Pédocriminalité : l’Église de France face au désastre
France - 6 octobre 2021
Source : Télérama
Présidée par Jean-Marc Sauvé, la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase) a rendu son rapport ce mardi, après deux ans et demi de travail. Elle estime à au moins 216 000 les victimes de prêtres, religieux ou religieuses pédocriminels.
« Messieurs, vous êtes une honte pour notre humanité. […] Vous devez payer pour tous ces crimes. » Tels sont les mots prononcés par François Devaux, l’une des victimes de l’ancien prêtre Bernard Preynat, lors de la remise du rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase). C’était ce mardi 5 octobre au matin, dans un auditorium au cœur de Paris, devant une dizaine d’évêques et le nonce apostolique, ambassadeur du Vatican en France. François Devaux était l’un des premiers à prendre la parole, avant même l’exposé des conclusions de la Ciase. Les victimes. D’abord les victimes. Surtout les victimes. À l’image de la commission présidée depuis presque trois ans par l’ancien vice-président du Conseil d’État Jean-Marc Sauvé, lui pour qui le vécu des victimes est « la matrice » du travail accompli depuis début 2019. Fin 2018, la Conférence des évêques de France et la Conférence des religieux et religieuses de France l’avaient missionné, lui et les vingt et un membres de la Ciase, pour mener à bien une tâche colossale : faire la lumière sur les violences sexuelles commises par le clergé français entre 1950 et 2020 à l’encontre de mineurs et d’adultes vulnérables, et examiner la manière dont ces violences ont été traitées par l’Église. Faire la lumière sur les ténèbres.
À la lecture de ce rapport de 485 pages (2 000 de plus si on prend en compte les annexes), la réalité, épouvantable, éclate : les ténèbres de l’Église de France sont opaques, profondes, effrayantes. Elles s’imposent en chiffres infernaux. Via son appel à témoignage, la commission a pu identifier 2 700 victimes. Mais l’enquête en population générale, réalisée par l’Inserm et l’Ifop à la demande de la Ciase, sur un échantillon de 28 010 Français et Françaises de plus de 18 ans, révèle, par une estimation statistique, un nombre d’une toute autre ampleur. Environ 216 000 personnes ont subi des violences sexuelles pendant leur minorité, commises par des prêtres, des religieux ou des religieuses. Des crimes de masse. « Une fosse commune des âmes déchiquetées par l’Église », selon les mots de François Devaux. Si on prend en compte les violences perpétrées par des laïcs en mission pour l’Église (par exemple dans l’enseignement religieux), ce nombre monte à 330 000 victimes. Et autant de vies physiques, psychiques et spirituelles abîmées. 34 % des agressions identifiées ont donc été commises par des laïcs.
Cette enquête en population générale estime par ailleurs que cinq millions et demi de Françaises et de Français ont subi des violences pédocriminelles. L’Église, juste après les milieux familiaux et amicaux, est le deuxième « lieu de socialisation » où ces violences sont le plus importantes. Devant les colonies de vacances, l’Éducation nationale (141 000 victimes estimées hors internat) ou les associations sportives. Les agressions commises dans le cadre de l’Église catholique représentent 4 % de tous les actes pédocriminels dénombrés par cette enquête, 6 % en prenant en compte les agresseurs laïcs.
Entre 2 900 et 3 200 agresseurs, au moins
Les travaux d’archives de la Ciase permettent par ailleurs d’estimer un premier nombre, minimal, de prêtres et religieux agresseurs entre 1950 et 2020 : ils sont, a minima, entre 2 900 et 3 200. Contrairement au reste de la société, où les victimes sont très majoritairement féminines, leurs proies sont, dans près de 80 % des cas, de jeunes garçons. Avec une forte concentration de victimes entre 10 et 13 ans. « II faut se départir de l’idée que les violences sexuelles de l’Église ont été éradiquées, que le problème est derrière nous », a insisté le président de la commission, Jean-Marc Sauvé, en soulignant que si les violences ont diminué entre 1970 et 1990, elles ont cessé de décroître depuis.
À la suite de la présentation du rapport, Éric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims et président de la Conférence des évêques de France, a réagi en ces termes : « J’exprime ma honte, mon effroi, ma détermination à agir avec les personnes victimes pour que le refus de voir, d’entendre, la volonté de cacher ou de masquer les faits, la réticence à les dénoncer publiquement disparaissent. Mon désir en ce jour est de vous demander à pardon, à chacune et à chacun. […] Nous évêques, voulons assurer à ceux qui voudront parler un jour qu’ils seront écoutés, entendus et pris au sérieux. »
« C’est un désastre. Tous ces crimes ont été commis dans une institution censée promouvoir la dignité humaine et la protection des plus vulnérables. C’est une trahison que je ressens intimement », nous confiait lundi Véronique Margron, religieuse, théologienne et présidente de la Conférence des religieuses et religieux de France. Au-delà des chiffres, l’ampleur du fléau qui ravage depuis des décennies tant de corps et d’âmes catholiques se dessine au fil des fautes institutionnelles que révèle l’étude des archives catholiques. Une certitude : l’Église savait. « Jusqu’aux années 2000, l’Église a manifesté une indifférence complète et même cruelle à l’égard des personnes ayant subi des agressions », dénonce Jean-Marc Sauvé.
Logique de dissimulation
Et très souvent, a préféré se protéger du scandale que protéger les victimes. En les incitant au silence. En niant leur parole. En isolant les agresseurs plutôt que de les juger. En les déplaçant géographiquement plutôt que de les sanctionner. « Jusque dans les années 1990, l’Église a majoritairement traité ces affaires sur le mode de la dissimulation. Parfois, on déplaçait simplement un prêtre d’une école à une autre, à 20 kilomètres de là », explique l’historien Philippe Portier, qui a pu accéder aux archives de l’Église avec son équipe de chercheurs de l’École des hautes études en science sociales, à la faveur de la levée du secret pontifical sur ces dossiers, fin 2019. Pendant des mois, il a pu explorer les fonds archivistiques catholiques nationaux, mais aussi les dossiers locaux de trente et un diocèses (un tiers du total) et quinze instituts religieux dont les Jésuites, les Dominicains, les Frères de l’instruction chrétienne ou encore les Frères et les Sœurs de Saint-Jean. Deux autres équipes se sont centrées sur les archives judiciaires de l’État français et les archives de la presse.
Pendant ces plus de deux ans et demi d’enquête, la commission Sauvé, financée par l’Église à hauteur de presque 3 millions d’euros (les vingt-deux membres, théologiens, chercheurs, professionnels de la santé ou encore de la justice, travaillaient à titre bénévole), a centré sa mission sur deux axes majeurs : l’écoute des victimes et le travail de recherche. Un appel à témoignage a été géré par la fédération France Victimes. Sur une période de dix-sept mois, 6 500 victimes et témoins ont pris la parole. 3 652 par téléphone, 2 459 par courrier électronique, 360 par voie postale. C’est par ce premier canal qu’environ 3 000 victimes ont pu être identifiées. Conformément à la loi, la commission a signalé une trentaine de situations au parquet et aux autorités ecclésiales.
Une priorité : écouter les victimes
Les membres de la Ciase ont également auditionné, par binômes et aidés par une équipe de l’Inserm, plus de 250 victimes. Certains de ces entretiens ont été réalisés en région, en parallèle d’un tour de France. À Lille, à Fort-de-France, à Rouen, à Nantes, à Pointe-à-Pitre ou encore à Dijon, la commission a organisé des réunions publiques. L’occasion de rassurer sur l’indépendance, les méthodes et les objectifs de la mission. Mais aussi d’entendre des victimes supplémentaires, venues raconter publiquement leur vécu. Des heures d’écoute éprouvantes donc, tant pour les témoins que pour celles et ceux qui les écoutaient. Les membres de la Ciase ont pu compter sur une psychothérapeute en cas de besoin. Alice Casagrande, membre de la commission, y a eu recours après une audition « épouvantable ». La présidente de la Commission pour la lutte contre la maltraitance et la promotion de la bientraitance du Haut Conseil de la famille et de l’enfance et de l’âge, et du Comité national consultatif des personnes handicapées, confie : « C’est un ami psychiatre qui m’a alertée : quand on écoute le récit de telles violences, un traumatisme diffus peut vous toucher. On ne s’en rend pas forcément compte, car cela vous ensevelit doucement, pas comme une avalanche mais comme de la neige qui tombe. »
Au sein du groupe de travail « Victimes et réparation », qu’elle a coordonné avec l’ancien juge des enfants Antoine Garapon, Alice Casagrande a partagé son expérience dans le secteur médico-social. Pendant six ans, au sein du collectif Associons nos savoirs, elle a œuvré pour que le « savoir expérientiel des patients » soit pris en compte dans la formation des professionnels de la santé et du social. Pour la Ciase, elle a reproduit la même méthode en montant un « groupe miroir » : chaque mois, des membres de la commission et des représentants des personnes victimes échangeaient, à égalité et non plus dans le cadre d’une audition, pour réfléchir notamment à la question des réparations. « L’enjeu était de faire de ces personnes des coéquipiers, pour entrer dans une logique de co-construction avec elles. Il était inenvisageable de rester dans une position d’expert, de surplomb. Les victimes ont un vrai pouvoir d’agir, il n’y a pas plus sachant qu’elles. Suite à ce groupe miroir, plusieurs d’entre elles nous ont confié se sentir restaurées dans leur capacité de créativité et de proposition. » Mardi matin, Jean-Marc Sauvé résumait ainsi : « Les victimes sont devenues témoins, et en ce sens actrices de la vérité. »
Source : Télérama
Présidée par Jean-Marc Sauvé, la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase) a rendu son rapport ce mardi, après deux ans et demi de travail. Elle estime à au moins 216 000 les victimes de prêtres, religieux ou religieuses pédocriminels.
« Messieurs, vous êtes une honte pour notre humanité. […] Vous devez payer pour tous ces crimes. » Tels sont les mots prononcés par François Devaux, l’une des victimes de l’ancien prêtre Bernard Preynat, lors de la remise du rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase). C’était ce mardi 5 octobre au matin, dans un auditorium au cœur de Paris, devant une dizaine d’évêques et le nonce apostolique, ambassadeur du Vatican en France. François Devaux était l’un des premiers à prendre la parole, avant même l’exposé des conclusions de la Ciase. Les victimes. D’abord les victimes. Surtout les victimes. À l’image de la commission présidée depuis presque trois ans par l’ancien vice-président du Conseil d’État Jean-Marc Sauvé, lui pour qui le vécu des victimes est « la matrice » du travail accompli depuis début 2019. Fin 2018, la Conférence des évêques de France et la Conférence des religieux et religieuses de France l’avaient missionné, lui et les vingt et un membres de la Ciase, pour mener à bien une tâche colossale : faire la lumière sur les violences sexuelles commises par le clergé français entre 1950 et 2020 à l’encontre de mineurs et d’adultes vulnérables, et examiner la manière dont ces violences ont été traitées par l’Église. Faire la lumière sur les ténèbres.
