Pédocriminalité : l’Église de France face au désastre
France - 6 octobre 2021
Source : Télérama
Présidée par Jean-Marc Sauvé, la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase) a rendu son rapport ce mardi, après deux ans et demi de travail. Elle estime à au moins 216 000 les victimes de prêtres, religieux ou religieuses pédocriminels.
« Messieurs, vous êtes une honte pour notre humanité. […] Vous devez payer pour tous ces crimes. » Tels sont les mots prononcés par François Devaux, l’une des victimes de l’ancien prêtre Bernard Preynat, lors de la remise du rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase). C’était ce mardi 5 octobre au matin, dans un auditorium au cœur de Paris, devant une dizaine d’évêques et le nonce apostolique, ambassadeur du Vatican en France. François Devaux était l’un des premiers à prendre la parole, avant même l’exposé des conclusions de la Ciase. Les victimes. D’abord les victimes. Surtout les victimes. À l’image de la commission présidée depuis presque trois ans par l’ancien vice-président du Conseil d’État Jean-Marc Sauvé, lui pour qui le vécu des victimes est « la matrice » du travail accompli depuis début 2019. Fin 2018, la Conférence des évêques de France et la Conférence des religieux et religieuses de France l’avaient missionné, lui et les vingt et un membres de la Ciase, pour mener à bien une tâche colossale : faire la lumière sur les violences sexuelles commises par le clergé français entre 1950 et 2020 à l’encontre de mineurs et d’adultes vulnérables, et examiner la manière dont ces violences ont été traitées par l’Église. Faire la lumière sur les ténèbres.
À la lecture de ce rapport de 485 pages (2 000 de plus si on prend en compte les annexes), la réalité, épouvantable, éclate : les ténèbres de l’Église de France sont opaques, profondes, effrayantes. Elles s’imposent en chiffres infernaux. Via son appel à témoignage, la commission a pu identifier 2 700 victimes. Mais l’enquête en population générale, réalisée par l’Inserm et l’Ifop à la demande de la Ciase, sur un échantillon de 28 010 Français et Françaises de plus de 18 ans, révèle, par une estimation statistique, un nombre d’une toute autre ampleur. Environ 216 000 personnes ont subi des violences sexuelles pendant leur minorité, commises par des prêtres, des religieux ou des religieuses. Des crimes de masse. « Une fosse commune des âmes déchiquetées par l’Église », selon les mots de François Devaux. Si on prend en compte les violences perpétrées par des laïcs en mission pour l’Église (par exemple dans l’enseignement religieux), ce nombre monte à 330 000 victimes. Et autant de vies physiques, psychiques et spirituelles abîmées. 34 % des agressions identifiées ont donc été commises par des laïcs.
Cette enquête en population générale estime par ailleurs que cinq millions et demi de Françaises et de Français ont subi des violences pédocriminelles. L’Église, juste après les milieux familiaux et amicaux, est le deuxième « lieu de socialisation » où ces violences sont le plus importantes. Devant les colonies de vacances, l’Éducation nationale (141 000 victimes estimées hors internat) ou les associations sportives. Les agressions commises dans le cadre de l’Église catholique représentent 4 % de tous les actes pédocriminels dénombrés par cette enquête, 6 % en prenant en compte les agresseurs laïcs.
Entre 2 900 et 3 200 agresseurs, au moins
Les travaux d’archives de la Ciase permettent par ailleurs d’estimer un premier nombre, minimal, de prêtres et religieux agresseurs entre 1950 et 2020 : ils sont, a minima, entre 2 900 et 3 200. Contrairement au reste de la société, où les victimes sont très majoritairement féminines, leurs proies sont, dans près de 80 % des cas, de jeunes garçons. Avec une forte concentration de victimes entre 10 et 13 ans. « II faut se départir de l’idée que les violences sexuelles de l’Église ont été éradiquées, que le problème est derrière nous », a insisté le président de la commission, Jean-Marc Sauvé, en soulignant que si les violences ont diminué entre 1970 et 1990, elles ont cessé de décroître depuis.
