L'ONU presse le Vatican de sévir contre la pédophilie
Source: http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/societe/2014/05/23/002-vatican-onu-pedophilie-rapport.shtml
Dans un rapport rendu public vendredi, le Comité de l'ONU contre la torture réprimande le Vatican pour ne pas agir suffisamment, selon lui, contre les membres du clergé qui s'adonnent à des actes de pédophilie.
Le litige porte notamment sur le fait que l'Église estime ne devoir répondre que des actes perpétrés sur le territoire de l'État du Vatican. Ce à quoi s'oppose l'ONU, qui rétorque que sa responsabilité s'étend aux religieux dans les autres pays.
Le Comité de l'ONU contre la torture demande aussi à ce que les allégations contre des religieux soient transmises aux autorités civiles pour enquête et, éventuellement, jugement.
À Rome, le Vatican déclare avoir « pris note » de ces observations et assure qu'elles seront « considérées avec sérieux ».
À noter qu'en l'espace de quelques mois, c'est la deuxième fois que les Nations unies réprimandent le Saint-Siège sur sa gestion des cas d'agressions sexuelles. En février dernier, le Comité des droits de l'enfant de l'ONU avait conclu que le Vatican avait systématiquement fait passer ses intérêts avant ceux des victimes, en vertu d'un code de silence qui a permis à des prêtres de faire des milliers de victimes.
De son côté, le Comité de l'ONU contre la torture a rencontré les représentants du Vatican les 5 et 6 mai derniers. Le Comité est composé de 10 experts indépendants qui ont adopté leurs conclusions cette semaine, à la lumière du contenu d'un rapport produit par le Vatican, en concordance avec les modalités prévues par la Convention contre la torture, établie en 1984.
Le Saint-Siège a signé ladite convention en 2002. C'est donc dire que le Vatican a mis neuf ans à produire son rapport, ce que ne manquent pas de noter les experts de l'ONU.
Le Comité apprécie le ton constructif et ouvert du dialogue qu'il a pu avoir dans ses rencontres avec les membres du Vatican.
Le rapport de l'ONU commence par citer des points positifs, comme la condamnation claire, par le Vatican, de la torture et autre acte de cruauté contraire à l'intégrité, la dignité et l'identité de la personne humaine. Ou, encore, la création d'une commission pontificale pour la protection des mineurs. Fait notable, selon les experts de l'ONU, les membres de cette commission estiment qu'il est « important » que le Vatican parle « d'imputabilité ».
Relativement aux mineurs, rappelons qu'en juillet 2013, l'ONU a pour la première fois sommé le Vatican de lui donner des explications détaillées sur les agressions sexuelles et les violences commises contre les enfants, au sein de l'Église. En juillet dernier, toujours, le pape François avait décidé de durcir les sanctions pénales contre tout acte de pédophilie qui serait commis contre des mineurs au Vatican.
Des efforts, certes, mais insuffisants
Tout en reconnaissant les efforts déployés ces dernières années par le Saint-Siège en ce domaine, le Comité de l'ONU contre la torture critique sévèrement le Vatican en matière de pédophilie.
Par exemple, le Vatican n'a pas fourni de statistiques sur le nombre de cas soumis aux autorités civiles aux endroits où se sont produits des cas de pédophilie et aux endroits où les prêtres impliqués sont actuellement en fonction, déplorent les experts onusiens.
« Le Comité est préoccupé par des rapports selon lesquels des officiels [du Vatican] résistent au principe de rapporter de manière obligatoire de telles allégations aux autorités civiles. » — Rapport de l'ONU
Les experts du Comité de l'ONU contre la torture vont jusqu'à citer nommément des prêtres tels que Joseph Jeyapaul, formellement accusé d'avoir abusé d'un mineur au Minnesota et qui est retourné vivre dans son pays natal, l'Inde. « Le Comité est préoccupé par de nombreux cas dans lesquels des membres du clergé accusés ou reconnus coupables par les autorités civiles ont été transférés dans d'autres diocèses et institutions, où ils demeurent en contact avec des mineurs ou des personnes vulnérables et, dans certains cas, ont commis d'autres abus dans le cadre de leur nouvelle affectation ».
Pour le Comité de l'ONU contre la torture, il importe que les individus qui font l'objet d'allégations soient suspendus de leurs fonctions immédiatement, le temps de l'enquête. Et, le cas échéant, il faut faire en sorte que ces individus ne puissent plus sévir ailleurs, dit en substance le rapport de l'ONU.
De plus, les experts onusiens insistent sur la nécessité, pour le Vatican, de sévir contre tout membre du clergé qui se rendrait coupable de complicité ou de participation à un crime contrevenant à la Convention contre la torture.
Un processus indépendant
Rome doit se doter d'un mécanisme de réception des plaintes confidentiel et indépendant, sans lien hiérarchique avec les membres du clergé qui font l'objet d'allégations, recommandent aussi les membres du Comité de l'ONU contre la torture.
Plus tôt en mai, le Saint-Siège a affirmé avoir défroqué 848 prêtres et imposé des punitions moindres à 2572 autres religieux. Ces données qui remontent jusqu'à 2004, ne reflètent toutefois que les prêtres disciplinés directement par le Vatican et non les dossiers gérés par les diocèses locaux. Le nombre de prêtres punis à travers le monde pourrait donc être beaucoup plus important.
