Espagne : le pape en première ligne contre des prêtres pédophiles
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Le Point – Publié le 21/11/2014 à 07:14
Un jeune homme a dénoncé les sévices sexuels qu'il aurait subis de la part d'une dizaine de curés. Le pape presse l'archevêché de faire la lumière. - De notre correspondant à Madrid, François Musseau
Le Point – Publié le 21/11/2014 à 07:14
Un jeune homme a dénoncé les sévices sexuels qu'il aurait subis de la part d'une dizaine de curés. Le pape presse l'archevêché de faire la lumière. - De notre correspondant à Madrid, François Musseau
L'Église espagnole est en état de choc. Actuellement réunies à Madrid pour des raisons purement ecclésiastiques, les instances dirigeantes de l'épiscopat (2 cardinaux, 14 archevêques et 53 évêques) n'ont pas lâché en public un traître mot sur l'affaire qui éclabousse l'archevêché de Grenade. Mais, en coulisses, elles ne parlent que de cela : que faire des supposés prêtres pédophiles de cette ville andalouse, dont trois viennent d'être suspendus de leurs fonctions pour "abus sexuels" commis sur des mineurs ? D'ordinaire, ce genre de scandales est rapidement étouffé. Mais, cette fois-ci, l'Église ne va pas pouvoir régler cette affaire en toute discrétion. Celui qui exige une fermeté sans appel contre "les pédophiles présumés" n'est autre que leur supérieur hiérarchique : le pape François.
À l'origine de cette situation explosive, il y a une lettre de dénonciation "pour abus sexuels" envoyée au début de l'été dernier par un jeune professeur de 24 ans exerçant aujourd'hui dans le nord de l'Espagne. Entre 12 et 18 ans, il résidait à Grenade. Il aurait été soumis à "de brutales pratiques sexuelles" de la part d'une dizaine de curés. Sa missive est dirigée à l'archevêché de Grenade, qui ne donne pas suite. La victime insiste : la plainte est déposée au tribunal supérieur de justice d'Andalousie, puis atterrit sur un bureau du Vatican.
Après avoir pris personnellement connaissance de la lettre - "bouleversante", selon plusieurs sources -, le pape François a une réaction inédite au Saint-Siège. Le 10 août, il décroche son téléphone et appelle directement la victime. Abasourdi par cette attention spéciale, l'enseignant a, depuis, repris espoir.
Une sorte de "secte"
Avec raison : depuis, une série d'initiatives du Vatican, de plus en plus pressantes, ont obligé l'archevêque de Grenade, Francisco Javier Martinez, à réagir : trois prêtres ont été "suspendus" de leurs fonctions sacerdotales, et mis en examen par la justice. Sept autres personnes (cinq curés et deux laïcs) sont aussi dans le collimateur, mais, pour l'heure, l'archevêché persiste à les protéger.
Or, d'après la missive de la victime, c'est tout un groupe de religieux - une sorte de "secte", selon le journal El País - qui faisaient alors partie d'un réseau de pédophilie. Il s'agirait d'un clan emmené par le curé Romanones, de la paroisse El Zaidín (un quartier de Grenade), un curé réputé pour l'organisation d'activités en plein air avec des jeunes. De source judiciaire, des enfants de choeur ou des adolescents catholiques étaient amenés dans des villas des environs de Grenade ou proches du littoral, où ils étaient l'objet de "violences sexuelles réitérées". Pour l'heure, seule la victime que le pape François a appelée a dénoncé ces pratiques
.À l'origine de cette situation explosive, il y a une lettre de dénonciation "pour abus sexuels" envoyée au début de l'été dernier par un jeune professeur de 24 ans exerçant aujourd'hui dans le nord de l'Espagne. Entre 12 et 18 ans, il résidait à Grenade. Il aurait été soumis à "de brutales pratiques sexuelles" de la part d'une dizaine de curés. Sa missive est dirigée à l'archevêché de Grenade, qui ne donne pas suite. La victime insiste : la plainte est déposée au tribunal supérieur de justice d'Andalousie, puis atterrit sur un bureau du Vatican.
Après avoir pris personnellement connaissance de la lettre - "bouleversante", selon plusieurs sources -, le pape François a une réaction inédite au Saint-Siège. Le 10 août, il décroche son téléphone et appelle directement la victime. Abasourdi par cette attention spéciale, l'enseignant a, depuis, repris espoir.
Une sorte de "secte"
Avec raison : depuis, une série d'initiatives du Vatican, de plus en plus pressantes, ont obligé l'archevêque de Grenade, Francisco Javier Martinez, à réagir : trois prêtres ont été "suspendus" de leurs fonctions sacerdotales, et mis en examen par la justice. Sept autres personnes (cinq curés et deux laïcs) sont aussi dans le collimateur, mais, pour l'heure, l'archevêché persiste à les protéger.
Or, d'après la missive de la victime, c'est tout un groupe de religieux - une sorte de "secte", selon le journal El País - qui faisaient alors partie d'un réseau de pédophilie. Il s'agirait d'un clan emmené par le curé Romanones, de la paroisse El Zaidín (un quartier de Grenade), un curé réputé pour l'organisation d'activités en plein air avec des jeunes. De source judiciaire, des enfants de choeur ou des adolescents catholiques étaient amenés dans des villas des environs de Grenade ou proches du littoral, où ils étaient l'objet de "violences sexuelles réitérées". Pour l'heure, seule la victime que le pape François a appelée a dénoncé ces pratiques
albert on vendredi 21 novembre 2014 - 21:26:02