga et Mgr Philippe Mbarga vous attendent avec cette affaire du prêtre Ze Ondoua Martin? Toujours est-il que les scandales aux États-Unis (couverts par l’Église jusqu’en 2002) ont été un tournant. Aujourd’hui, l’Église coopère avec les autorités civiles. Elle n’est plus dans une logique d’omerta ou de secret.

C’est dire que les prochaines semaines s’annoncent difficiles pour les deux Évêques.

VIII- EMBALLEMENT MÉDIATIQUE ET POLITIQUE

En l’espace de quelques jours, l’affaire de viol du bébé Evindi a rapidement fait la une des journaux et des chroniques audiovisuelles matinales. Qu’est-ce qui explique cette inflation médiatique ?

Elle fait écho au profond désarroi des Camerounais : « Derrière, il y a la conscience d’une forme ignoble de domination, parce que les prêtres pédophiles s’attaquent à la vie innocente », explique un prélat. Du moment où le «prêtre qui est au service de la relation avec Dieu s’est rendu coupable d’un crime inqualifiable».

Cet emballement médiatique interroge cependant. Les théories sur le bouc émissaire de René Girard restent d’une actualité brûlante. Le prêtre Ze Ondoua Martin serait-il le bouc émissaire d’un phénomène qui dépasse les rangs du clergé ?

Au Cameroun, les évêques n’ont guère de doutes sur ce phénomène où la raison s’efface devant les passions. Faut-il parler aux médias ou se taire ? La victime ne sait plus et pourrait se résigner au fait que « le Christ a été le premier à prendre beaucoup de coups. Il a répondu par le silence ».

Au début des années 2000, la condamnation de Mgr Pierre Pican, évêque de Bayeux, à trois mois de prison avec sursis pour avoir couvert un prêtre pédophile de son diocèse, avait alors poussé les évêques de France à une prise de conscience. En novembre 2000, tous signaient une déclaration où ils affirmaient que « les prêtres qui se sont rendus coupables d’actes à caractère pédophile doivent répondre de ces actes devant la justice » et qu’un évêque « ne peut ni ne veut rester passif, encore moins couvrir des actes délictueux ».

N’est-il pas indiqué que la condamnation de Mgr Jean Mbarga et Mgr Philippe Mbarga donne de la voix au Cameroun?

Jean Claude FOGNO, Journaliste



albert on dimanche 26 novembre 2017 - 07:19:23

Henry Coombes: «Plein de gens, dont des hommes, ont dit avoir subi des attouchements sexuels»

Ile Maurice - 13 nov 2017

Source : lexpress.mu



Il n’y a aucune honte à avoir été victime d’attouchements. Henry Coombes/Ennri Kums, qui a lui-même été victime de pédophilie à l’âge de 11 ans, a voulu en apporter la preuve. L’artiste peintre raconte.

Vous avez témoigné, sur Facebook, avoir été victime de pédophilie à 11 ans au collège...
Ce n’est pas la première fois que je raconte cette histoire. Je l’ai d’abord racontée à des amis. Je n’ai aucune honte à avoir. Je l’ai fait publiquement pour la première fois en solidarité aux personnes qui ont été harcelées. Je l’ai fait en solidarité avec les femmes. Dans mon cas, c’était au collège St-Joseph à Curepipe.

Comment ont réagi vos amis à cette époque ?
Sentiments de colère, de tristesse, de rage. Depuis que j’ai témoigné sur Facebook, plein de gens, dont des hommes, ont dit qu’ils ont, eux aussi, subi des attouchements ou ont été harcelés à l’école, par des enseignants, des frères ou mères supérieurs.

Savez-vous ce qu’est devenu l’homme derrière ces attouchements ?
C’était un frère catholique irlandais qui, à un moment donné, est reparti dans son pays. Il a dû mourir là-bas. En plus, c’était un être vraiment vilain, pas seulement méchant. Repoussant aussi.

Que vous est-il arrivé ?
Je me suis dégagé de ses genoux, sur lesquels il m’avait mis. Il m’a laissé partir. Quand cela m’est revenu à l’esprit à 20-25 ans, je me suis dit qu’il y a peut-être d’autres jeunes qui, eux, n’ont pas eu la force de dire non. Qu’ils ont peut-être subi plus que ce que moi j’ai subi.

Quand je l’ai croisé par la suite, c’était comme si de rien n’était. Je crois qu’il a eu peur. C’est pour cela qu’avant de quitter la pièce, il m’a demandé : «Ça va ?»

Libéré depuis ?
Je ne peux me servir du mot «libéré». Ce n’est pas quelque chose qui m’avait emprisonné. Cela m’avait marqué et me marquera jusqu’à la fin de mes jours. Je suis quelqu’un d’assez fort. J’ai compris, jeune, ce qui m’était arrivé. En plus, je m’en suis sorti.

Savez-vous s’il a fait d’autres victimes au collège ?
Sous mon témoignage sur Facebook, deux, trois personnes ont raconté avoir subi la même chose. Elles n’ont pas précisé s’il s’agissait de la même personne. C’est évident qu’il a dû faire cela à d’autres garçons.