À la suite de la présentation du rapport, Éric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims et président de la Conférence des évêques de France, a réagi en ces termes : « J’exprime ma honte, mon effroi, ma détermination à agir avec les personnes victimes pour que le refus de voir, d’entendre, la volonté de cacher ou de masquer les faits, la réticence à les dénoncer publiquement disparaissent. Mon désir en ce jour est de vous demander à pardon, à chacune et à chacun. […] Nous évêques, voulons assurer à ceux qui voudront parler un jour qu’ils seront écoutés, entendus et pris au sérieux. »
« C’est un désastre. Tous ces crimes ont été commis dans une institution censée promouvoir la dignité humaine et la protection des plus vulnérables. C’est une trahison que je ressens intimement », nous confiait lundi Véronique Margron, religieuse, théologienne et présidente de la Conférence des religieuses et religieux de France. Au-delà des chiffres, l’ampleur du fléau qui ravage depuis des décennies tant de corps et d’âmes catholiques se dessine au fil des fautes institutionnelles que révèle l’étude des archives catholiques. Une certitude : l’Église savait. « Jusqu’aux années 2000, l’Église a manifesté une indifférence complète et même cruelle à l’égard des personnes ayant subi des agressions », dénonce Jean-Marc Sauvé.
Logique de dissimulation
Et très souvent, a préféré se protéger du scandale que protéger les victimes. En les incitant au silence. En niant leur parole. En isolant les agresseurs plutôt que de les juger. En les déplaçant géographiquement plutôt que de les sanctionner. « Jusque dans les années 1990, l’Église a majoritairement traité ces affaires sur le mode de la dissimulation. Parfois, on déplaçait simplement un prêtre d’une école à une autre, à 20 kilomètres de là », explique l’historien Philippe Portier, qui a pu accéder aux archives de l’Église avec son équipe de chercheurs de l’École des hautes études en science sociales, à la faveur de la levée du secret pontifical sur ces dossiers, fin 2019. Pendant des mois, il a pu explorer les fonds archivistiques catholiques nationaux, mais aussi les dossiers locaux de trente et un diocèses (un tiers du total) et quinze instituts religieux dont les Jésuites, les Dominicains, les Frères de l’instruction chrétienne ou encore les Frères et les Sœurs de Saint-Jean. Deux autres équipes se sont centrées sur les archives judiciaires de l’État français et les archives de la presse.
Pendant ces plus de deux ans et demi d’enquête, la commission Sauvé, financée par l’Église à hauteur de presque 3 millions d’euros (les vingt-deux membres, théologiens, chercheurs, professionnels de la santé ou encore de la justice, travaillaient à titre bénévole), a centré sa mission sur deux axes majeurs : l’écoute des victimes et le travail de recherche. Un appel à témoignage a été géré par la fédération France Victimes. Sur une période de dix-sept mois, 6 500 victimes et témoins ont pris la parole. 3 652 par téléphone, 2 459 par courrier électronique, 360 par voie postale. C’est par ce premier canal qu’environ 3 000 victimes ont pu être identifiées. Conformément à la loi, la commission a signalé une trentaine de situations au parquet et aux autorités ecclésiales.