À la lecture de ce rapport de 485 pages (2 000 de plus si on prend en compte les annexes), la réalité, épouvantable, éclate : les ténèbres de l’Église de France sont opaques, profondes, effrayantes. Elles s’imposent en chiffres infernaux. Via son appel à témoignage, la commission a pu identifier 2 700 victimes. Mais l’enquête en population générale, réalisée par l’Inserm et l’Ifop à la demande de la Ciase, sur un échantillon de 28 010 Français et Françaises de plus de 18 ans, révèle, par une estimation statistique, un nombre d’une toute autre ampleur. Environ 216 000 personnes ont subi des violences sexuelles pendant leur minorité, commises par des prêtres, des religieux ou des religieuses. Des crimes de masse. « Une fosse commune des âmes déchiquetées par l’Église », selon les mots de François Devaux. Si on prend en compte les violences perpétrées par des laïcs en mission pour l’Église (par exemple dans l’enseignement religieux), ce nombre monte à 330 000 victimes. Et autant de vies physiques, psychiques et spirituelles abîmées. 34 % des agressions identifiées ont donc été commises par des laïcs.
Cette enquête en population générale estime par ailleurs que cinq millions et demi de Françaises et de Français ont subi des violences pédocriminelles. L’Église, juste après les milieux familiaux et amicaux, est le deuxième « lieu de socialisation » où ces violences sont le plus importantes. Devant les colonies de vacances, l’Éducation nationale (141 000 victimes estimées hors internat) ou les associations sportives. Les agressions commises dans le cadre de l’Église catholique représentent 4 % de tous les actes pédocriminels dénombrés par cette enquête, 6 % en prenant en compte les agresseurs laïcs.
Entre 2 900 et 3 200 agresseurs, au moins
Les travaux d’archives de la Ciase permettent par ailleurs d’estimer un premier nombre, minimal, de prêtres et religieux agresseurs entre 1950 et 2020 : ils sont, a minima, entre 2 900 et 3 200. Contrairement au reste de la société, où les victimes sont très majoritairement féminines, leurs proies sont, dans près de 80 % des cas, de jeunes garçons. Avec une forte concentration de victimes entre 10 et 13 ans. « II faut se départir de l’idée que les violences sexuelles de l’Église ont été éradiquées, que le problème est derrière nous », a insisté le président de la commission, Jean-Marc Sauvé, en soulignant que si les violences ont diminué entre 1970 et 1990, elles ont cessé de décroître depuis.
À la suite de la présentation du rapport, Éric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims et président de la Conférence des évêques de France, a réagi en ces termes : « J’exprime ma honte, mon effroi, ma détermination à agir avec les personnes victimes pour que le refus de voir, d’entendre, la volonté de cacher ou de masquer les faits, la réticence à les dénoncer publiquement disparaissent. Mon désir en ce jour est de vous demander à pardon, à chacune et à chacun. […] Nous évêques, voulons assurer à ceux qui voudront parler un jour qu’ils seront écoutés, entendus et pris au sérieux. »
« C’est un désastre. Tous ces crimes ont été commis dans une institution censée promouvoir la dignité humaine et la protection des plus vulnérables. C’est une trahison que je ressens intimement », nous confiait lundi Véronique Margron, religieuse, théologienne et présidente de la Conférence des religieuses et religieux de France. Au-delà des chiffres, l’ampleur du fléau qui ravage depuis des décennies tant de corps et d’âmes catholiques se dessine au fil des fautes institutionnelles que révèle l’étude des archives catholiques. Une certitude : l’Église savait. « Jusqu’aux années 2000, l’Église a manifesté une indifférence complète et même cruelle à l’égard des personnes ayant subi des agressions », dénonce Jean-Marc Sauvé.
Logique de dissimulation
Et très souvent, a préféré se protéger du scandale que protéger les victimes. En les incitant au silence. En niant leur parole. En isolant les agresseurs plutôt que de les juger. En les déplaçant géographiquement plutôt que de les sanctionner. « Jusque dans les années 1990, l’Église a majoritairement traité ces affaires sur le mode de la dissimulation. Parfois, on déplaçait simplement un prêtre d’une école à une autre, à 20 kilomètres de là », explique l’historien Philippe Portier, qui a pu accéder aux archives de l’Église avec son équipe de chercheurs de l’École des hautes études en science sociales, à la faveur de la levée du secret pontifical sur ces dossiers, fin 2019. Pendant des mois, il a pu explorer les fonds archivistiques catholiques nationaux, mais aussi les dossiers locaux de trente et un diocèses (un tiers du total) et quinze instituts religieux dont les Jésuites, les Dominicains, les Frères de l’instruction chrétienne ou encore les Frères et les Sœurs de Saint-Jean. Deux autres équipes se sont centrées sur les archives judiciaires de l’État français et les archives de la presse.
Pendant ces plus de deux ans et demi d’enquête, la commission Sauvé, financée par l’Église à hauteur de presque 3 millions d’euros (les vingt-deux membres, théologiens, chercheurs, professionnels de la santé ou encore de la justice, travaillaient à titre bénévole), a centré sa mission sur deux axes majeurs : l’écoute des victimes et le travail de recherche. Un appel à témoignage a été géré par la fédération France Victimes. Sur une période de dix-sept mois, 6 500 victimes et témoins ont pris la parole. 3 652 par téléphone, 2 459 par courrier électronique, 360 par voie postale. C’est par ce premier canal qu’environ 3 000 victimes ont pu être identifiées. Conformément à la loi, la commission a signalé une trentaine de situations au parquet et aux autorités ecclésiales.
Une priorité : écouter les victimes
Les membres de la Ciase ont également auditionné, par binômes et aidés par une équipe de l’Inserm, plus de 250 victimes. Certains de ces entretiens ont été réalisés en région, en parallèle d’un tour de France. À Lille, à Fort-de-France, à Rouen, à Nantes, à Pointe-à-Pitre ou encore à Dijon, la commission a organisé des réunions publiques. L’occasion de rassurer sur l’indépendance, les méthodes et les objectifs de la mission. Mais aussi d’entendre des victimes supplémentaires, venues raconter publiquement leur vécu. Des heures d’écoute éprouvantes donc, tant pour les témoins que pour celles et ceux qui les écoutaient. Les membres de la Ciase ont pu compter sur une psychothérapeute en cas de besoin. Alice Casagrande, membre de la commission, y a eu recours après une audition « épouvantable ». La présidente de la Commission pour la lutte contre la maltraitance et la promotion de la bientraitance du Haut Conseil de la famille et de l’enfance et de l’âge, et du Comité national consultatif des personnes handicapées, confie : « C’est un ami psychiatre qui m’a alertée : quand on écoute le récit de telles violences, un traumatisme diffus peut vous toucher. On ne s’en rend pas forcément compte, car cela vous ensevelit doucement, pas comme une avalanche mais comme de la neige qui tombe. »
Au sein du groupe de travail « Victimes et réparation », qu’elle a coordonné avec l’ancien juge des enfants Antoine Garapon, Alice Casagrande a partagé son expérience dans le secteur médico-social. Pendant six ans, au sein du collectif Associons nos savoirs, elle a œuvré pour que le « savoir expérientiel des patients » soit pris en compte dans la formation des professionnels de la santé et du social. Pour la Ciase, elle a reproduit la même méthode en montant un « groupe miroir » : chaque mois, des membres de la commission et des représentants des personnes victimes échangeaient, à égalité et non plus dans le cadre d’une audition, pour réfléchir notamment à la question des réparations. « L’enjeu était de faire de ces personnes des coéquipiers, pour entrer dans une logique de co-construction avec elles. Il était inenvisageable de rester dans une position d’expert, de surplomb. Les victimes ont un vrai pouvoir d’agir, il n’y a pas plus sachant qu’elles. Suite à ce groupe miroir, plusieurs d’entre elles nous ont confié se sentir restaurées dans leur capacité de créativité et de proposition. » Mardi matin, Jean-Marc Sauvé résumait ainsi : « Les victimes sont devenues témoins, et en ce sens actrices de la vérité. »
albert on mercredi 06 octobre 2021 - 14:42:12
Le Vatican sanctionne un archevêque polonais pour avoir couvert des abus
Pologne - 21/08/2021
Source : Lematin.ch
Depuis l’année dernière, huit évêques polonais et un cardinal ont été sanctionnés pour avoir dissimulé des actes de pédocriminalité commis par des membres du clergé.
Le Vatican a sanctionné un archevêque polonais à la retraite pour avoir couvert des agressions sexuelles sur mineurs, a indiqué samedi l’archidiocèse de Wroclaw. Le cas de Marian Golebiewski, 83 ans, n’est que le dernier d’une longue série de scandales d’agressions sexuelles qui ont secoué l’Église catholique dans cet État membre de l’UE à prédominance catholique. «À la suite de notifications formelles, le Saint-Siège a mené une procédure concernant la négligence signalée de l’archevêque Marian Golebiewski dans des cas d’abus sexuels sur des mineurs par certains prêtres», a déclaré l’archidiocèse dans un communiqué.
Ces faits ont eu lieu alors que Marian Golebiewski était évêque de Koszalin-Kolobrzeg (nord de la Pologne) de 1996 à 2004, ainsi que lorsqu’il était archevêque de Wroclaw (ouest), de 2004 à 2013, ajoute le communiqué. À la suite de son enquête, le Vatican a décidé d’interdire à Marian Golebiewski d’exercer des fonctions publiques et de lui ordonner de faire des dons à une fondation catholique pour la protection des mineurs.
Huit évêques et un cardinal
L’Église, politiquement très influente en Pologne, est confrontée à une série d’accusations, très médiatisées, de pédocriminalité et de dissimulations, un sujet tabou il n’y a pas longtemps encore dans ce pays très attaché à la foi catholique. Depuis l’année dernière, le Vatican a sanctionné huit évêques polonais pour avoir couvert des actes de pédocriminalité commis par des membres du clergé, ainsi qu’un cardinal.
En juillet, la commission d’État chargée de la pédophilie a indiqué que des prêtres étaient impliqués dans près d’un tiers des actes de pédocriminalité répertoriés en Pologne dans les années 2017-2020, sur un total de 345 cas étudiés sur cette période. La commission, créée en 2019, a également indiqué n’avoir pas reçu, malgré ses demandes, de documentation concernant les cas de pédocriminalité de la part de l’Église.