Même si le frère directeur est mort aujourd’hui, n’estimez-vous pas que les autorités devraient réagir ?
Il n’y a qu’à voir la réaction des papes successifs qui ferment les yeux, les oreilles. Ils ne font absolument rien. Par contre, ils mettent leur nez là où il ne faut pas. Mais dénoncer les prêtres pédophiles dans leur église, c’est le cadet de leurs soucis. Ils ne font que déplacer les prêtres d’un village à l’autre.

Vous ne vous en voulez pas de ne pas avoir alerté la police ?
À l’époque, personne ne parlait de pédophilie et de harcèlement. Non, j’ai subi cela en silence. J’ai dû mettre un mot là-dessus plus tard à 20-25 ans, lorsqu’on a commencé à parler de pédophilie.

En avez-vous parlé à vos parents ?
(Il réfléchit) À mes parents non. Mais à une sœur et à mon frère oui. Je sais aussi qu’il y a des cas où les parents ne veulent rien savoir. Dé- jà, si cela s’est passé dans la famille, avec le père, la mère ou l’oncle, c’est l’omerta. Tous les abusés vous diront la même chose. Ils ont honte d’en parler. Et ont peur de comment ce sera pris. Mais cela ne m’a même pas traversé l’esprit d’aller en parler à mes parents.

En quoi cela a-t-il eu un impact sur votre vie ?
S’il avait été plus loin avec pénétration, force, violence et tout le reste, là cela aurait eu un impact sur ma vie. Là, ce n’est pas du viol. Il m’a pris et m’a mis sur ses genoux. Tout ce que j’ai ressenti, ce sont ses parties intimes sous moi. Un geste déplacé. J’ai tout de suite bondi hors de ses genoux.

Ce n’est jamais pardonnable de s’en prendre à des enfants innocents. Quand ce frère m’a mis sur lui, j’ai senti le monde des adultes. Je me souviens, c’était un choc.

Un impact sur votre orientation sexuelle ?
(Il se redresse dans le canapé) Je souhaite vraiment mettre les points sur les «i». Pédophilie ne signifie pas homosexualité. Il faut absolument séparer les deux. Déjà, tout petit, à quatre-cinq ans, je me sentais homosexuel. L’orientation sexuelle n’a rien à voir avec les gens qui nous touchent. Ce n’est pas parce qu’une fille a été violée par une sœur, une maman, qu’elle va devenir lesbienne. Il ne faut pas mélanger les deux.

Pourquoi tant de sexes masculins dans vos tableaux ?
Je suis peintre. Et homosexuel. Ce sont deux choses séparées. On ne va pas parler de Picasso en tant qu’artiste hétérosexuel parce qu’il ne peignait que des femmes. On dit artiste peintre. Je veux aussi qu’on me voie comme peintre. Après, si on veut discourir sur moi, on pourra dire oui, il était homosexuel

La suite après vos confidences ?
C’est la loi. Il faut qu’elle prenne en charge les gens qui sont harcelés. Dans la rue y compris. Cela a été une chance cette affaire Weinstein (NdlR, producteur de films américain accusé de viol et de harcèlement par des femmes). Les gens ont pris conscience que le harcèlement existe. Roman Polanski, pareil (NdlR, une centaine de féministes ont manifesté, le 30 octobre, devant la cinémathèque française à Paris contre la tenue d’une rétrospective consacrée au réalisateur franco-polonais, accusé par cinq femmes d’agression sexuelle). Il faut qu’on puisse aussi lancer à Maurice l’application mobile qui permet de signaler les agressions et venir en aide aux victimes.

Êtes-vous confiant que les choses évolueront ?
Gouvernement après gouvernement, nous avons les mêmes bourriques à la tête. Sinon, il y a aussi celles qui sont comme la présidente ; qui ne font absolument rien.

(Parenthèses) D’ailleurs, je ne veux pas que ce gouvernement prenne mon travail quand je meurs. Je dois planifier ma mort. J’ai 70 ans. Pour Tikoulou, j’ai déjà parlé à Pascale Siew. Je vais lui léguer tout ça. Et j’ai demandé à mon ami Salim Currimjee, qui a une fondation ICAIO à Port-Louis, de bien vouloir prendre mon travail quand je meurs. Je ne veux pas que cela soit dispersé et jeté.

(Il reprend) Le jeune gars qui a violé une touriste à Cap-Malheureux, en mars, il s’en est sorti avec un an de prison pour un viol. Pas possible ! Il faudrait qu’on puisse continuer à s’indigner, à être en colère pour que le gouvernement vote de nouvelles lois. Il faut continuer à dénoncer. Il faut shame them.

L’évêque réagit
Sollicité dans le cadre de cette interview, le cardinal et évêque de Port-Louis, Maurice Piat, s’est exprimé par le biais de son service de communication : «L’évêque, ayant été informé du témoignage de M. Henry Coombes, tient à exprimer sa sollicitude et sa préoccupation. L’évêque est tout à fait disposé à recevoir M. Coombes s’il le désire.»




albert on lundi 13 novembre 2017 - 06:59:51

5 ans de prison avec sursis requis à l’encontre d’un prêtre soupçonné de pédophilie dans un internat à Bruxelles

Bruxelles - 23/10/2017

Source : lavenir.net



Un prêtre suisse est poursuivi pour avoir commis des abus sexuels sur des jeunes garçons, dans un internat au sein de la Fraternité Saint-Pie X à Bruxelles, entre 2010 et 2011.