Dans un rapport rendu public vendredi, le Comité de l'ONU contre la torture réprimande le Vatican pour ne pas agir suffisamment, selon lui, contre les membres du clergé qui s'adonnent à des actes de pédophilie.
Le litige porte notamment sur le fait que l'Église estime ne devoir répondre que des actes perpétrés sur le territoire de l'État du Vatican. Ce à quoi s'oppose l'ONU, qui rétorque que sa responsabilité s'étend aux religieux dans les autres pays.
Le Comité de l'ONU contre la torture demande aussi à ce que les allégations contre des religieux soient transmises aux autorités civiles pour enquête et, éventuellement, jugement.
À Rome, le Vatican déclare avoir « pris note » de ces observations et assure qu'elles seront « considérées avec sérieux ».
À noter qu'en l'espace de quelques mois, c'est la deuxième fois que les Nations unies réprimandent le Saint-Siège sur sa gestion des cas d'agressions sexuelles. En février dernier, le Comité des droits de l'enfant de l'ONU avait conclu que le Vatican avait systématiquement fait passer ses intérêts avant ceux des victimes, en vertu d'un code de silence qui a permis à des prêtres de faire des milliers de victimes.
De son côté, le Comité de l'ONU contre la torture a rencontré les représentants du Vatican les 5 et 6 mai derniers. Le Comité est composé de 10 experts indépendants qui ont adopté leurs conclusions cette semaine, à la lumière du contenu d'un rapport produit par le Vatican, en concordance avec les modalités prévues par la Convention contre la torture, établie en 1984.
Le Saint-Siège a signé ladite convention en 2002. C'est donc dire que le Vatican a mis neuf ans à produire son rapport, ce que ne manquent pas de noter les experts de l'ONU.
Le Comité apprécie le ton constructif et ouvert du dialogue qu'il a pu avoir dans ses rencontres avec les membres du Vatican.
Le rapport de l'ONU commence par citer des points positifs, comme la condamnation claire, par le Vatican, de la torture et autre acte de cruauté contraire à l'intégrité, la dignité et l'identité de la personne humaine. Ou, encore, la création d'une commission pontificale pour la protection des mineurs. Fait notable, selon les experts de l'ONU, les membres de cette commission estiment qu'il est « important » que le Vatican parle « d'imputabilité ».
Relativement aux mineurs, rappelons qu'en juillet 2013, l'ONU a pour la première fois sommé le Vatican de lui donner des explications détaillées sur les agressions sexuelles et les violences commises contre les enfants, au sein de l'Église. En juillet dernier, toujours, le pape François avait décidé de durcir les sanctions pénales contre tout acte de pédophilie qui serait commis contre des mineurs au Vatican.
Des efforts, certes, mais insuffisants
Tout en reconnaissant les efforts déployés ces dernières années par le Saint-Siège en ce domaine, le Comité de l'ONU contre la torture critique sévèrement le Vatican en matière de pédophilie.
Par exemple, le Vatican n'a pas fourni de statistiques sur le nombre de cas soumis aux autorités civiles aux endroits où se sont produits des cas de pédophilie et aux endroits où les prêtres impliqués sont actuellement en fonction, déplorent les experts onusiens.
« Le Comité est préoccupé par des rapports selon lesquels des officiels [du Vatican] résistent au principe de rapporter de manière obligatoire de telles allégations aux autorités civiles. » — Rapport de l'ONU
Les experts du Comité de l'ONU contre la torture vont jusqu'à citer nommément des prêtres tels que Joseph Jeyapaul, formellement accusé d'avoir abusé d'un mineur au Minnesota et qui est retourné vivre dans son pays natal, l'Inde. « Le Comité est préoccupé par de nombreux cas dans lesquels des membres du clergé accusés ou reconnus coupables par les autorités civiles ont été transférés dans d'autres diocèses et institutions, où ils demeurent en contact avec des mineurs ou des personnes vulnérables et, dans certains cas, ont commis d'autres abus dans le cadre de leur nouvelle affectation ».
Pour le Comité de l'ONU contre la torture, il importe que les individus qui font l'objet d'allégations soient suspendus de leurs fonctions immédiatement, le temps de l'enquête. Et, le cas échéant, il faut faire en sorte que ces individus ne puissent plus sévir ailleurs, dit en substance le rapport de l'ONU.
De plus, les experts onusiens insistent sur la nécessité, pour le Vatican, de sévir contre tout membre du clergé qui se rendrait coupable de complicité ou de participation à un crime contrevenant à la Convention contre la torture.
Un processus indépendant
Rome doit se doter d'un mécanisme de réception des plaintes confidentiel et indépendant, sans lien hiérarchique avec les membres du clergé qui font l'objet d'allégations, recommandent aussi les membres du Comité de l'ONU contre la torture.
Plus tôt en mai, le Saint-Siège a affirmé avoir défroqué 848 prêtres et imposé des punitions moindres à 2572 autres religieux. Ces données qui remontent jusqu'à 2004, ne reflètent toutefois que les prêtres disciplinés directement par le Vatican et non les dossiers gérés par les diocèses locaux. Le nombre de prêtres punis à travers le monde pourrait donc être beaucoup plus important.
Dominique on vendredi 23 mai 2014 - 19:11:00