Dans son propre rapport présenté en juin, l’Église catholique a révélé avoir reçu depuis 2018 plusieurs centaines de nouvelles plaintes pour des agressions sexuelles sur mineurs commises par des membres du clergé. De juillet 2018 à la fin de l’année dernière, 368 cas d’agressions sexuelles, commises entre 1958 et l’année dernière, ont été signalés à l’Église.
Source : Lematin.ch
Depuis l’année dernière, huit évêques polonais et un cardinal ont été sanctionnés pour avoir dissimulé des actes de pédocriminalité commis par des membres du clergé.
Le Vatican a sanctionné un archevêque polonais à la retraite pour avoir couvert des agressions sexuelles sur mineurs, a indiqué samedi l’archidiocèse de Wroclaw. Le cas de Marian Golebiewski, 83 ans, n’est que le dernier d’une longue série de scandales d’agressions sexuelles qui ont secoué l’Église catholique dans cet État membre de l’UE à prédominance catholique. «À la suite de notifications formelles, le Saint-Siège a mené une procédure concernant la négligence signalée de l’archevêque Marian Golebiewski dans des cas d’abus sexuels sur des mineurs par certains prêtres», a déclaré l’archidiocèse dans un communiqué.
Ces faits ont eu lieu alors que Marian Golebiewski était évêque de Koszalin-Kolobrzeg (nord de la Pologne) de 1996 à 2004, ainsi que lorsqu’il était archevêque de Wroclaw (ouest), de 2004 à 2013, ajoute le communiqué. À la suite de son enquête, le Vatican a décidé d’interdire à Marian Golebiewski d’exercer des fonctions publiques et de lui ordonner de faire des dons à une fondation catholique pour la protection des mineurs.
Huit évêques et un cardinal
L’Église, politiquement très influente en Pologne, est confrontée à une série d’accusations, très médiatisées, de pédocriminalité et de dissimulations, un sujet tabou il n’y a pas longtemps encore dans ce pays très attaché à la foi catholique. Depuis l’année dernière, le Vatican a sanctionné huit évêques polonais pour avoir couvert des actes de pédocriminalité commis par des membres du clergé, ainsi qu’un cardinal.
En juillet, la commission d’État chargée de la pédophilie a indiqué que des prêtres étaient impliqués dans près d’un tiers des actes de pédocriminalité répertoriés en Pologne dans les années 2017-2020, sur un total de 345 cas étudiés sur cette période. La commission, créée en 2019, a également indiqué n’avoir pas reçu, malgré ses demandes, de documentation concernant les cas de pédocriminalité de la part de l’Église.
Dans son propre rapport présenté en juin, l’Église catholique a révélé avoir reçu depuis 2018 plusieurs centaines de nouvelles plaintes pour des agressions sexuelles sur mineurs commises par des membres du clergé. De juillet 2018 à la fin de l’année dernière, 368 cas d’agressions sexuelles, commises entre 1958 et l’année dernière, ont été signalés à l’Église.
albert on mercredi 08 septembre 2021 - 15:49:19
Gard : s'affichant comme une fille de 18 ans, un prêtre attirait des ados sur internet
Gard - 22 mars 2018
Source : msn
Le Procureur a requis la mise en examen du prêtre de 45 ans pour "corruption de mineurs" mais aussi "chantage".
Soupçonné d'avoir attiré des adolescents sur les réseaux sociaux en s'affichant comme une fille de 18 ans, un prêtre gardois a été mis en examen par un juge de Nîmes et suspendu par sa hiérarchie mercredi soir, a-t-on appris auprès du parquet et du diocèse. Le Procureur de la République de Nîmes, Erick Maurel a indiqué avoir requis la mise en examen de ce prêtre de 45 ans pour "corruption de mineurs" mais aussi "chantage", via un réseau social, des faits passibles de sept ans de prison. Le procureur a également demandé le placement sous contrôle judiciaire du prêtre, dont la paroisse n'a pas été précisée. Cet homme n'aurait jamais rencontré physiquement ses victimes.
Photos dénudés.
Une perquisition s'est déroulée au domicile du mis en cause, a ajouté le Procureur, soulignant que "du matériel informatique a été saisi" et "est en cours d'exploitation". Une enquête était ouverte depuis quelques mois après que trois jeunes adolescents ont expliqué avoir été attirés sur internet par une jeune fille qui semblait de leur âge. Mais sur la toile, derrière le pseudo féminin, se cachait non pas une fille de 18 ans mais bien un quadragénaire. Les mineurs avaient fourni au prêtre des photos d'eux dénudés, pensant qu'ils allaient séduire la jeune fille en question. Le prêtre est également suspecté d'avoir fait chanter un jeune en lui disant qu'il allait diffuser des images de lui dénudé sur les réseaux sociaux.
Identification de l'adresse IP.
Ce sont des parents, alertés par leur fils, qui auraient dénoncé les faits, permettant le déclenchement d'une enquête pénale à l'issue de laquelle les enquêteurs du groupement de gendarmerie du Gard ont réussi à identifier les adresses IP des ordinateurs utilisés par le prêtre. "Notre pensée rejoint d'abord toutes les personnes blessées, affectées, déstabilisées par des agissements délictueux : les enfants et les jeunes concernés, leurs familles ainsi que les paroissiens et tous ceux qui estiment que leur confiance est trahie", soulignait mercredi soir l'évêque de Nîmes Mgr Robert Wattebled.
Source : msn
Le Procureur a requis la mise en examen du prêtre de 45 ans pour "corruption de mineurs" mais aussi "chantage".
Soupçonné d'avoir attiré des adolescents sur les réseaux sociaux en s'affichant comme une fille de 18 ans, un prêtre gardois a été mis en examen par un juge de Nîmes et suspendu par sa hiérarchie mercredi soir, a-t-on appris auprès du parquet et du diocèse. Le Procureur de la République de Nîmes, Erick Maurel a indiqué avoir requis la mise en examen de ce prêtre de 45 ans pour "corruption de mineurs" mais aussi "chantage", via un réseau social, des faits passibles de sept ans de prison. Le procureur a également demandé le placement sous contrôle judiciaire du prêtre, dont la paroisse n'a pas été précisée. Cet homme n'aurait jamais rencontré physiquement ses victimes.
Photos dénudés.
Une perquisition s'est déroulée au domicile du mis en cause, a ajouté le Procureur, soulignant que "du matériel informatique a été saisi" et "est en cours d'exploitation". Une enquête était ouverte depuis quelques mois après que trois jeunes adolescents ont expliqué avoir été attirés sur internet par une jeune fille qui semblait de leur âge. Mais sur la toile, derrière le pseudo féminin, se cachait non pas une fille de 18 ans mais bien un quadragénaire. Les mineurs avaient fourni au prêtre des photos d'eux dénudés, pensant qu'ils allaient séduire la jeune fille en question. Le prêtre est également suspecté d'avoir fait chanter un jeune en lui disant qu'il allait diffuser des images de lui dénudé sur les réseaux sociaux.
Identification de l'adresse IP.
Ce sont des parents, alertés par leur fils, qui auraient dénoncé les faits, permettant le déclenchement d'une enquête pénale à l'issue de laquelle les enquêteurs du groupement de gendarmerie du Gard ont réussi à identifier les adresses IP des ordinateurs utilisés par le prêtre. "Notre pensée rejoint d'abord toutes les personnes blessées, affectées, déstabilisées par des agissements délictueux : les enfants et les jeunes concernés, leurs familles ainsi que les paroissiens et tous ceux qui estiment que leur confiance est trahie", soulignait mercredi soir l'évêque de Nîmes Mgr Robert Wattebled.
albert on jeudi 22 mars 2018 - 16:55:43
Un prêtre mexicain condamné à 63 ans de prison pour pédophilie
Mexique - 14/03/2018
Source : la-croix.com
La justice mexicaine a condamné un prêtre à 63 ans de prison pour abus sexuels sur mineur.
Les avocats de la victime, qui se bat depuis dix ans pour se faire entendre, ont annoncé qu’elle allait entreprendre une nouvelle action en justice pour demander à l’Église catholique mexicaine réparation de son silence.
Un prêtre mexicain a été condamné, le 8 mars, à 63 ans de prison pour avoir abusé sexuellement d’un homme mineur à l’époque des faits. Le prêtre Carlos Lopez Valdès, âgé de 72 ans et incarcéré depuis 2016, « a été reconnu coupable de viol et condamné à 63 ans de prison », a indiqué dans un communiqué l’association de défense des droits de l’Homme Cencos. C’est la première fois qu’un prêtre est condamné à une peine de prison pour pédophilie à Mexico.
La victime, Jesus Romero Colin, 35 ans, aujourd’hui psychologue et père de famille, avait été abusé sexuellement alors qu’il avait 11 ans, par le père Valdès, alors curé de la paroisse où il était enfant de chœur, à Tlalpan, dans la banlieue de Mexico. Ce dernier emmenait des enfants défavorisés en week-end dans une grande villa avec piscine.
Un témoignage poignant dans un documentaire franco-mexicain
Le jeune homme avait livré un témoignage poignant de ces abus, qui durèrent entre 1994 et 1998, dans un documentaire franco-mexicain réalisé par Alejandra Sanchez en 2010 (1). Elle-même croyante et militante, elle avait suivi Jesus Colin dans son combat pour se reconstruire et tenter de retrouver son agresseur présumé.
Mis à rude épreuve, le spectateur plongeait dans le flot tumultueux de ses sentiments, parfois contradictoires. Douleur, honte, colère, culpabilité… La caméra scrutait aussi le drame intérieur de ses parents, une famille pauvre de Mexico. Le père tentant d’oublier. La mère, très pieuse, s’en voulant de n’avoir pas vu, ou de n’avoir pas voulu voir.
Une première plainte en 2007
Jesus Colin avait déposé plainte en 2007 mais il affirme avoir rencontré beaucoup de résistance de la part de la justice civile et des autorités ecclésiales. À la sortie du documentaire au Mexique, en 2011, sa plainte n’avait toujours pas abouti mais le prêtre avait été démis de ses fonctions six mois plus tôt. Sa rencontre avec le P. Valdez, filmée en caméra cachée, avait été terriblement décevante pour le jeune homme, confronté à un mur.
Jesus Colin, qui a créé une association de victimes (Inside, Prevención y apoyo a víctimas de abuso sexual), accuse aujourd’hui l’Église catholique mexicaine d’avoir ignoré sa dénonciation des faits. Les autorités ecclésiales « soutenaient que je voulais de l’argent, que je mentais, que je voulais attaquer l’Église », a commenté le jeune homme qui se bat depuis une dizaine d’années pour obtenir justice.
Ses avocats et ceux de l’association Cencos ont annoncé vouloir intenter une action en justice contre la hiérarchie catholique mexicaine afin d’obtenir une réparation financière. Ils mettent en cause deux évêques qui auraient été au courant mais n’auraient pas dénoncé les faits.