L’avocat général Stéphane Lempereur a requis, lundi après-midi, devant la cour d’appel de Bruxelles, une peine de 5 ans de prison avec sursis, partiel ou non, à l’encontre de Frédéric A.

Ce prêtre suisse est poursuivi pour avoir commis des abus sexuels sur des jeunes garçons, dans un internat au sein de la Fraternité Saint-Pie X à Bruxelles, entre 2010 et 2011. A l’issue des débats lundi soir, le prévenu a une nouvelle fois clamé son innocence.

«Il n’y a aucun doute à avoir», a affirmé l’avocat général concernant les faits de viol et d’attouchements sur mineurs dont est soupçonné Frédéric A. Le magistrat a requis la culpabilité du prêtre et une condamnation à 5 ans de prison avec sursis, partiel ou non.

Comme la partie civile, représentée par Me Dimitri de Béco et Me Amaury de Terwangne, l’avocat général s’est basé sur les propos de l’une des victimes, un garçon qui affirme avoir été abusé sexuellement par le prévenu lorsqu’il était âgé de 9 ans, à l’internat de la Fraternité Saint-Pie X.

«Avoir des tentations»

«Ses propos ont été jugés crédibles par les experts psychologues. Et on remarque que ce garçon, qui vient d’une famille extrêmement croyante, dans un milieu plutôt conservateur où l’on ne parle pas de sexe à table, décrit des actes qu’il a subis de manière très explicite», a exposé Me de Béco.

L’avocat a aussi fait état d’un enregistrement dans lequel le prévenu est interrogé par l’un de ses pairs. Il avait en effet été questionné par un autre prêtre de la Fraternité, juste après que les plaintes aient été déposées par les victimes. Il avait alors admis «avoir des tentations» depuis les faits de 2006, soit des soupçons d’abus sexuels dont il avait été l’objet en Suisse.

Le conseil de la défense, Me Laurent Kennes, a quant à lui plaidé l’acquittement de son client, et donc la confirmation du premier jugement entrepris.

«Les versions données par le fils des clients de Mes de Béco et de Terwangne ne concordent pas. Et d’autres garçons ont été entendus comme témoins. Ils ont affirmé qu’eux n’avaient jamais été réveillés pendant la nuit par mon client, qu’ils n’avaient rien vu ou entendu», a exposé Me Kennes.

«Par ailleurs, je le répète, les faits de 2006 sont des faits pour lesquels mon client n’a jamais été ni jugé ni condamné, on ne peut donc pas y avoir égard», a ajouté le pénaliste.

Des attouchements inconsciemment

Frédéric A. doit répondre d’abus sexuels commis sur plusieurs enfants de moins de 16 ans sur lesquels il avait autorité, entre 2010 et 2011. Les faits s’étaient passés dans un petit internat situé au sein de la Fraternité Saint-Pie X à Bruxelles, laquelle avait dénoncé les faits à la police après en avoir eu connaissance.

Lors de ses auditions, Frédéric A. avait précisé que s’il avait éventuellement commis des attouchements sur des enfants qu’il surveillait le soir à l’internat, ce ne pouvait être qu’inconsciemment, pendant son sommeil.

Il avait parlé plus exactement de «sexsomnie», défini comme une forme de somnambulisme. La personne qui en souffre peut avoir une activité sexuelle pendant son sommeil sans en garder ensuite le moindre souvenir, d’après des études.

En première instance, le tribunal correctionnel de Bruxelles avait acquitté le prévenu, estimant qu’il n’y avait pas suffisamment d’éléments de preuve. Il n’avait cependant pas tenu compte d’une éventuelle «sexsomnie» du prévenu dans la motivation de sa décision.

Contact interdit avec les enfants

Par ailleurs, le prévenu avait déjà été soupçonné de pédophilie en Suisse, d’où il est originaire. Il avait bénéficié d’un acquittement par un tribunal ecclésiastique, en 2006. Il lui avait néanmoins été interdit d’avoir encore des contacts avec des enfants, pour une durée de 10 ans.

Lundi, le conseil de la Fraternité Saint-Pie X, Me Henri Laquay, a fait savoir que, quelque soit la décision de la cour, Frédéric A. comparaîtra à nouveau devant un tribunal ecclésiastique pour ces faits de 2010 et 2011 à Bruxelles.

«J’aimerais vous dire que je suis innocent. C’est une conviction certaine», a encore déclaré Frédéric A., lundi soir vers 18h45, à l’issue des débats.

«Je voudrais aussi dire que les faits de 2006 étaient occultes, la Fraternité m’avait interdit d’en parler. Mais c’était une injustice! Quoi qu’il en soit, je suis tombé en dépression ensuite. Et, en 2010, après un accident de voiture, tout a lâché. Ça a été le chaos dans ma tête. J’aimerais que vous compreniez ce que c’est que la dépression», s’est-il adressé aux juges.

L’arrêt sera prononcé le 13 décembre prochain à 9h00.



albert on lundi 23 octobre 2017 - 06:34:20

Pédophilie: La parole libérée fustige l'attitude du diocèse de Lyon

Lyon - 14/10/2017

Source : lyoncapitale



L'association lyonnaise, qui a révélé les agissements du père Preynat, a mené une campagne de "testing" des cellules d'écoute des victimes d'actes pédophiles. Celle de Lyon n'a pas répondu.