Une priorité : écouter les victimes
Les membres de la Ciase ont également auditionné, par binômes et aidés par une équipe de l’Inserm, plus de 250 victimes. Certains de ces entretiens ont été réalisés en région, en parallèle d’un tour de France. À Lille, à Fort-de-France, à Rouen, à Nantes, à Pointe-à-Pitre ou encore à Dijon, la commission a organisé des réunions publiques. L’occasion de rassurer sur l’indépendance, les méthodes et les objectifs de la mission. Mais aussi d’entendre des victimes supplémentaires, venues raconter publiquement leur vécu. Des heures d’écoute éprouvantes donc, tant pour les témoins que pour celles et ceux qui les écoutaient. Les membres de la Ciase ont pu compter sur une psychothérapeute en cas de besoin. Alice Casagrande, membre de la commission, y a eu recours après une audition « épouvantable ». La présidente de la Commission pour la lutte contre la maltraitance et la promotion de la bientraitance du Haut Conseil de la famille et de l’enfance et de l’âge, et du Comité national consultatif des personnes handicapées, confie : « C’est un ami psychiatre qui m’a alertée : quand on écoute le récit de telles violences, un traumatisme diffus peut vous toucher. On ne s’en rend pas forcément compte, car cela vous ensevelit doucement, pas comme une avalanche mais comme de la neige qui tombe. »
Au sein du groupe de travail « Victimes et réparation », qu’elle a coordonné avec l’ancien juge des enfants Antoine Garapon, Alice Casagrande a partagé son expérience dans le secteur médico-social. Pendant six ans, au sein du collectif Associons nos savoirs, elle a œuvré pour que le « savoir expérientiel des patients » soit pris en compte dans la formation des professionnels de la santé et du social. Pour la Ciase, elle a reproduit la même méthode en montant un « groupe miroir » : chaque mois, des membres de la commission et des représentants des personnes victimes échangeaient, à égalité et non plus dans le cadre d’une audition, pour réfléchir notamment à la question des réparations. « L’enjeu était de faire de ces personnes des coéquipiers, pour entrer dans une logique de co-construction avec elles. Il était inenvisageable de rester dans une position d’expert, de surplomb. Les victimes ont un vrai pouvoir d’agir, il n’y a pas plus sachant qu’elles. Suite à ce groupe miroir, plusieurs d’entre elles nous ont confié se sentir restaurées dans leur capacité de créativité et de proposition. » Mardi matin, Jean-Marc Sauvé résumait ainsi : « Les victimes sont devenues témoins, et en ce sens actrices de la vérité. »
Source : Télérama
Présidée par Jean-Marc Sauvé, la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase) a rendu son rapport ce mardi, après deux ans et demi de travail. Elle estime à au moins 216 000 les victimes de prêtres, religieux ou religieuses pédocriminels.
« Messieurs, vous êtes une honte pour notre humanité. […] Vous devez payer pour tous ces crimes. » Tels sont les mots prononcés par François Devaux, l’une des victimes de l’ancien prêtre Bernard Preynat, lors de la remise du rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase). C’était ce mardi 5 octobre au matin, dans un auditorium au cœur de Paris, devant une dizaine d’évêques et le nonce apostolique, ambassadeur du Vatican en France. François Devaux était l’un des premiers à prendre la parole, avant même l’exposé des conclusions de la Ciase. Les victimes. D’abord les victimes. Surtout les victimes. À l’image de la commission présidée depuis presque trois ans par l’ancien vice-président du Conseil d’État Jean-Marc Sauvé, lui pour qui le vécu des victimes est « la matrice » du travail accompli depuis début 2019. Fin 2018, la Conférence des évêques de France et la Conférence des religieux et religieuses de France l’avaient missionné, lui et les vingt et un membres de la Ciase, pour mener à bien une tâche colossale : faire la lumière sur les violences sexuelles commises par le clergé français entre 1950 et 2020 à l’encontre de mineurs et d’adultes vulnérables, et examiner la manière dont ces violences ont été traitées par l’Église. Faire la lumière sur les ténèbres.