Jesus Colin a également écrit au pape François en 2013 pour dénoncer les abus dont il a été victime. Il assure que ce dernier lui a répondu en lui demandant pardon au nom de l’Église catholique.
Le diocèse de Mexico a publié un communiqué affirmant que « ces comportements terribles suscitent en nous tristesse et honte ». « Nous déplorons profondément ce qui est arrivé », poursuit le texte qui assure de la « tolérance zéro » en vigueur dans le diocèse.
Céline Hoyeau
(1) Agnus Dei
Source : lefigaro
Un prêtre mexicain condamné pour pédophilie
Un prêtre mexicain a été condamné à 63 ans de prison pour avoir abusé sexuellement d'un homme mineur à l'époque des faits, a appris l'AFP hier auprès des avocats de la victime. Le prêtre Carlos Lopez Valdès, 72 ans, "a été reconnu coupable de viol et condamné à 63 ans de prison", a indiqué dans un communiqué l'association de défense des droits de l'Homme Cencos.
La victime, Jesus Romero Colin, âgé aujourd'hui de 33 ans, avait été abusé sexuellement pendant plus d'une décennie par le prêtre. Il a accusé l'Eglise catholique mexicaine d'avoir ignoré sa dénonciation des faits dont il a été victime. Il a assuré qu'après avoir écrit au pape François pour dénoncer les abus dont il a été victime, le souverain pontife lui a répondu en lui demandant pardon au nom de l'Eglise catholique. Les avocats de la victime et de l'association Cencos préparent une procédure contre l'Eglise catholique afin d'obtenir une réparation financière.
En 1997, l'une des plus grands scandales de pédophilie avait éclaté lorsqu'un groupe de huit ancien Légionnaires du Christ accusèrent d'abus sexuels le fondateur de la congrégation, le Mexicain Marcial Maciel, qui menait en outre une double vie avec deux femmes et plusieurs enfants, également victimes. Après des années de démentis de la part de la hiérarchie catholique, le prêtre fut démis de son ministère et poussé à prendre sa retraite pour mener "une vie de prière et de pénitence". Il est mort en 2008 à l'âge de 87 ans sans avoir jamais été inquiété par la justice.
Source : la-croix.com
La justice mexicaine a condamné un prêtre à 63 ans de prison pour abus sexuels sur mineur.
Les avocats de la victime, qui se bat depuis dix ans pour se faire entendre, ont annoncé qu’elle allait entreprendre une nouvelle action en justice pour demander à l’Église catholique mexicaine réparation de son silence.
Un prêtre mexicain a été condamné, le 8 mars, à 63 ans de prison pour avoir abusé sexuellement d’un homme mineur à l’époque des faits. Le prêtre Carlos Lopez Valdès, âgé de 72 ans et incarcéré depuis 2016, « a été reconnu coupable de viol et condamné à 63 ans de prison », a indiqué dans un communiqué l’association de défense des droits de l’Homme Cencos. C’est la première fois qu’un prêtre est condamné à une peine de prison pour pédophilie à Mexico.
La victime, Jesus Romero Colin, 35 ans, aujourd’hui psychologue et père de famille, avait été abusé sexuellement alors qu’il avait 11 ans, par le père Valdès, alors curé de la paroisse où il était enfant de chœur, à Tlalpan, dans la banlieue de Mexico. Ce dernier emmenait des enfants défavorisés en week-end dans une grande villa avec piscine.
Un témoignage poignant dans un documentaire franco-mexicain
Le jeune homme avait livré un témoignage poignant de ces abus, qui durèrent entre 1994 et 1998, dans un documentaire franco-mexicain réalisé par Alejandra Sanchez en 2010 (1). Elle-même croyante et militante, elle avait suivi Jesus Colin dans son combat pour se reconstruire et tenter de retrouver son agresseur présumé.
Mis à rude épreuve, le spectateur plongeait dans le flot tumultueux de ses sentiments, parfois contradictoires. Douleur, honte, colère, culpabilité… La caméra scrutait aussi le drame intérieur de ses parents, une famille pauvre de Mexico. Le père tentant d’oublier. La mère, très pieuse, s’en voulant de n’avoir pas vu, ou de n’avoir pas voulu voir.
Une première plainte en 2007
Jesus Colin avait déposé plainte en 2007 mais il affirme avoir rencontré beaucoup de résistance de la part de la justice civile et des autorités ecclésiales. À la sortie du documentaire au Mexique, en 2011, sa plainte n’avait toujours pas abouti mais le prêtre avait été démis de ses fonctions six mois plus tôt. Sa rencontre avec le P. Valdez, filmée en caméra cachée, avait été terriblement décevante pour le jeune homme, confronté à un mur.
Jesus Colin, qui a créé une association de victimes (Inside, Prevención y apoyo a víctimas de abuso sexual), accuse aujourd’hui l’Église catholique mexicaine d’avoir ignoré sa dénonciation des faits. Les autorités ecclésiales « soutenaient que je voulais de l’argent, que je mentais, que je voulais attaquer l’Église », a commenté le jeune homme qui se bat depuis une dizaine d’années pour obtenir justice.
Ses avocats et ceux de l’association Cencos ont annoncé vouloir intenter une action en justice contre la hiérarchie catholique mexicaine afin d’obtenir une réparation financière. Ils mettent en cause deux évêques qui auraient été au courant mais n’auraient pas dénoncé les faits.
Jesus Colin a également écrit au pape François en 2013 pour dénoncer les abus dont il a été victime. Il assure que ce dernier lui a répondu en lui demandant pardon au nom de l’Église catholique.
Le diocèse de Mexico a publié un communiqué affirmant que « ces comportements terribles suscitent en nous tristesse et honte ». « Nous déplorons profondément ce qui est arrivé », poursuit le texte qui assure de la « tolérance zéro » en vigueur dans le diocèse.
Céline Hoyeau
(1) Agnus Dei
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Source : lefigaro
Un prêtre mexicain condamné pour pédophilie
Un prêtre mexicain a été condamné à 63 ans de prison pour avoir abusé sexuellement d'un homme mineur à l'époque des faits, a appris l'AFP hier auprès des avocats de la victime. Le prêtre Carlos Lopez Valdès, 72 ans, "a été reconnu coupable de viol et condamné à 63 ans de prison", a indiqué dans un communiqué l'association de défense des droits de l'Homme Cencos.
La victime, Jesus Romero Colin, âgé aujourd'hui de 33 ans, avait été abusé sexuellement pendant plus d'une décennie par le prêtre. Il a accusé l'Eglise catholique mexicaine d'avoir ignoré sa dénonciation des faits dont il a été victime. Il a assuré qu'après avoir écrit au pape François pour dénoncer les abus dont il a été victime, le souverain pontife lui a répondu en lui demandant pardon au nom de l'Eglise catholique. Les avocats de la victime et de l'association Cencos préparent une procédure contre l'Eglise catholique afin d'obtenir une réparation financière.
En 1997, l'une des plus grands scandales de pédophilie avait éclaté lorsqu'un groupe de huit ancien Légionnaires du Christ accusèrent d'abus sexuels le fondateur de la congrégation, le Mexicain Marcial Maciel, qui menait en outre une double vie avec deux femmes et plusieurs enfants, également victimes. Après des années de démentis de la part de la hiérarchie catholique, le prêtre fut démis de son ministère et poussé à prendre sa retraite pour mener "une vie de prière et de pénitence". Il est mort en 2008 à l'âge de 87 ans sans avoir jamais été inquiété par la justice.
albert on mercredi 14 mars 2018 - 16:19:47
Chili: l'enquête sur l'affaire de Mgr Barros pourrait être étendue à d'autres cas d'abus
Chili - 23.02.2018
Source : cath.ch
Isaac Givovich, au nom des victimes qui ont dénoncé les cas d’abus sexuels commis par les Frères maristes au Chili, a remis le 23 février 2018 une lettre à la nonciature apostolique à Santiago. Ils veulent, eux aussi, être entendus par Mgr Charles Scicluna, l’envoyé spécial du pape François.
Mgr Charles Scicluna, l’envoyé spécial du pape François chargé d’enquêter sur les dénonciations visant Mgr Juan Barros. Ce dernier, évêque d’Osorno, est accusé d’avoir couvert les abus perpétrés par le prêtre pédophile Fernando Karadima. Mais des victimes d’autres prêtres pédophiles sollicitent une entrevue avec Mgr Scicluna.
Les Frères maristes s’excusent
Les Frères maristes du Chili avaient déjà reconnu, le 28 août 2017, une série d’abus sexuels commis par un de leurs religieux sur au moins quatorze jeunes mineurs dans deux écoles de la congrégation entre les années 1970 et 2000. Les religieux ont envoyé une lettre le 19 février 2018, signée par le provincial Saturnino Alonso et le vice-provincial Patricio Pino. Ils reconnaissent les faits et s’excusent les dommages qu’un membre de la congrégation a causés à Isaac Givovich dans son enfance et pour les abus qu’il a subis à l’Institut Alonso de Ercilla. Ils relèvent que les abus commis sont “l’antithèse des valeurs maristes”.
Les victimes des religieux proposent l’établissement d’une commission de vérité, justice et réparation, une instance ecclésiastique réunissant toutes les dénonciations et également toutes les victimes.
Les victimes veulent être entendues
Comme Mgr Scicluna a été hospitalisé en raison d’une affection inflammatoire de la vésicule biliaire qui a nécessité une laparoscopie, l’enquête sur le cas de Mgr Barros reste aux mains de l’Espagnol Jordi Bertomeu, official de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. Ce dernier accompagne le prélat maltais qui se relève de son opération à la Clinique San Carlos de Apoquindo.
L’audition des victimes des Frères maristes n’est pas encore assurée, car la décision dépend uniquement de Mgr Scicluna ou du Père Bertomeu. C’est aux envoyés du Vatican de décider s’ils vont élargir les auditions à d’autres cas d’abus sexuels commis par des prêtres, a précisé Jaime Coiro, porte-parole de la Conférence épiscopale chilienne (CEC).
80 condamnations
Depuis la condamnation, en juin 2003, du Père Andrés Aguirre pour sept cas d’abus sexuels et de viols, pas moins de 80 condamnations pour abus sexuels ont été prononcées contre des membres de l’Eglise catholique chilienne, lors des quinze dernières années.
Jeudi 22 février, le Père Bertomeu a reçu le témoignage à la nonciature Mgr Juan Luis Ysern, évêque émérite du diocèse d’Ancud, au sud du Chili. Ce dernier, dans une lettre ouverte, avait demandé en 2015 à Mgr Barros de renoncer à sa charge d’évêque d’Osorno “pour que la paix revienne dans la communauté” qui le rejetait pour ses liens avec Fernando Karadima.