C'est un document de plus de 30 pages que l'association La parole libérée a mis en ligne sur son site, intitulé "Projet de réforme de l'Eglise sur la prise en charge des victimes d'actes de pédophilie commis par des clercs". Dans celui-ci, elle pointe d'abord l'inefficacité des dispositifs mis en place par certains diocèses, suite aux révélations sur les agissements du prêtre pédophile Bernard Preynat et le silence de sa hiérarchie. Ensuite, elle propose de mettre en oeuvre de dispositifs d'indemnisation des victimes d'actes pédophiles, à l'image de ce qui se pratique dans d'autres pays.

Suite à l'affaire Preynat, qui a conduit à un procès canonique et poussé le cardinal Barbarin devant la justice pour non dénonciation, l'Église de France a pris des mesures "dans la précipitation", note l'association, qui "ne participent pas d'une réforme en profondeur sur cette question". Surtout La parole libérée dénonce une mise à l'écart des victimes par une institution qui ne cherche qu'à se protéger elle-même.

À Lyon, pas de réponse

Concrètement, La parole libérée a voulu voir si les cellules d'écoute des victimes d'actes pédophiles par des membres de l'Église, mises en place après le scandale Preynat, était effectives. Pour ce faire, elle a lancé une campagne de "testing", en envoyant un mail aux adresses des cellules de chaque diocèse. Le mail évoquait l'existence d'une victime, son âge au moment des faits, la date des faits, la qualité de prêtre de l'auteur. Puis l'association a compilé et décortiqué les réponses.

Au total, 28 diocèses ont répondu, dont 22 en moins de 72 heures. Cinq n'ont pas répondu, "dont notamment le diocèse de Lyon pourtant largement alerté sur la situation des victimes d'acte de pédophilie", déplore l'association pour qui cette attitude est "inexplicable". Pire encore, s'insurge La parole libérée, "seuls 2 diocèses sur les 33 testés vont respecter leurs obligations légales en la matière et alerter le Procureur de la République conformément aux dispositions des articles 434-1 et 434-3 du code pénal".

Une confusion des genres

Si elle note que souvent les réponses sont chaleureuses et rapides, elle regrette que "la confusion manifeste entre cellule d'écoute et les responsables diocésains (50%) [ne soit] pas le gage d'une franche neutralité dans la gestion des dossiers". Ainsi l'association s'étonne du fait que le message écrit via le formulaire du site dédié mis en place par la Conférence des évêques de France soit "remis uniquement à l’évêque du diocèse qui est désigné comme le seul interlocuteur". Pour le diocèse de Lyon, la formule d'explication est la suivante : "Vous-même ou l’un de vos proches avez été victime d’actes de pédophilie commis par un prêtre dans le Diocèse de Lyon. Nous vous invitons à prendre contact avec Mgr Philippe Barbarin Cardinal archevêque du Diocèse de Lyon à l’aide du formulaire ci-dessous … Votre message sera transmis à Mgr Philippe Barbarin en toute confidentialité."

Ce qui amène l'association à s'interroger : "Comment dans ce contexte orienter les victimes au mieux de leurs intérêts et non ceux de l'institution catholique ? Comment éviter la captation des informations ? Comment juger un prêtre que l'on connaît nécessairement bien car appartenant à son propre diocèse ?" Elle préconise donc de créer des structures indépendantes du diocèse, qui reçoit les plaintes, enquête, saisit la justice, à l'image de celles qui existent en Allemagne.

Pour un fonds d'indemnisation et une reconnaissance des droits des victimes

Autre demande, après analyse des dispositifs belge ou suisse : celle d'une indemnisation des victimes d'actes pédophiles. "Car il n'est pas possible de reconnaître une victime si dans le même temps on nie sa responsabilité à l'égard des préjudices qu'elle subit. La reconnaissance des souffrances des victimes passe nécessairement par l'indemnisation de leurs préjudices. Il est donc nécessaire et indispensable de créer un fonds d'indemnisation pour les victimes d'agressions sexuelles sur mineurs commises par des prêtres."

Plus globalement, La parole libérée appelle l'Église à revoir toute sa procédure de droit canonique, pour mettre les victimes au coeur du dispositif de protection. Elle rappelle que dans le cadre du procès canonique du prêtre Bernard Preynat, "les victimes ont été totalement livrées à elles-même", sans "aucune information préalable sur le choix et le déroulement de la procédure", ni sur l'évolution de celle-ci, ni sur "les droits dont elles disposent (elles n'ont même pas le droit de disposer d'une copie de leur procès verbal d'audition)". Plus jamais ça, semble hurler La parole libérée.



albert on samedi 14 octobre 2017 - 05:46:47

Pédophilie en Guinée : « Le frère Albert m’a entraîné dans son lit une place »

Guinée - 27 septembre 2017

Source : jeuneafrique



« Elijah » accuse un religieux français, le frère Albert, de l’avoir violé quand il était mineur. Il livre son témoignage à Jeune Afrique.

Nous l’appellerons « Elijah ». Mineur au moment des viols dont il dit avoir été victime, il a été auditionné fin mars par le service de sécurité de l’ambassade de France à Conakry. Une commission rogatoire doit arriver prochainement de Paris pour qu’Elijah soit à nouveau auditionné, cette fois par la justice française. Celui qu’il accuse, le frère Albert de la Congrégation des frères du Sacré-Cœur, a reconnu une partie des faits qui lui sont reprochés et a été mis en examen le 7 septembre pour des viols et agressions sexuelles commis en Guinée entre 1992 et 2002.