À la lecture de ce rapport de 485 pages (2 000 de plus si on prend en compte les annexes), la réalité, épouvantable, éclate : les ténèbres de l’Église de France sont opaques, profondes, effrayantes. Elles s’imposent en chiffres infernaux. Via son appel à témoignage, la commission a pu identifier 2 700 victimes. Mais l’enquête en population générale, réalisée par l’Inserm et l’Ifop à la demande de la Ciase, sur un échantillon de 28 010 Français et Françaises de plus de 18 ans, révèle, par une estimation statistique, un nombre d’une toute autre ampleur. Environ 216 000 personnes ont subi des violences sexuelles pendant leur minorité, commises par des prêtres, des religieux ou des religieuses. Des crimes de masse. « Une fosse commune des âmes déchiquetées par l’Église », selon les mots de François Devaux. Si on prend en compte les violences perpétrées par des laïcs en mission pour l’Église (par exemple dans l’enseignement religieux), ce nombre monte à 330 000 victimes. Et autant de vies physiques, psychiques et spirituelles abîmées. 34 % des agressions identifiées ont donc été commises par des laïcs.
Cette enquête en population générale estime par ailleurs que cinq millions et demi de Françaises et de Français ont subi des violences pédocriminelles. L’Église, juste après les milieux familiaux et amicaux, est le deuxième « lieu de socialisation » où ces violences sont le plus importantes. Devant les colonies de vacances, l’Éducation nationale (141 000 victimes estimées hors internat) ou les associations sportives. Les agressions commises dans le cadre de l’Église catholique représentent 4 % de tous les actes pédocriminels dénombrés par cette enquête, 6 % en prenant en compte les agresseurs laïcs.
Entre 2 900 et 3 200 agresseurs, au moins
Les travaux d’archives de la Ciase permettent par ailleurs d’estimer un premier nombre, minimal, de prêtres et religieux agresseurs entre 1950 et 2020 : ils sont, a minima, entre 2 900 et 3 200. Contrairement au reste de la société, où les victimes sont très majoritairement féminines, leurs proies sont, dans près de 80 % des cas, de jeunes garçons. Avec une forte concentration de victimes entre 10 et 13 ans. « II faut se départir de l’idée que les violences sexuelles de l’Église ont été éradiquées, que le problème est derrière nous », a insisté le président de la commission, Jean-Marc Sauvé, en soulignant que si les violences ont diminué entre 1970 et 1990, elles ont cessé de décroître depuis.
À la suite de la présentation du rapport, Éric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims et président de la Conférence des évêques de France, a réagi en ces termes : « J’exprime ma honte, mon effroi, ma détermination à agir avec les personnes victimes pour que le refus de voir, d’entendre, la volonté de cacher ou de masquer les faits, la réticence à les dénoncer publiquement disparaissent. Mon désir en ce jour est de vous demander à pardon, à chacune et à chacun. […] Nous évêques, voulons assurer à ceux qui voudront parler un jour qu’ils seront écoutés, entendus et pris au sérieux. »
« C’est un désastre. Tous ces crimes ont été commis dans une institution censée promouvoir la dignité humaine et la protection des plus vulnérables. C’est une trahison que je ressens intimement », nous confiait lundi Véronique Margron, religieuse, théologienne et présidente de la Conférence des religieuses et religieux de France. Au-delà des chiffres, l’ampleur du fléau qui ravage depuis des décennies tant de corps et d’âmes catholiques se dessine au fil des fautes institutionnelles que révèle l’étude des archives catholiques. Une certitude : l’Église savait. « Jusqu’aux années 2000, l’Église a manifesté une indifférence complète et même cruelle à l’égard des personnes ayant subi des agressions », dénonce Jean-Marc Sauvé.
Logique de dissimulation
Et très souvent, a préféré se protéger du scandale que protéger les victimes. En les incitant au silence. En niant leur parole. En isolant les agresseurs plutôt que de les juger. En les déplaçant géographiquement plutôt que de les sanctionner. « Jusque dans les années 1990, l’Église a majoritairement traité ces affaires sur le mode de la dissimulation. Parfois, on déplaçait simplement un prêtre d’une école à une autre, à 20 kilomètres de là », explique l’historien Philippe Portier, qui a pu accéder aux archives de l’Église avec son équipe de chercheurs de l’École des hautes études en science sociales, à la faveur de la levée du secret pontifical sur ces dossiers, fin 2019. Pendant des mois, il a pu explorer les fonds archivistiques catholiques nationaux, mais aussi les dossiers locaux de trente et un diocèses (un tiers du total) et quinze instituts religieux dont les Jésuites, les Dominicains, les Frères de l’instruction chrétienne ou encore les Frères et les Sœurs de Saint-Jean. Deux autres équipes se sont centrées sur les archives judiciaires de l’État français et les archives de la presse.