Excuses présentées aux victimes
Après la réunion avec le Père Bertomeu, Mgr Ysern a déclaré à la presse que quand le pape a qualifié de “calomnies” les accusations contre Mgr Barros, “c’est parfaitement clair qu’il avait tort”.
Dans l’avion, tenant sa traditionnelle conférence de presse au retour de son voyage apostolique au Chili et au Pérou, le pontife avait notamment présenté ses excuses aux victimes d’abus sexuels, regrettant, à propos du cas Barros, d’avoir employé le mot de “preuves” nécessaires pour faire la démonstration de l’existence d’abus. Il avait cependant assuré que “si quelqu’un vient et me donne des éléments, je serai le premier à l’écouter”. Ce sera la tâche de Mgr Charles Scicluna, l’envoyé spécial du pape chargé d’enquêter sur “l’affaire Barros”, d’apporter les éclaircissements nécessaires à une opinion bien fondée. (cath.ch/com/be)
Source : cath.ch
Isaac Givovich, au nom des victimes qui ont dénoncé les cas d’abus sexuels commis par les Frères maristes au Chili, a remis le 23 février 2018 une lettre à la nonciature apostolique à Santiago. Ils veulent, eux aussi, être entendus par Mgr Charles Scicluna, l’envoyé spécial du pape François.
Mgr Charles Scicluna, l’envoyé spécial du pape François chargé d’enquêter sur les dénonciations visant Mgr Juan Barros. Ce dernier, évêque d’Osorno, est accusé d’avoir couvert les abus perpétrés par le prêtre pédophile Fernando Karadima. Mais des victimes d’autres prêtres pédophiles sollicitent une entrevue avec Mgr Scicluna.
Les Frères maristes s’excusent
Les Frères maristes du Chili avaient déjà reconnu, le 28 août 2017, une série d’abus sexuels commis par un de leurs religieux sur au moins quatorze jeunes mineurs dans deux écoles de la congrégation entre les années 1970 et 2000. Les religieux ont envoyé une lettre le 19 février 2018, signée par le provincial Saturnino Alonso et le vice-provincial Patricio Pino. Ils reconnaissent les faits et s’excusent les dommages qu’un membre de la congrégation a causés à Isaac Givovich dans son enfance et pour les abus qu’il a subis à l’Institut Alonso de Ercilla. Ils relèvent que les abus commis sont “l’antithèse des valeurs maristes”.
Les victimes des religieux proposent l’établissement d’une commission de vérité, justice et réparation, une instance ecclésiastique réunissant toutes les dénonciations et également toutes les victimes.
Les victimes veulent être entendues
Comme Mgr Scicluna a été hospitalisé en raison d’une affection inflammatoire de la vésicule biliaire qui a nécessité une laparoscopie, l’enquête sur le cas de Mgr Barros reste aux mains de l’Espagnol Jordi Bertomeu, official de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. Ce dernier accompagne le prélat maltais qui se relève de son opération à la Clinique San Carlos de Apoquindo.
L’audition des victimes des Frères maristes n’est pas encore assurée, car la décision dépend uniquement de Mgr Scicluna ou du Père Bertomeu. C’est aux envoyés du Vatican de décider s’ils vont élargir les auditions à d’autres cas d’abus sexuels commis par des prêtres, a précisé Jaime Coiro, porte-parole de la Conférence épiscopale chilienne (CEC).
80 condamnations
Depuis la condamnation, en juin 2003, du Père Andrés Aguirre pour sept cas d’abus sexuels et de viols, pas moins de 80 condamnations pour abus sexuels ont été prononcées contre des membres de l’Eglise catholique chilienne, lors des quinze dernières années.
Jeudi 22 février, le Père Bertomeu a reçu le témoignage à la nonciature Mgr Juan Luis Ysern, évêque émérite du diocèse d’Ancud, au sud du Chili. Ce dernier, dans une lettre ouverte, avait demandé en 2015 à Mgr Barros de renoncer à sa charge d’évêque d’Osorno “pour que la paix revienne dans la communauté” qui le rejetait pour ses liens avec Fernando Karadima.
Excuses présentées aux victimes
Après la réunion avec le Père Bertomeu, Mgr Ysern a déclaré à la presse que quand le pape a qualifié de “calomnies” les accusations contre Mgr Barros, “c’est parfaitement clair qu’il avait tort”.
Dans l’avion, tenant sa traditionnelle conférence de presse au retour de son voyage apostolique au Chili et au Pérou, le pontife avait notamment présenté ses excuses aux victimes d’abus sexuels, regrettant, à propos du cas Barros, d’avoir employé le mot de “preuves” nécessaires pour faire la démonstration de l’existence d’abus. Il avait cependant assuré que “si quelqu’un vient et me donne des éléments, je serai le premier à l’écouter”. Ce sera la tâche de Mgr Charles Scicluna, l’envoyé spécial du pape chargé d’enquêter sur “l’affaire Barros”, d’apporter les éclaircissements nécessaires à une opinion bien fondée. (cath.ch/com/be)
albert on vendredi 23 février 2018 - 17:49:28
Un juge de la Rote condamné pour possession d’images pédopornographiques
Rome - 16/02/2018
Source : la-croix
Mgr Pietro Amenta a plaidé coupable après la découverte de 80 photos pédopornographiques sur son ordinateur et a été condamné, jeudi 15 février, à 14 mois de prison avec sursis.
Un prélat auditeur du Tribunal de la Rote romaine, la plus haute juridiction de l’Église en matière de procès matrimoniaux, a été condamné jeudi 15 février par un juge de Rome pour détention d’images à caractère pédopornographiques, rapporte le quotidien Il Messaggero.
Ayant choisi de plaider coupable, Mgr Pietro Amenta, 55 ans, prêtre du diocèse de Matera (sud de l’Italie), a écopé d’une peine de 14 mois de prison avec sursis.
Selon le quotidien romain, l’affaire aurait éclaté un soir du mois de mars après une altercation, quand un jeune Roumain de 18 ans a accusé un homme d’attouchement dans un marché.
Connu de la police
Pour expliquer ses gestes ambigus, l’homme, qui s’est révélé être prêtre, a d’abord argué du peu de place entre les étals, avant de s’enfuir, poursuivi par le jeune homme.
Tous deux ont ensuite été rattrapés par un agent municipal hors service, avant l’arrivée d’une voiture des carabiniers auprès de qui le jeune homme s’est plaint d’avoir été victime à deux reprises d’attouchements par le prêtre.
Lors des vérifications par les carabiniers, il est apparu que le jeune Roumain n’était pas connu des services de police italiens tandis que le prêtre, prélat auditeur à la Rote depuis 2012, avait déjà fait l’objet d’une plainte pour actes obscènes en 1991 et, en 2004, pour harcèlement sexuel. En 2013, il avait également porté plainte après avoir été volé par deux transsexuels.
Enquêtes au Vatican
Lors d’une perquisition chez lui, les carabiniers ont alors trouvé sur son ordinateur 80 photos pornographiques avec des mineurs au premier plan. S’il a nié les avoir téléchargées, le prêtre a ensuite choisi de passer un marché avec la justice italienne.
Si ce cas intéresse la justice italienne, le promoteur de justice de l’État de la Cité du Vatican avait révélé, début février lors de la rentrée judiciaire vaticane, que ses services instruisaient actuellement deux cas de pédophilie de la part de personnes travaillant pour le Vatican.
Jusqu’ici, un seul cas était connu : celui d’un prêtre de la nonciature à Washington visé par une enquête pour possession d’images pédopornographiques.
« Les investigations engagées sont au stade préliminaire et sont menées consciencieusement, avec la réserve la plus absolue, par respect pour toutes les personnes concernées », avait assuré le procureur Gian Piero Milano, faisant part de « la détermination » de la justice vaticane en la matière.
Nicolas Senèze, à Rome (avec Il Messaggero)
Source : la-croix
Mgr Pietro Amenta a plaidé coupable après la découverte de 80 photos pédopornographiques sur son ordinateur et a été condamné, jeudi 15 février, à 14 mois de prison avec sursis.
Un prélat auditeur du Tribunal de la Rote romaine, la plus haute juridiction de l’Église en matière de procès matrimoniaux, a été condamné jeudi 15 février par un juge de Rome pour détention d’images à caractère pédopornographiques, rapporte le quotidien Il Messaggero.
Ayant choisi de plaider coupable, Mgr Pietro Amenta, 55 ans, prêtre du diocèse de Matera (sud de l’Italie), a écopé d’une peine de 14 mois de prison avec sursis.
Selon le quotidien romain, l’affaire aurait éclaté un soir du mois de mars après une altercation, quand un jeune Roumain de 18 ans a accusé un homme d’attouchement dans un marché.
Connu de la police
Pour expliquer ses gestes ambigus, l’homme, qui s’est révélé être prêtre, a d’abord argué du peu de place entre les étals, avant de s’enfuir, poursuivi par le jeune homme.
Tous deux ont ensuite été rattrapés par un agent municipal hors service, avant l’arrivée d’une voiture des carabiniers auprès de qui le jeune homme s’est plaint d’avoir été victime à deux reprises d’attouchements par le prêtre.
Lors des vérifications par les carabiniers, il est apparu que le jeune Roumain n’était pas connu des services de police italiens tandis que le prêtre, prélat auditeur à la Rote depuis 2012, avait déjà fait l’objet d’une plainte pour actes obscènes en 1991 et, en 2004, pour harcèlement sexuel. En 2013, il avait également porté plainte après avoir été volé par deux transsexuels.
Enquêtes au Vatican
Lors d’une perquisition chez lui, les carabiniers ont alors trouvé sur son ordinateur 80 photos pornographiques avec des mineurs au premier plan. S’il a nié les avoir téléchargées, le prêtre a ensuite choisi de passer un marché avec la justice italienne.
Si ce cas intéresse la justice italienne, le promoteur de justice de l’État de la Cité du Vatican avait révélé, début février lors de la rentrée judiciaire vaticane, que ses services instruisaient actuellement deux cas de pédophilie de la part de personnes travaillant pour le Vatican.
Jusqu’ici, un seul cas était connu : celui d’un prêtre de la nonciature à Washington visé par une enquête pour possession d’images pédopornographiques.
« Les investigations engagées sont au stade préliminaire et sont menées consciencieusement, avec la réserve la plus absolue, par respect pour toutes les personnes concernées », avait assuré le procureur Gian Piero Milano, faisant part de « la détermination » de la justice vaticane en la matière.
Nicolas Senèze, à Rome (avec Il Messaggero)
albert on vendredi 16 février 2018 - 19:56:48
Chili: le pape François éclaboussé par un scandale sexuel
Chili - 11 février 2018
Source : lapresse.ca
Le pape François a-t-il honoré un évêque qui avait protégé un prêtre coupable d'avoir sexuellement agressé de jeunes garçons? Durant son voyage au Chili, François a traité les accusateurs de menteurs. Depuis, il a été forcé de nommer un envoyé spécial pour tirer les choses au clair. Et la publication cette semaine d'une lettre de 2015 le fait mal paraître.