Scolarité payée dans l’une des écoles les plus chères de Conakry, recrutement dans le club de foot FC Séquence de Dixinn, équipements offerts, argent de poche… Elijah était si choyé par le frère Albert qu’on le surnommait le « fils de Kaabè » c’est-à-dire de « Maïs » en soussou, le surnom donné au religieux selon une déformation de son nom de famille. Mais les bienfaits de ce dernier n’étaient qu’apparents et c’est sur plus d’une décennie de souffrances que Elijah a décidé de témoigner.

« Je suis une victime du Frère Albert. Je jouais à l’époque dans son club du FC Séquence, au poste de latéral droit, même si j’étais polyvalent. Le frère Albert est arrivé en Guinée comme missionnaire en 1992. Il m’a repéré un soir de fin de semaine alors que je m’entraînais avec mon équipe du quartier (Bellevue-École) dans l’enceinte de l’École Sainte-Marie qu’il dirigeait. C’était vraisemblablement en 1995. J’avais dix ans. À la fin du match, il m’a dit : ‘Viens, jeune-homme ! Tu joues bien. J’ai un club. Demain, tu viens me voir à 16h, après l’école’.

J’étais en classe de 6e année à Broz Tito, une école publique. Il m’a promis de m’inscrire dans son école si j’étais admis à l’examen d’entrée en 7e année (Certificat d’étude primaire), et dans son club de football. Il m’a remis une paire de crampons, des bas et un maillot, avant de me présenter à feu Naby Yansané, alias Marino, qui fut le coach du club. J’appartenais à la génération 3. Au décès de Marino, son successeur Souleymane Camara alias Abédi m’a propulsé dans la génération 6. Albert m’invitait à chaque fois que la première équipe (qui était en Ligue 3) se déplaçait. Il m’installait sur le siège de devant, entre l’entraîneur et lui.

Il s’est mis en serviette et a commencé à dire : mon fils bien aimé, je t’aime…

Il m’a demandé un jour de le trouver au bar « FC Séquence » [qui n’appartient pas au club et est situé en face de l’école Sainte-Marie, dans le quartier Bellevue-École, NDLR], où le Frère Albert prenait sa bière. Arrivé sur place, il m’a dit : ‘Allons chez moi, j’ai quelque chose pour toi’. On est monté dans sa voiture. Il m’a fait monter à l’étage, où il occupait une chambre, salon et douche. J’avais croisé d’ailleurs dans les escaliers mon professeur de musique d’alors, Jean-Daniel Barboza, qui descendait. Il m’a regardé, silencieux, sans répondre à mes salutations.
Albert m’a entraîné dans sa chambre et m’a fait asseoir dans son lit une place. Automatiquement, il s’est mis en serviette et a commencé à dire : ‘Mon fils bien aimé, je t’aime…’ Il me draguait comme si j’étais une fille. J’ai voulu m’y opposer, mais comme j’étais petit, sans force, il s’est jeté sur moi, m’a enlevé le pantalon et m’a couché sur lui. J’ai crié, je me suis débattu et me suis enfui. Il a couru pour me rattraper, me supplier de le pardonner, en prenant mes pieds.

« La deuxième fois qu’il a abusé de moi… »

À la maison, je me suis confié à Faya, un ami de mon frère. On a été voir le Frère Albert qui nous a supplié encore, promettant de m’amener poursuivre mes études en France et de me faire jouer à Sochaux. Il m’a fait venir dans son école, où les enseignants s’occupaient bien de moi : je gardais la clé de son bureau et en son absence, le Frère Albert m’avait chargé d’établir les reçus des parents qui s’acquittaient des frais de scolarité de leurs enfants. C’est ainsi qu’on m’a surnommé le « fils de Kaabè ». On l’appelait en effet « Maïs » en soussou par déformation de son nom de famille.

La deuxième fois qu’il a voulu abuser de moi, c’était à l’approche d’un déplacement de notre équipe à Kankan (plus de 600 km à l’est de la Guinée) contre celle de l’École Saint-Jean, appartenant également à la Congrégation des frères du Sacré-Cœur. On était en internat. Il est venu me chercher parmi mes amis prétextant une surprise pour moi. Automatiquement, j’ai pensé à ce qu’il m’avait fait. Comme il était président de club, je ne pouvais pas lui résister. On est encore monté dans sa chambre. Quand il s’est approché de moi, j’ai menacé d’en parler à tout le monde. Il m’a laissé.

Une troisième fois : comme ma famille était pauvre, Albert m’a pris en charge, je ne payais pas la scolarité, tous mes amis m’enviaient… Je ne pouvais pas lui résister. Il devait me donner de l’argent pour acheter un complet, à 100 000 francs (environ 10 euros). Dès mon arrivée, il m’a serré contre lui en disant qu’il m’aimait. Je lui ai rappelé que je n’étais pas une femme. Il s’est encore jeté sur moi. J’ai crié fort. Les frères du Sacré-Cœur sont subitement arrivés. Je suis rentré chez moi en courant.

