Pédophilie dans l’Eglise: En six mois, 90 victimes de prêtres se sont manifestées
Lourdes - 07 novembre 2016
Source : 20 MINUTES
Les 120 évêques de France se réunissent, ce lundi à Lourdes (Hautes-Pyrénées) pour un moment de pénitence et de prière pour les victimes de pédophilie…
Une messe pour « le pardon des pêchés ». Un jeûne en guise de déjeuner. Et des vêpres durant lesquelles « résonnera la parole des victimes ». Réunis à Lourdes (Hautes-Pyrénées) en assemblée plénière, les 120 évêques de France doivent, à la demande du pape François, consacrer leur journée de lundi à la pénitence et à la prière en mémoire des victimes d’actes de pédophilie.
Un cérémonial qui fait suite à des mois de scandales ayant secoué l’Eglise catholique, particulièrement dans le diocèse de Lyon (Rhône) où le cardinal Barbarin a été accusé d’avoir « couvert » les agissements de plusieurs prêtres pédophiles. « Il y a six mois, l’Eglise demandait de prier pour Barbarin. Aujourd’hui, elle demande de prier pour les victimes, se félicite Bertrand Virieux, lui-même abusé durant son enfant et cofondateur de l’association de victimes La Parole libérée. Les choses évoluent. »
Des « mesures conservatoires » à l’encontre de « quelques » religieux
L’Eglise doit d’ailleurs profiter de cette assemblée pour faire « un point d’étape » sur les mesures mises en place, depuis avril, pour lutter contre la pédophilie en son sein. Selon nos informations, environ 90 victimes se sont manifestées par le biais de la boîte email (paroledevictimes@cef.fr) ouverte il y a six mois. La grande majorité d’entre eux -parfois sous couvert d’anonymat- y ont relaté des faits d’abus anciens, voire très anciens, certains remontant même aux années 1940.
« La plupart de ces faits étaient déjà connus et judiciarisés, assure Ségolaine Moog, responsable de la Cellule de lutte contre la pédophilie à la Conférence des évêques de France. Mais nous avons eu quelques révélations. » Pour chacune d’entre elle, un signalement a été fait à la justice. L’Eglise assure aussi avoir pris des « mesures conservatoires » à l’encontre de « quelques » religieux, sans toutefois accepter d’en dévoiler le nombre précis.
« On peut difficilement être pédophile dans l’Eglise aujourd’hui »
Psychologues, prêtres, associations : si les intervenants varient d’un endroit à l’autre, des cellules d’écoutes ont été mises en place dans tous les diocèses. « Même si les faits d’abus sont déjà connus, les victimes ont besoin de parler et surtout d’avoir le sentiment d’être écoutées », résume le père Laurent Berthout qui s’occupe de la cellule de Bayeux (Calvados). « Il a fallu se battre pendant dix ans mais je pense que l’on peut difficilement être pédophile dans l’Eglise aujourd’hui », admet Bertrand Virieux.
Source : 20 MINUTES
Les 120 évêques de France se réunissent, ce lundi à Lourdes (Hautes-Pyrénées) pour un moment de pénitence et de prière pour les victimes de pédophilie…
Une messe pour « le pardon des pêchés ». Un jeûne en guise de déjeuner. Et des vêpres durant lesquelles « résonnera la parole des victimes ». Réunis à Lourdes (Hautes-Pyrénées) en assemblée plénière, les 120 évêques de France doivent, à la demande du pape François, consacrer leur journée de lundi à la pénitence et à la prière en mémoire des victimes d’actes de pédophilie.
Un cérémonial qui fait suite à des mois de scandales ayant secoué l’Eglise catholique, particulièrement dans le diocèse de Lyon (Rhône) où le cardinal Barbarin a été accusé d’avoir « couvert » les agissements de plusieurs prêtres pédophiles. « Il y a six mois, l’Eglise demandait de prier pour Barbarin. Aujourd’hui, elle demande de prier pour les victimes, se félicite Bertrand Virieux, lui-même abusé durant son enfant et cofondateur de l’association de victimes La Parole libérée. Les choses évoluent. »
Des « mesures conservatoires » à l’encontre de « quelques » religieux
L’Eglise doit d’ailleurs profiter de cette assemblée pour faire « un point d’étape » sur les mesures mises en place, depuis avril, pour lutter contre la pédophilie en son sein. Selon nos informations, environ 90 victimes se sont manifestées par le biais de la boîte email (paroledevictimes@cef.fr) ouverte il y a six mois. La grande majorité d’entre eux -parfois sous couvert d’anonymat- y ont relaté des faits d’abus anciens, voire très anciens, certains remontant même aux années 1940.
« La plupart de ces faits étaient déjà connus et judiciarisés, assure Ségolaine Moog, responsable de la Cellule de lutte contre la pédophilie à la Conférence des évêques de France. Mais nous avons eu quelques révélations. » Pour chacune d’entre elle, un signalement a été fait à la justice. L’Eglise assure aussi avoir pris des « mesures conservatoires » à l’encontre de « quelques » religieux, sans toutefois accepter d’en dévoiler le nombre précis.
« On peut difficilement être pédophile dans l’Eglise aujourd’hui »
Psychologues, prêtres, associations : si les intervenants varient d’un endroit à l’autre, des cellules d’écoutes ont été mises en place dans tous les diocèses. « Même si les faits d’abus sont déjà connus, les victimes ont besoin de parler et surtout d’avoir le sentiment d’être écoutées », résume le père Laurent Berthout qui s’occupe de la cellule de Bayeux (Calvados). « Il a fallu se battre pendant dix ans mais je pense que l’on peut difficilement être pédophile dans l’Eglise aujourd’hui », admet Bertrand Virieux.
albert on lundi 07 novembre 2016 - 21:33:49