LE PRÊTRE
Fernando Karadima est un prêtre qui a longtemps oeuvré auprès des jeunes gens de bonne famille de Santiago. Des plaintes d'agressions sexuelles ont été déposées dès les années 80, mais il a fallu attendre 2004 pour les premières enquêtes canoniques. Après sa retraite, en 2006, il a finalement été condamné en 2011 par l'Église à finir sa vie dans la solitude d'un couvent de Santiago (il avait alors 81 ans). Son cas a été rendu public dans le New York Times en 2010, mais un procès criminel a avorté pour cause de prescription. Un procès civil de 450 millions US est en cours contre le diocèse de Santiago. Pour compliquer le tout, certains des avocats de Karadima faisaient partie d'un cabinet ayant joué un rôle dans le coup d'État militaire de 1973 contre Salvador Allende.
L'ÉVÊQUE
Juan Barros a été formé comme prêtre par le père Karadima. Certaines victimes affirment qu'il a détruit les premières plaintes contre Karadima dans les années 80, alors qu'il était secrétaire d'un cardinal chilien, et qu'il a été témoin d'agressions commises par Karadima contre de jeunes garçons. En 2004, il a été nommé évêque auprès de l'armée chilienne. En 2015, les évêques chiliens avaient négocié avec le Vatican pour que Mgr Barros et deux autres évêques formés par Karadima perdent leur poste et passent un an en « congé sabbatique », mais finalement, le pape François l'a nommé évêque d'Osorno, ville de 150 000 habitants du sud du pays. Des prêtres d'Osorno se sont publiquement opposés à sa nomination et un groupe de laïcs a été formé pour réclamer qu'on le démette de ses fonctions. Selon Sergio Carrasco, éditeur du mensuel chilien Voces Católicas, près d'un millier de personnes font partie du groupe de laïcs anti-Barros.
LES LETTRES
En 2015, une lettre détaillant l'inaction de Mgr Barros dans les années 80 et 90 a été envoyée à l'archevêque de Boston, Seán O'Malley, par une victime de Karadima habitant à New York. Le cardinal l'a remise au pape François avant qu'il ne nomme Mgr Barros évêque d'Osorno. La lettre a aussi été transmise à la commission du Vatican sur les agressions sexuelles de mineurs, a témoigné une ancienne membre de la commission, Mary Collins, elle-même victime irlandaise de prêtres pédophiles. La lettre, qui avait été discutée dans des médias catholiques en 2015, a été rappelée cette semaine par un article de l'Associated Press. Dans plusieurs entrevues, Mme Collins, qui a démissionné de la commission du Vatican en 2017 parce qu'elle n'était pas assez sévère à ses yeux, s'est déclarée indignée de la nomination de Mgr Barros par le pape François.
LE VOYAGE
Le soutien accordé par le pape à Mgr Barros, qui a fait partie des invités d'honneur à plusieurs messes de la visite papale de janvier au Chili, a monopolisé la couverture médiatique du voyage de François. Il a notamment qualifié les accusations contre Mgr Barros de calomnies, avant de s'excuser d'avoir utilisé ce terme. Des manifestants contre le pape ont dû être dispersés par la police avec des gaz lacrymogènes et une cinquantaine d'entre eux ont été arrêtés. Une dizaine d'églises ont également été la cible d'attentats à la bombe. Selon les médias chiliens, les manifestations attiraient généralement quelques centaines de personnes et visaient non seulement François, mais également les politiques sociales du gouvernement chilien, notamment les droits de scolarité universitaires, ainsi que la reconnaissance des revendications territoriales des autochtones mapuches ainsi que de la Bolivie. « Il y a eu plusieurs problèmes logistiques avec certaines messes, avec des lieux trop éloignés ou trop petits, dit M. Carrasco de Voces Católicas. Ça a donné l'impression que le pape n'avait pas attiré les foules. »
LE CARDINAL
Fin janvier, le cardinal maltais Charles Scicluna a été chargé d'évaluer les accusations contre Mgr Barros. En 2005, il avait dirigé l'enquête contre Marcial Maciel Degollado, le fondateur mexicain des Légionnaires du Christ, un ordre très conservateur. À l'issue de cette enquête, le pape Benoît XVI avait condamné Degollado à terminer sa vie dans la solitude et la prière, dans une maison de retraite pour prêtres en Floride où il est mort en 2008. « C'est la meilleure solution possible à l'affaire Barros », dit Thomas Reese, théologien jésuite qui enseigne à l'Université Georgetown, à Washington. « L'Église n'a pas de structure canonique pour enquêter sur les évêques qui protègent les prêtres pédophiles. Le pape François a plusieurs fois répété qu'il n'y avait pas de preuves que Barros avait protégé Karadima. Ça veut dire que si Scicluna en trouve, Barros sera puni. »
Source : lapresse.ca
Le pape François a-t-il honoré un évêque qui avait protégé un prêtre coupable d'avoir sexuellement agressé de jeunes garçons? Durant son voyage au Chili, François a traité les accusateurs de menteurs. Depuis, il a été forcé de nommer un envoyé spécial pour tirer les choses au clair. Et la publication cette semaine d'une lettre de 2015 le fait mal paraître.
LE PRÊTRE
Fernando Karadima est un prêtre qui a longtemps oeuvré auprès des jeunes gens de bonne famille de Santiago. Des plaintes d'agressions sexuelles ont été déposées dès les années 80, mais il a fallu attendre 2004 pour les premières enquêtes canoniques. Après sa retraite, en 2006, il a finalement été condamné en 2011 par l'Église à finir sa vie dans la solitude d'un couvent de Santiago (il avait alors 81 ans). Son cas a été rendu public dans le New York Times en 2010, mais un procès criminel a avorté pour cause de prescription. Un procès civil de 450 millions US est en cours contre le diocèse de Santiago. Pour compliquer le tout, certains des avocats de Karadima faisaient partie d'un cabinet ayant joué un rôle dans le coup d'État militaire de 1973 contre Salvador Allende.
L'ÉVÊQUE
Juan Barros a été formé comme prêtre par le père Karadima. Certaines victimes affirment qu'il a détruit les premières plaintes contre Karadima dans les années 80, alors qu'il était secrétaire d'un cardinal chilien, et qu'il a été témoin d'agressions commises par Karadima contre de jeunes garçons. En 2004, il a été nommé évêque auprès de l'armée chilienne. En 2015, les évêques chiliens avaient négocié avec le Vatican pour que Mgr Barros et deux autres évêques formés par Karadima perdent leur poste et passent un an en « congé sabbatique », mais finalement, le pape François l'a nommé évêque d'Osorno, ville de 150 000 habitants du sud du pays. Des prêtres d'Osorno se sont publiquement opposés à sa nomination et un groupe de laïcs a été formé pour réclamer qu'on le démette de ses fonctions. Selon Sergio Carrasco, éditeur du mensuel chilien Voces Católicas, près d'un millier de personnes font partie du groupe de laïcs anti-Barros.
LES LETTRES
En 2015, une lettre détaillant l'inaction de Mgr Barros dans les années 80 et 90 a été envoyée à l'archevêque de Boston, Seán O'Malley, par une victime de Karadima habitant à New York. Le cardinal l'a remise au pape François avant qu'il ne nomme Mgr Barros évêque d'Osorno. La lettre a aussi été transmise à la commission du Vatican sur les agressions sexuelles de mineurs, a témoigné une ancienne membre de la commission, Mary Collins, elle-même victime irlandaise de prêtres pédophiles. La lettre, qui avait été discutée dans des médias catholiques en 2015, a été rappelée cette semaine par un article de l'Associated Press. Dans plusieurs entrevues, Mme Collins, qui a démissionné de la commission du Vatican en 2017 parce qu'elle n'était pas assez sévère à ses yeux, s'est déclarée indignée de la nomination de Mgr Barros par le pape François.
LE VOYAGE
Le soutien accordé par le pape à Mgr Barros, qui a fait partie des invités d'honneur à plusieurs messes de la visite papale de janvier au Chili, a monopolisé la couverture médiatique du voyage de François. Il a notamment qualifié les accusations contre Mgr Barros de calomnies, avant de s'excuser d'avoir utilisé ce terme. Des manifestants contre le pape ont dû être dispersés par la police avec des gaz lacrymogènes et une cinquantaine d'entre eux ont été arrêtés. Une dizaine d'églises ont également été la cible d'attentats à la bombe. Selon les médias chiliens, les manifestations attiraient généralement quelques centaines de personnes et visaient non seulement François, mais également les politiques sociales du gouvernement chilien, notamment les droits de scolarité universitaires, ainsi que la reconnaissance des revendications territoriales des autochtones mapuches ainsi que de la Bolivie. « Il y a eu plusieurs problèmes logistiques avec certaines messes, avec des lieux trop éloignés ou trop petits, dit M. Carrasco de Voces Católicas. Ça a donné l'impression que le pape n'avait pas attiré les foules. »
LE CARDINAL
Fin janvier, le cardinal maltais Charles Scicluna a été chargé d'évaluer les accusations contre Mgr Barros. En 2005, il avait dirigé l'enquête contre Marcial Maciel Degollado, le fondateur mexicain des Légionnaires du Christ, un ordre très conservateur. À l'issue de cette enquête, le pape Benoît XVI avait condamné Degollado à terminer sa vie dans la solitude et la prière, dans une maison de retraite pour prêtres en Floride où il est mort en 2008. « C'est la meilleure solution possible à l'affaire Barros », dit Thomas Reese, théologien jésuite qui enseigne à l'Université Georgetown, à Washington. « L'Église n'a pas de structure canonique pour enquêter sur les évêques qui protègent les prêtres pédophiles. Le pape François a plusieurs fois répété qu'il n'y avait pas de preuves que Barros avait protégé Karadima. Ça veut dire que si Scicluna en trouve, Barros sera puni. »
albert on dimanche 11 février 2018 - 18:00:23
Pédophilie : face à l’inertie du pape, une union internationale de victimes
Santiago - 14 janvier 2018
Source : liberation
A l’occasion du voyage du souverain pontife au Chili et au Pérou cette semaine, les associations de plusieurs pays se réunissent ce lundi à Santiago. Objectif : créer, en juin, une ONG mondiale
C’est une première. Et sûrement très lourde de conséquences pour l’Eglise catholique. Une trentaine d’associations et de personnalités emblématiques, fers de lance de la lutte contre la pédophilie dans les milieux catholiques (à l’instar du Britannique Peter Saunders), se retrouvent pour une journée de réflexions ce lundi à Santiago. Pour elles, c’est une manière de souhaiter la «non-bienvenue» au pape François, en voyage au Chili et au Pérou jusqu’à dimanche, et de mettre sur les rails - et c’est un changement capital - un réseau international. «Nous voulons montrer que nous sommes nombreux à défendre le droit des enfants, a expliqué le Chilien José Andrés Murillo, l’un des initiateurs de la rencontre. C ’est aussi une manière de montrer notre colère face au manque de réactions du pape.» François Devaux, fondateur de la Parole libérée, une association très en pointe dans les affaires de pédophilie en France, participe à la rencontre.