« La police est venue me chercher à l’école »

Le lendemain, des agents de la DPJ [Direction de la police judiciaire, NDLR], sans uniforme et à bord d’un minibus non immatriculé, sont venus me chercher à l’école, prétextant qu’ils avaient un courrier pour moi. J’ai compris que les frères du Sacré-Cœur avaient porté plainte. Une fois dans leur bureau, ils m’ont interrogé sur mes liens avec Albert. Ils ont menacé de dire la vérité. J’ai dit tout ce qui s’était passé. Ils m’ont relâché. À ma descente du taxi, qui je vois ? Albert ! Il m’a alors interrogé sur les raisons de mon arrestation. Je lui ai raconté la scène. Il a dit : ‘Ah ! C’est fini pour moi ! Il me faut rentrer, si je reste ici, ils vont m’arrêter.’ Comme la nouvelle s’était répandue, mes parents m’ont amené au village. Où j’ai appris quelques semaines plus tard que Albert était rentré sans valise en France, sur décision de la Congrégation. C’était en 2002. Un an après, il m’a envoyé un courrier avec l’équivalent de 300 000 francs, le prix d’un téléphone. Il voulait qu’on reste en contact pour ne pas que je parle.




albert on vendredi 22 septembre 2017 - 05:39:32

Haute-Loire : le prêtre pédophile aurait abusé de quarante enfants en Guinée

Guinée - 09 septembre 2017

Source : LeParisien



Il a été mis en examen, jeudi au Puy-en-Velay, pour viol sur mineur.

Un prêtre pédophile de 74 ans a été mis en examen, jeudi au Puy-en-Velay (Haute-Loire) avant d’être remis en liberté sous contrôle judiciaire. Le septuagénaire est soupçonné d’avoir, pendant dix ans, abusé de quarante enfants alors qu’il était le directeur de l’école Sainte-Marie d’Ixen en Guinée Conakry.

Le septuagénaire a été interpellé, mercredi à la maison de retraite du Puy-en-Velay, où il vit désormais (Haute-Loire) par les enquêteurs de l’office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP) avant d’être placé en garde à vue dans les locaux de police de la ville.

Les fonctionnaires de la direction centrale de la police judiciaire ont été chargés de mener une enquête par le parquet du Puy-en-Velay après la diffusion en mars dernier de l’émission d’Elise Lucet, Cash investigation au cours de laquelle le père Albert s’était confié, en caméra cachée, sur les relations sexuelles qu’il avait entretenues pendant six ans avec un adolescent africain.

VIDEO. Le reportage de Cash Investigation (à partir de 49'40)

C’est en 2003, qu’un de ses jeunes croyants a confié aux autorités religieuses qu’il avait été violé durant six ans par le père Albert. Suite à cette première dénonciation, le religieux a été rappelé en France et placé au monastère, dans une communauté d’hommes à Espaly. Selon la hiérarchie de l’église, il s’agissait de protéger les victimes de ses agissements en enfermant le prédateur dans le monastère et ainsi le mettre à l’abri de la tentation. Puis d’autres plaintes sont remontées en 2011 et en 2016 aux autorités religieuses.

Entre 1992 et 2002 à Conakry, le père Albert dirigeait l’école, mais il s’occupait aussi d’une équipe de football et il a profité de son ascendant spirituel pour violer des enfants, âgés de 12 à 14 ans en s’assurant qu’ils gardent pour eux, ce secret honteux. « Les fonctionnaires ont découvert que le religieux envoyait de l’argent, par mandat cash à quarante de ses anciens élèves, précise une source proche de l’affaire. C’était une manière de dédommager ses victimes et de soulager sa mauvaise conscience ».

Durant son interrogatoire, il est passé aux aveux en tentant de minimiser la portée pénale de ses actes. « Il affirme que ces jeunes amants étaient âgés de plus de 15 ans, ajoute une autre source. Mais il reconnaît que lorsqu’il était en Afrique, il a cédé à ses pulsions car il se sentait intouchable, invulnérable et totalement au-dessus des lois ». Les policiers de l’office vont désormais se déplacer en Guinée afin de recueillir les témoignages des nombreuses victimes du prêtre pour étayer la procédure. A la fin de l’enquête, il pourrait comparaître devant la cour d’assises de la Haute-Loire.



albert on samedi 09 septembre 2017 - 05:16:33

Un prêtre surpris avec une ado de 13 ans

Philippines - 01.08.2017

Source : 24heures.ch


Le directeur d'une université religieuse, située près de Manille, a été arrêté et suspendu de ses fonctions pour une affaire de pédophilie.

Un prêtre catholique, soupçonné d'actes pédophiles, a été arrêté après avoir été surpris en compagnie d'une adolescente de 13 ans que lui aurait livré un proxénète, a annoncé mardi un responsable de l'Eglise philippine.

L'Eglise et la police ont ouvert toutes deux des enquêtes distinctes après l'arrestation vendredi de Monseigneur Arnel Lagarejos dans la banlieue de Manille, a déclaré à l'AFP l'évêque retraité Oscar Cruz.

Lagarejos, prêtre et directeur d'une université religieuse proche de la capitale, a été arrêté par la police après qu'un proxénète lui eut livré l'adolescente, a ajouté M. Cruz, qui dirige les investigations de l'Eglise.

