Des victimes de prêtres en appellent au boycottage des dons
Source: http://fr.canoe.ca/infos/societe/archives/2014/05/20140525-234955.html
QUÉBEC - Des victimes d'agressions sexuelles commises par des prêtres demandent à la population de boycotter toute forme de dons à l'Église catholique, tant que celle-ci ne renoncera pas à invoquer le délai de prescription dans les recours collectifs intentés contre elle et ses représentants.
Quête, dîme, achat de messe ou toute autre forme de contribution volontaire devraient, par solidarité, être mis temporairement de côté par les fidèles, selon l'avocat Marc Bellemare.
«Les gens qui mettent 5 $ dans le panier à la quête ne savent pas où va cet argent-là. C'est certain que l'Église s'en sert en partie, ou en totalité, pour financer les recours contre les victimes», indique l'avocat.
Selon Me Bellemare, des sommes faramineuses sont dépensées dans les procès par l'Église catholique, qui évoque les délais de prescription largement dépassés par les victimes pour sa défense.
«Elles [victimes] ont peut-être trop tardé, mais je ne pense pas que le Bon Dieu, lui, ait un délai de prescription dans ses principes. Il appartient peut-être à l'archevêque de Québec de l'appliquer», poursuit-il.
Mgr Lacroix écorché
Pierre Bolduc a brisé le silence plus de 43 ans après les gestes irréparables que lui a fait subir le prêtre Jean-Marie Bégin. Il s'est adressé directement à Mgr Lacroix, archevêque de Québec, qu'il accuse de se cacher derrière le délai de prescription. «Il s'est proclamé maintes et maintes fois homme de terrain, près des gens et cardinal du peuple, mais il n'a jamais voulu me rencontrer», déplore M. Bolduc. «Qu'allez-vous faire pour les victimes du curé Bégin? Peut-être que c'est chose du passé pour vous, mais cela est encore très présent dans nos tripes», lance-t-il.
Une autre victime, Frank Tremblay, estime que le délai de prescription constitue une seconde «torture», avec le processus qu'il entraîne.
Traquer les pédophiles
Le président de l'organisme Victimes d'agressions sexuelles au masculin, Alain Fortier, demande à Mgr Lacroix que l'Église catholique se responsabilise en s'engageant publiquement à «traquer les pédophiles au sein de son organisation en condamnant sérieusement ce type de crime commis par un de leurs membres et en traitant les victimes convenablement».
Visiblement affecté par cette sortie, Mgr Lacroix se défend de ne pas aider les victimes. «Ça me bouleverse toujours», laisse-t-il tomber.
«Je trouve que la déclaration d'aujourd'hui [dimanche] vise la mauvaise cible. L'argent recueilli dans les paroisses et au diocèse de Québec ne sert en aucun temps à payer des avocats. Chaque prêtre du diocèse qui a été accusé dans le passé a dû payer lui-même ses frais d'avocat.»
QUÉBEC - Des victimes d'agressions sexuelles commises par des prêtres demandent à la population de boycotter toute forme de dons à l'Église catholique, tant que celle-ci ne renoncera pas à invoquer le délai de prescription dans les recours collectifs intentés contre elle et ses représentants.
Quête, dîme, achat de messe ou toute autre forme de contribution volontaire devraient, par solidarité, être mis temporairement de côté par les fidèles, selon l'avocat Marc Bellemare.
«Les gens qui mettent 5 $ dans le panier à la quête ne savent pas où va cet argent-là. C'est certain que l'Église s'en sert en partie, ou en totalité, pour financer les recours contre les victimes», indique l'avocat.
Selon Me Bellemare, des sommes faramineuses sont dépensées dans les procès par l'Église catholique, qui évoque les délais de prescription largement dépassés par les victimes pour sa défense.
«Elles [victimes] ont peut-être trop tardé, mais je ne pense pas que le Bon Dieu, lui, ait un délai de prescription dans ses principes. Il appartient peut-être à l'archevêque de Québec de l'appliquer», poursuit-il.
Mgr Lacroix écorché
Pierre Bolduc a brisé le silence plus de 43 ans après les gestes irréparables que lui a fait subir le prêtre Jean-Marie Bégin. Il s'est adressé directement à Mgr Lacroix, archevêque de Québec, qu'il accuse de se cacher derrière le délai de prescription. «Il s'est proclamé maintes et maintes fois homme de terrain, près des gens et cardinal du peuple, mais il n'a jamais voulu me rencontrer», déplore M. Bolduc. «Qu'allez-vous faire pour les victimes du curé Bégin? Peut-être que c'est chose du passé pour vous, mais cela est encore très présent dans nos tripes», lance-t-il.
Une autre victime, Frank Tremblay, estime que le délai de prescription constitue une seconde «torture», avec le processus qu'il entraîne.
Traquer les pédophiles
Le président de l'organisme Victimes d'agressions sexuelles au masculin, Alain Fortier, demande à Mgr Lacroix que l'Église catholique se responsabilise en s'engageant publiquement à «traquer les pédophiles au sein de son organisation en condamnant sérieusement ce type de crime commis par un de leurs membres et en traitant les victimes convenablement».
Visiblement affecté par cette sortie, Mgr Lacroix se défend de ne pas aider les victimes. «Ça me bouleverse toujours», laisse-t-il tomber.
«Je trouve que la déclaration d'aujourd'hui [dimanche] vise la mauvaise cible. L'argent recueilli dans les paroisses et au diocèse de Québec ne sert en aucun temps à payer des avocats. Chaque prêtre du diocèse qui a été accusé dans le passé a dû payer lui-même ses frais d'avocat.»
Dominique on lundi 26 mai 2014 - 10:20:48