Lors de son voyage, le pape risque aussi de faire face à des manifestations. Autant au Chili qu’au Pérou, où de retentissantes affaires de pédophilie ont secoué localement les Eglises. La plus emblématique concerne le prêtre chilien Fernando Karadima (Murillo est l’une de ses victimes présumées), longtemps protégé par sa hiérarchie et désormais reclus dans un monastère. En janvier 2015, le pape avait nommé évêque l’un de ses proches, Juan Barros, provoquant d’importantes protestations. Et dans sa garde rapprochée figure aussi le cardinal chilien Francisco Errázuriz, soupçonné d’avoir couvert des affaires d’abus sexuels et de dérives sectaires.
Silence
Le souverain pontife a, de fait, envoyé des signaux très contradictoires. A maintes reprises, il a proclamé que l’Eglise catholique devait mener une politique de «tolérance zéro». Mais dans les faits, le jésuite argentin a fait preuve de beaucoup d’ambiguïtés. En France, la Parole libérée regrette vivement le soutien sans faille qu’il a apporté à Philippe Barbarin, le cardinal-archevêque de Lyon, mis en cause pour sa gestion de l’affaire Preynat, l’un des prêtres de son diocèse accusé de faits de pédophilie. Au Vatican, le pape François a aussi soutenu jusqu’au bout son ministre des Finances, le très conservateur cardinal australien Georges Pell, contraint de rentrer dans son pays au début de l’été pour répondre prochainement devant un tribunal d’accusations d’abus sexuels.
«Le pape François a beaucoup déçu les victimes», relève un expert du dossier. En 2014, il avait créé la Commission pontificale de protection des mineurs. Au terme de ses trois ans de travaux, on ignore si elle sera reconduite ou non dans ses fonctions. Devant l’inertie et le peu d’avancée, deux grandes personnalités, Peter Saunders et Marie Collins, eux-mêmes victimes de prêtres pédophiles, avaient cessé d’y siéger. Le 21 septembre, le pape a reçu les membres de cette commission. Des demandes très précises lui ont été formulées. La principale concerne l’abolition de la prescription dans les cas d’abus sexuels commis sur des mineurs. Pour le droit canon (interne de l’Eglise), elle intervient vingt ans après que les victimes ont atteint leur majorité (18 ans).
«Pour le moment, nous n’avons pas eu de réponses à nos demandes», précise, à Libération Catherine Bonnet, pédopsychiatre spécialiste reconnue des questions de pédophilie et seule Française à faire partie de la commission vaticane. Un silence qui pourrait équivaloir à une fin de non-recevoir… C’est d’ailleurs souvent la manière de procéder au Vatican. Très récemment, Catherine Bonnet a transmis une lettre au pape lui demandant expressément de rencontrer les victimes : «Ce contact direct me paraît très important», dit-elle. Or d’après ce que l’on sait, le souverain pontife n’a rencontré des victimes qu’à deux reprises depuis qu’il est entré en fonction, en 2013.
Au Chili, Fundación Para la Confianza, l’une des associations investies dans ce dossier, avait demandé un rendez-vous. Réponse négative de Rome, sous prétexte d’agenda déjà chargé. Le porte-parole du Vatican, Greg Burke, a confirmé jeudi qu’aucune rencontre avec des victimes n’était prévue pendant le voyage. «C’est un thème important», a-t-il néanmoins reconnu. Avant d’ajouter «que les meilleures rencontres étaient celles qui avaient lieu en privé.»
«Sommet mondial»
Ce refus, très mal perçu parmi les victimes, les conforte dans leur volonté de mieux s’organiser. «En échangeant entre nous, nous avons pris conscience d’être confrontés, dans chacun de nos pays respectifs, aux mêmes difficultés», souligne François Devaux. Proposé par la Parole libérée lors de la rencontre de Santiago, le projet est de mettre en place une ONG à dimension internationale pour «répondre à la dimension universelle de l’Eglise», explique Devaux. Une intuition qu’avait déjà eu l’Américaine Barbara Blaine, pionnière de la lutte contre la pédophilie dans l’Eglise, décédée en septembre. Dans les années 80, aux Etats-Unis, elle avait créé la première association de victimes de prêtres pédophiles, la très puissante Snap, aujourd’hui en crise.
La future ONG, dont les ambitions sont élevées, s’intéresserait à tous les abus commis dans l’Eglise, y compris dans le cadre de dérives sectaires. François Devaux a déjà en tête un agenda. «Nous souhaitons organiser en juin un sommet mondial des associations», révèle-t-il à Libé. Il devrait avoir lieu dans une capitale européenne.
Bernadette Sauvaget
Source : liberation
A l’occasion du voyage du souverain pontife au Chili et au Pérou cette semaine, les associations de plusieurs pays se réunissent ce lundi à Santiago. Objectif : créer, en juin, une ONG mondiale
C’est une première. Et sûrement très lourde de conséquences pour l’Eglise catholique. Une trentaine d’associations et de personnalités emblématiques, fers de lance de la lutte contre la pédophilie dans les milieux catholiques (à l’instar du Britannique Peter Saunders), se retrouvent pour une journée de réflexions ce lundi à Santiago. Pour elles, c’est une manière de souhaiter la «non-bienvenue» au pape François, en voyage au Chili et au Pérou jusqu’à dimanche, et de mettre sur les rails - et c’est un changement capital - un réseau international. «Nous voulons montrer que nous sommes nombreux à défendre le droit des enfants, a expliqué le Chilien José Andrés Murillo, l’un des initiateurs de la rencontre. C ’est aussi une manière de montrer notre colère face au manque de réactions du pape.» François Devaux, fondateur de la Parole libérée, une association très en pointe dans les affaires de pédophilie en France, participe à la rencontre.
Lors de son voyage, le pape risque aussi de faire face à des manifestations. Autant au Chili qu’au Pérou, où de retentissantes affaires de pédophilie ont secoué localement les Eglises. La plus emblématique concerne le prêtre chilien Fernando Karadima (Murillo est l’une de ses victimes présumées), longtemps protégé par sa hiérarchie et désormais reclus dans un monastère. En janvier 2015, le pape avait nommé évêque l’un de ses proches, Juan Barros, provoquant d’importantes protestations. Et dans sa garde rapprochée figure aussi le cardinal chilien Francisco Errázuriz, soupçonné d’avoir couvert des affaires d’abus sexuels et de dérives sectaires.
Silence
Le souverain pontife a, de fait, envoyé des signaux très contradictoires. A maintes reprises, il a proclamé que l’Eglise catholique devait mener une politique de «tolérance zéro». Mais dans les faits, le jésuite argentin a fait preuve de beaucoup d’ambiguïtés. En France, la Parole libérée regrette vivement le soutien sans faille qu’il a apporté à Philippe Barbarin, le cardinal-archevêque de Lyon, mis en cause pour sa gestion de l’affaire Preynat, l’un des prêtres de son diocèse accusé de faits de pédophilie. Au Vatican, le pape François a aussi soutenu jusqu’au bout son ministre des Finances, le très conservateur cardinal australien Georges Pell, contraint de rentrer dans son pays au début de l’été pour répondre prochainement devant un tribunal d’accusations d’abus sexuels.
«Le pape François a beaucoup déçu les victimes», relève un expert du dossier. En 2014, il avait créé la Commission pontificale de protection des mineurs. Au terme de ses trois ans de travaux, on ignore si elle sera reconduite ou non dans ses fonctions. Devant l’inertie et le peu d’avancée, deux grandes personnalités, Peter Saunders et Marie Collins, eux-mêmes victimes de prêtres pédophiles, avaient cessé d’y siéger. Le 21 septembre, le pape a reçu les membres de cette commission. Des demandes très précises lui ont été formulées. La principale concerne l’abolition de la prescription dans les cas d’abus sexuels commis sur des mineurs. Pour le droit canon (interne de l’Eglise), elle intervient vingt ans après que les victimes ont atteint leur majorité (18 ans).
«Pour le moment, nous n’avons pas eu de réponses à nos demandes», précise, à Libération Catherine Bonnet, pédopsychiatre spécialiste reconnue des questions de pédophilie et seule Française à faire partie de la commission vaticane. Un silence qui pourrait équivaloir à une fin de non-recevoir… C’est d’ailleurs souvent la manière de procéder au Vatican. Très récemment, Catherine Bonnet a transmis une lettre au pape lui demandant expressément de rencontrer les victimes : «Ce contact direct me paraît très important», dit-elle. Or d’après ce que l’on sait, le souverain pontife n’a rencontré des victimes qu’à deux reprises depuis qu’il est entré en fonction, en 2013.
Au Chili, Fundación Para la Confianza, l’une des associations investies dans ce dossier, avait demandé un rendez-vous. Réponse négative de Rome, sous prétexte d’agenda déjà chargé. Le porte-parole du Vatican, Greg Burke, a confirmé jeudi qu’aucune rencontre avec des victimes n’était prévue pendant le voyage. «C’est un thème important», a-t-il néanmoins reconnu. Avant d’ajouter «que les meilleures rencontres étaient celles qui avaient lieu en privé.»
«Sommet mondial»
Ce refus, très mal perçu parmi les victimes, les conforte dans leur volonté de mieux s’organiser. «En échangeant entre nous, nous avons pris conscience d’être confrontés, dans chacun de nos pays respectifs, aux mêmes difficultés», souligne François Devaux. Proposé par la Parole libérée lors de la rencontre de Santiago, le projet est de mettre en place une ONG à dimension internationale pour «répondre à la dimension universelle de l’Eglise», explique Devaux. Une intuition qu’avait déjà eu l’Américaine Barbara Blaine, pionnière de la lutte contre la pédophilie dans l’Eglise, décédée en septembre. Dans les années 80, aux Etats-Unis, elle avait créé la première association de victimes de prêtres pédophiles, la très puissante Snap, aujourd’hui en crise.
La future ONG, dont les ambitions sont élevées, s’intéresserait à tous les abus commis dans l’Eglise, y compris dans le cadre de dérives sectaires. François Devaux a déjà en tête un agenda. «Nous souhaitons organiser en juin un sommet mondial des associations», révèle-t-il à Libé. Il devrait avoir lieu dans une capitale européenne.