Un pays choqué

Le prêtre a été suspendu de toutes ses fonctions, dans son diocèse comme à l'université et se trouve en détention provisoire, a-t-il ajouté. La police s'est refusée à tout commentaire, évoquant une loi sur la confidentialité dans ce type d'affaire.

Les résultats de l'enquête ecclésiastique seront transmis au Vatican, a ajouté Oscar Cruz. Cette affaire a énormément choqué aux Philippines, où 80% des habitants sont catholiques et où l'influence de l'Eglise est considérable.

Le diocèse d'Antiplo a publié un communiqué concernant l'arrestation du prélat, indiquant que ce dernier a été relevé de ses fonctions.



albert on mercredi 02 août 2017 - 03:23:37

"Un système de punitions sadiques relié au plaisir sexuel" : en Allemagne, au moins 547 enfants victimes d'abus dans un choeur catholique

Allemagne - 18 juillet 2017

Source : -20170719-[]-86c19ec169d76afca10847bf601d3b0a@1-20170719070000&_ope=eyJndWlkIjoiODZjMTllYzE2OWQ3NmFmY2ExMDg0N2JmNjAxZDNiMGEifQ==]LCI



VIOLENCES - Au moins 547 enfants du célèbre chœur catholique allemand de Ratisbonne ont été victimes de maltraitances, dont des viols, commis entre 1945 et le début des années 90, selon un rapport d'enquête dévoilé mardi. Le frère aîné du pape Benoît XVI a dirigé cette institution pendant 30 ans.

Au moins 547 enfants du célèbre chœur catholique allemand des "Regensburger Domspatzen" ("les Moineaux de la cathédrale de Ratisbonne") ont été victimes de maltraitances physiques et sexuelles commises entre 1945 et le début des années 1990, selon un rapport d'enquête dévoilé mardi.

Parmi ces enfants, 67 ont fait l'objet d'agressions sexuelles, dont des viols, a indiqué Ulrich Weber, un avocat chargé par l'Église de faire la lumière sur cette affaire qui a éclaté en 2010. Un rapport intermédiaire dévoilé en 2016 avançait déjà le chiffre de 231 victimes, dont 50 qui ont fait l'objet d'agressions sexuelles. En février 2015, les autorités catholiques locales n'en avaient reconnu que 72.

Les faits couvrent des délits et crimes allant de la privation de nourriture au viol en passant par des coups ou des agressions sexuelles. La plupart des cas sont toutefois prescrits et les 49 auteurs présumés des violences identifiés dans le rapport ne devraient donc pas être poursuivis. Chacune des victimes devrait recevoir en revanche jusqu'à 20.000 euros d'indemnisation.

Les victimes ont décrit leur passage dans ce chœur fondé au Moyen-Âge en 975 mondialement connu comme "une prison, un enfer et un camp de concentration", "le pire moment de leur vie, marqué par la peur, la violence et la détresse", a déclaré Ulrich Weber.

Le frère de l'ancien pape Benoît XVI a dirigé l'institution pendant 30 ans

Certaines de ces maltraitances se seraient produites alors que le frère de l'ancien pape Benoit XVI, Mgr Georg Ratzinger, dirigeait ce chœur de petits chanteurs, entre 1964 et 1994. Ce dernier, aujourd'hui âgé de 93 ans, a assuré n'avoir pas eu connaissance d'abus sexuels au sein de cette chorale. Mais selon M. Weber, le frère de l'ancien pape savait et aurait au contraire "détourné les yeux", car une "culture du silence" régnait au sein du chœur où la protection de l'institution a semble-t-il primé, selon l'avocat.

En 2010, un ancien membre de la chorale, le chef d'orchestre et compositeur allemand Franz Wittenbrink, avait témoigné au magazine allemand Der Spiegel de la violence dont était capable Georg Ratzinger, évoquant plus largement un "système de punitions sadiques relié au plaisir sexuel".



albert on mardi 18 juillet 2017 - 05:29:33

Bonne nouvelle pour les victimes belges de prêtres pédophiles

Belgique - 5/07/17

Source : 7sur7.be



La Cour européenne des Droits de l'Homme (CEDH) de Strasbourg a estimé que la plainte de plusieurs dizaines de victimes belges d'abus sexuels commis au sein de l'Eglise n'était "pas irrecevable". L'information, rapportée par le magazine Knack, a été confirmée par leur avocat, Me Walter Van Steenbrugge.

Me Van Steenbrugge s'était pourvu devant la juridiction strasbourgeoise après que le tribunal de première instance, la cour d'appel et la Cour de cassation eurent rejeté pour des raisons de procédure l'action collective intentée à l'encontre des évêques de Belgique et du Saint-Siège. La plainte est désormais considérée comme "pas irrecevable" par la Cour européenne des Droits de l'Homme. "C'est très important pour nous car environ sept plaintes sur dix ne franchissent pas cette première étape", souligne l'avocat.

"Les victimes d'abus sexuels n'ont jamais eu accès à un juge qui aurait pu traiter leur plainte", poursuit Me Van Steenbrugge. "L'Article 13 de la Convention européenne des Droits de l'Homme stipule pourtant que vous pouvez saisir un juge lorsque vos droits sont enfreints. Les juges belges ont considéré que l'action en justice était irrecevable. L'action collective n'était pas, selon ces derniers, autorisée par la procédure tandis que le Vatican bénéficiait de l'immunité. Notre argumentation n'a jamais été prise en considération."