Pendant ces plus de deux ans et demi d’enquête, la commission Sauvé, financée par l’Église à hauteur de presque 3 millions d’euros (les vingt-deux membres, théologiens, chercheurs, professionnels de la santé ou encore de la justice, travaillaient à titre bénévole), a centré sa mission sur deux axes majeurs : l’écoute des victimes et le travail de recherche. Un appel à témoignage a été géré par la fédération France Victimes. Sur une période de dix-sept mois, 6 500 victimes et témoins ont pris la parole. 3 652 par téléphone, 2 459 par courrier électronique, 360 par voie postale. C’est par ce premier canal qu’environ 3 000 victimes ont pu être identifiées. Conformément à la loi, la commission a signalé une trentaine de situations au parquet et aux autorités ecclésiales.
Une priorité : écouter les victimes
Les membres de la Ciase ont également auditionné, par binômes et aidés par une équipe de l’Inserm, plus de 250 victimes. Certains de ces entretiens ont été réalisés en région, en parallèle d’un tour de France. À Lille, à Fort-de-France, à Rouen, à Nantes, à Pointe-à-Pitre ou encore à Dijon, la commission a organisé des réunions publiques. L’occasion de rassurer sur l’indépendance, les méthodes et les objectifs de la mission. Mais aussi d’entendre des victimes supplémentaires, venues raconter publiquement leur vécu. Des heures d’écoute éprouvantes donc, tant pour les témoins que pour celles et ceux qui les écoutaient. Les membres de la Ciase ont pu compter sur une psychothérapeute en cas de besoin. Alice Casagrande, membre de la commission, y a eu recours après une audition « épouvantable ». La présidente de la Commission pour la lutte contre la maltraitance et la promotion de la bientraitance du Haut Conseil de la famille et de l’enfance et de l’âge, et du Comité national consultatif des personnes handicapées, confie : « C’est un ami psychiatre qui m’a alertée : quand on écoute le récit de telles violences, un traumatisme diffus peut vous toucher. On ne s’en rend pas forcément compte, car cela vous ensevelit doucement, pas comme une avalanche mais comme de la neige qui tombe. »
Au sein du groupe de travail « Victimes et réparation », qu’elle a coordonné avec l’ancien juge des enfants Antoine Garapon, Alice Casagrande a partagé son expérience dans le secteur médico-social. Pendant six ans, au sein du collectif Associons nos savoirs, elle a œuvré pour que le « savoir expérientiel des patients » soit pris en compte dans la formation des professionnels de la santé et du social. Pour la Ciase, elle a reproduit la même méthode en montant un « groupe miroir » : chaque mois, des membres de la commission et des représentants des personnes victimes échangeaient, à égalité et non plus dans le cadre d’une audition, pour réfléchir notamment à la question des réparations. « L’enjeu était de faire de ces personnes des coéquipiers, pour entrer dans une logique de co-construction avec elles. Il était inenvisageable de rester dans une position d’expert, de surplomb. Les victimes ont un vrai pouvoir d’agir, il n’y a pas plus sachant qu’elles. Suite à ce groupe miroir, plusieurs d’entre elles nous ont confié se sentir restaurées dans leur capacité de créativité et de proposition. » Mardi matin, Jean-Marc Sauvé résumait ainsi : « Les victimes sont devenues témoins, et en ce sens actrices de la vérité. »
albert on mercredi 06 octobre 2021 - 14:42:12