Bernadette Sauvaget
albert on dimanche 14 janvier 2018 - 08:07:33
Pédophilie dans l'Église : la principale association de victimes reçue par l'épiscopat
Paris - 07 janvier 2018
Source : Europe1
C'est la première fois que l'association La Parole libérée est reçue officiellement par des évêques chargés du dossier.
L'association La Parole libérée, à l'origine des révélations d'actes pédophiles qui ont secoué l'Église de France depuis 2015, a été pour la première fois reçue officiellement samedi à Paris par deux évêques chargés de ce dossier, a appris l'AFP de sources concordantes.
Trois dirigeants de l'association.
Cette association de victimes dans l'affaire du père Bernard Preynat, qui vaut au cardinal-archevêque de Lyon Philippe Barbarin une citation directe en correctionnelle pour non-dénonciation d'agressions sexuelles, était représentée par trois de ses dirigeants, a indiqué à l'AFP son président, François Devaux. Ils ont été reçus pendant 2h30 au siège de la Conférence des évêques de France (CEF) par le responsable de la cellule permanente de lutte contre la pédophilie, Mgr Luc Crepy, et l'un de ses membres, Mgr Jacques Blaquart.
"Gentillesse et empathie"
"Pour la première fois, une commission mandatée par la CEF, dans ses locaux, a reçu une association de victimes, a prononcé des mots engageants et donné un espoir très fort", s'est réjoui auprès de l'AFP François Devaux. Les deux évêques "nous ont reçus avec beaucoup de gentillesse et d'empathie. On a un peu réglé le problème de déni qui existait", a estimé cet ancien scout lyonnais figurant parmi les accusateurs du père Preynat. Pour autant, "on ne nous a donné aucun calendrier concret", a-t-il regretté. Mais l'association a noté quelques avancées.
Un "accompagnement financier" des victimes.
Parmi les points positifs relevés par La Parole libérée figure la réflexion engagée, au sein de l'épiscopat, sur la "mise en place d'un accompagnement financier" par l'Église des victimes de prêtres. "La question n'est pas taboue", a confirmé à l'AFP Mgr Crepy. La Parole libérée a demandé une "communication externe" et insisté sur le "droit à l'information des victimes" concernant les travaux de la cellule de lutte contre la pédophilie mise en place par la CEF au printemps 2016.
Lever la prescription canonique.
L'association a en outre suggéré que la levée de la prescription canonique soit systématiquement demandée à Rome concernant des actes sexuels anciens sur des mineurs ou personnes vulnérables, afin de permettre un procès devant la justice de l'Église. Elle a aussi demandé le dépaysement des éventuels procès canoniques, afin que les évêques ne soient pas "juges et parties" face à des prêtres avec lesquels ils ont une relation "fraternelle". "Nous n'avons pris aucun engagement, nous n'étions pas mandatés pour négocier, mais nous répercuterons les demandes et cette rencontre ne restera pas sans effet", a assuré Mgr Crepy, évoquant un "rendez-vous très positif".
Source : Europe1
C'est la première fois que l'association La Parole libérée est reçue officiellement par des évêques chargés du dossier.
L'association La Parole libérée, à l'origine des révélations d'actes pédophiles qui ont secoué l'Église de France depuis 2015, a été pour la première fois reçue officiellement samedi à Paris par deux évêques chargés de ce dossier, a appris l'AFP de sources concordantes.
Trois dirigeants de l'association.
Cette association de victimes dans l'affaire du père Bernard Preynat, qui vaut au cardinal-archevêque de Lyon Philippe Barbarin une citation directe en correctionnelle pour non-dénonciation d'agressions sexuelles, était représentée par trois de ses dirigeants, a indiqué à l'AFP son président, François Devaux. Ils ont été reçus pendant 2h30 au siège de la Conférence des évêques de France (CEF) par le responsable de la cellule permanente de lutte contre la pédophilie, Mgr Luc Crepy, et l'un de ses membres, Mgr Jacques Blaquart.
"Gentillesse et empathie"
"Pour la première fois, une commission mandatée par la CEF, dans ses locaux, a reçu une association de victimes, a prononcé des mots engageants et donné un espoir très fort", s'est réjoui auprès de l'AFP François Devaux. Les deux évêques "nous ont reçus avec beaucoup de gentillesse et d'empathie. On a un peu réglé le problème de déni qui existait", a estimé cet ancien scout lyonnais figurant parmi les accusateurs du père Preynat. Pour autant, "on ne nous a donné aucun calendrier concret", a-t-il regretté. Mais l'association a noté quelques avancées.
Un "accompagnement financier" des victimes.
Parmi les points positifs relevés par La Parole libérée figure la réflexion engagée, au sein de l'épiscopat, sur la "mise en place d'un accompagnement financier" par l'Église des victimes de prêtres. "La question n'est pas taboue", a confirmé à l'AFP Mgr Crepy. La Parole libérée a demandé une "communication externe" et insisté sur le "droit à l'information des victimes" concernant les travaux de la cellule de lutte contre la pédophilie mise en place par la CEF au printemps 2016.
Lever la prescription canonique.
L'association a en outre suggéré que la levée de la prescription canonique soit systématiquement demandée à Rome concernant des actes sexuels anciens sur des mineurs ou personnes vulnérables, afin de permettre un procès devant la justice de l'Église. Elle a aussi demandé le dépaysement des éventuels procès canoniques, afin que les évêques ne soient pas "juges et parties" face à des prêtres avec lesquels ils ont une relation "fraternelle". "Nous n'avons pris aucun engagement, nous n'étions pas mandatés pour négocier, mais nous répercuterons les demandes et cette rencontre ne restera pas sans effet", a assuré Mgr Crepy, évoquant un "rendez-vous très positif".
albert on dimanche 07 janvier 2018 - 07:48:51
GB: un ancien prêtre catholique reconnu coupable d'abus sexuels après une longue cavale
Londres - 06 décembre 2017
Source : RTLinfo
(Belga) Un tribunal londonien a reconnu mercredi un ancien prêtre catholique britannique coupable d'abus sexuels commis il y a plus de 30 ans sur dix garçons, plus d'un an après son arrestation qui avait mis fin à une longue cavale.
Andrew Soper, 74 ans, a été reconnu coupable de 19 chefs d'accusation de viol et abus sexuels commis entre 1975 et 1982 au sein de l'établissement privé catholique "St Benedict's School", basé à Ealing Abbey dans l'ouest de Londres, où il enseignait à des enfants âgés de 11 à 14 ans et était chargé de la discipline. Des exclamations se sont fait entendre dans le public à la lecture du verdict, au terme de dix semaines de procès, tandis que l'ancien ecclésiastique demeurait impassible dans le box. Ce dernier a été maintenu en détention jusqu'au prononcé de sa peine devant le tribunal de l'Old Bailey, le 19 décembre. La procureure Gillian Etherton a expliqué durant le procès que les victimes étaient frappées avec une canne sous de faux prétextes, comme le fait d'avoir envoyé un ballon de football "dans la mauvaise direction", puis abusées sexuellement. Une première victime l'avait dénoncé en 2004 mais la police britannique avait dans un premier temps estimé que les preuves étaient insuffisantes. Une deuxième victime s'était fait connaître en 2008, puis une autre en 2010, après quoi la police avait interrogé l'ecclésiastique et l'avait placé en liberté sous caution. Mais Andrew Soper, qui a enseigné à St Benedict's jusqu'en 1991 et niait les accusations portées contre lui, avait pris la fuite au Kosovo quelques mois plus tard, au printemps 2011. Il avait été finalement été arrêté en août 2016 à l'aéroport londonien de Luton à son arrivée du Kosovo, dont il avait été expulsé, sur la base d'une mandat d'arrêt européen lancé par le Royaume-Uni. L'école, qui facture environ 5.000 livres (près de 5.700 euros) par trimestre, avait déjà été éclaboussée par d'autres scandales sexuels impliquant des enfants. Elle compte notamment parmi ses anciens élèves Chris Patten, le dernier gouverneur britannique de Hong Kong et membre conservateur de la chambre des Lords. A la suite d'un rapport britannique indépendant qui a mis en lumière 21 incidents liés à des abus commis par des prêtres de 1970 à 2010, l'établissement a présenté des excuses et accepté des recommandations sur un changement dans sa manière de fonctionner afin de mieux protéger les enfants. (Belga)
Source : RTLinfo
(Belga) Un tribunal londonien a reconnu mercredi un ancien prêtre catholique britannique coupable d'abus sexuels commis il y a plus de 30 ans sur dix garçons, plus d'un an après son arrestation qui avait mis fin à une longue cavale.
Andrew Soper, 74 ans, a été reconnu coupable de 19 chefs d'accusation de viol et abus sexuels commis entre 1975 et 1982 au sein de l'établissement privé catholique "St Benedict's School", basé à Ealing Abbey dans l'ouest de Londres, où il enseignait à des enfants âgés de 11 à 14 ans et était chargé de la discipline. Des exclamations se sont fait entendre dans le public à la lecture du verdict, au terme de dix semaines de procès, tandis que l'ancien ecclésiastique demeurait impassible dans le box. Ce dernier a été maintenu en détention jusqu'au prononcé de sa peine devant le tribunal de l'Old Bailey, le 19 décembre. La procureure Gillian Etherton a expliqué durant le procès que les victimes étaient frappées avec une canne sous de faux prétextes, comme le fait d'avoir envoyé un ballon de football "dans la mauvaise direction", puis abusées sexuellement. Une première victime l'avait dénoncé en 2004 mais la police britannique avait dans un premier temps estimé que les preuves étaient insuffisantes. Une deuxième victime s'était fait connaître en 2008, puis une autre en 2010, après quoi la police avait interrogé l'ecclésiastique et l'avait placé en liberté sous caution. Mais Andrew Soper, qui a enseigné à St Benedict's jusqu'en 1991 et niait les accusations portées contre lui, avait pris la fuite au Kosovo quelques mois plus tard, au printemps 2011. Il avait été finalement été arrêté en août 2016 à l'aéroport londonien de Luton à son arrivée du Kosovo, dont il avait été expulsé, sur la base d'une mandat d'arrêt européen lancé par le Royaume-Uni. L'école, qui facture environ 5.000 livres (près de 5.700 euros) par trimestre, avait déjà été éclaboussée par d'autres scandales sexuels impliquant des enfants. Elle compte notamment parmi ses anciens élèves Chris Patten, le dernier gouverneur britannique de Hong Kong et membre conservateur de la chambre des Lords. A la suite d'un rapport britannique indépendant qui a mis en lumière 21 incidents liés à des abus commis par des prêtres de 1970 à 2010, l'établissement a présenté des excuses et accepté des recommandations sur un changement dans sa manière de fonctionner afin de mieux protéger les enfants. (Belga)
albert on mercredi 06 décembre 2017 - 07:26:49
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