Si la CEDH fait droit à l'argumentation de Me Van Steenbrugge, un nouveau procès au civil est possible même si un arrêt de la juridiction européenne peut prendre des années. Une procédure pénale est en outre toujours pendante. Des perquisitions avaient en effet été menées dans le cadre de l'Opération Calice à l'archevêché ainsi qu'au domicile du cardinal Danneels à Malines. Des victimes ont par ailleurs été indemnisées par l'intermédiaire du Centre d'Arbitrage en matière d'Abus sexuels mais uniquement pour les faits prescrits ou si l'auteur des faits était décédé, "une manière de faire passer la pilule", selon Me Van Steenbrugge.

L'avocat confirme également dans le cadre de cette interview l'existence "d'enregistrements vidéos" d'abus sexuels commis par des religieux mais l'homme de loi s'est refusé à tout autre commentaire pour l'instant.



albert on mercredi 05 juillet 2017 - 10:25:57

Pédophilie : l'ex-évêque d'Orléans rattrapé par son silence

Orléans - 08/06/2017

Source : LeFigaro



André Fort a été mis en examen, ce jeudi, pour non-dénonciation d'actes pédophiles. Les victimes présumées lui reprochent de ne pas avoir dénoncé des actes pédophiles de l'abbé Pierre de Castelet, alors qu'il en avait été informé personnellement dès 2010.

Plusieurs années après avoir été informé par une victime présumée d'attouchements sexuels de la part d'un prêtre de son diocèse, l'ancien évêque d'Orléans, André Fort, qui a occupé ce poste de 2002 à 2010, a été mis en examen ce jeudi matin par un juge d'instruction à la suite d'une décision de la chambre d'instruction d'Orléans.

Trois victimes présumées se sont portées partie civile dans cette affaire. Elles lui reprochent de n'avoir pas dénoncé des actes pédophiles de l'abbé Pierre de Castelet, mis en examen en 2012 après un signalement par l'actuel évêque d'Orléans, Mgr Jacques Blaquart.

«André Fort m'a reçu dans son bureau en 2010 à Orléans. Il m'a promis de prendre des mesures, mais un an après l'abbé était toujours là»

Une des victimes présumées, Olivier Savignac, avait été le premier à dénoncer les faits en 2008 auprès de l'évêché dans un courrier où il faisait état d'attouchements qu'il dit avoir subis en 1993 lors d'un camp dans le sud-ouest de la France du Mouvement eucharistique des jeunes (MEJ) où officiait l'abbé de Castelet en tant qu'aumônier. Sans réponse de l'évêché, il demandait audience deux ans plus tard à Mgr Fort et lui donnait des détails et lui précisait qu'une dizaine de jeunes avaient pu être victimes de l'aumônier du MEJ. «André Fort m'a reçu dans son bureau en 2010 à Orléans. Il m'a promis de prendre des mesures, mais un an après l'abbé était toujours là. Je me suis même aperçu qu'il donnait des conférences sur la pédophilie dans l'Église. Là on s'est sentis trahis», a déclaré Olivier Savignac en octobre dernier au micro de France Bleu Orléans.

Il saisit alors à nouveau l'évêché, où Mgr Blaquart avait pris la succession de Mgr Fort, parti à la retraite. Dès lors, tout va très vite: le nouvel évêque saisit aussitôt le parquet et une instruction est ouverte. En 2012, l'abbé de Castelet est mis en examen. L'enquête «aurait mis en évidence huit ou neuf cas d'attouchements sur mineurs, sur des victimes âgées d'une douzaine d'années», a indiqué l'année dernière Mgr Blaquart. Le prêtre a reconnu les faits, ajoute le prélat, qui lui a supprimé en 2016 les derniers ministères. «J'aurais dû le faire plus tôt», avait-il dit.

Selon Mgr Blaquart, ses prédécesseurs avaient eu connaissance de ses agissements et avaient pris «des mesures conservatoires» contre le prêtre

Selon Mgr Blaquart, ses prédécesseurs avaient eu connaissance de ses agissements et avaient pris «des mesures conservatoires» contre le prêtre, aujourd'hui âgé de 66 ans, pour éviter qu'il soit seul en contact avec des jeunes. «Ils n'avaient pas porté plainte», avait regretté le prélat. Bien avant des mesures prises l'année dernière par la conférence des évêques de France, le diocèse d'Orléans, à la demande de son évêque Jacques Blaquart, a été le premier à mettre en place une cellule d'écoute pour les victimes de prêtres pédophiles.

Il s'agit du premier évêque mis en examen pour non dénonciation d'actes pédophiles depuis Mgr Pierre Pican, évêque émérite de Bayeux. Ce dernier avait été condamné en 2001 à trois mois d'emprisonnement avec sursis pour non-dénonciation des faits de pédophilie commis par un prêtre de son diocèse de Bayeux, l'abbé René Bissey, auquel la cour d'assises du Calvados avait infligé 18 ans de réclusion en octobre 2000. Cette affaire avait conduit la Conférence des évêques de France à engager un chantier de lutte contre les abus sexuels dans l'Église, relancé en 2016 après de nouvelles accusations, notamment dans le diocèse de Lyon gouverné par le cardinal Philippe Barbarin.



albert on vendredi 09 juin 2017 - 02:20:00

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