Demandes d’aide de victimes de prêtres pédophiles en hausse de 300%


http://www.journaldequebec.com/2014/07/15/demandes-daide-de-victimes-de-pretres-pedophiles-en-hausse-de-300

Valérie Gonthier
Journal de Montréal, Publié le: mardi 15 juillet 2014, 19H10 | Mise à jour: mardi 15 juillet 2014, 19H16

La médiatisation de plusieurs cas de prêtres pédophiles a récemment incité de nombreuses victimes à demander de l’aide. Dans la dernière année seulement, l’Association des victimes de prêtres (AVP) a vu le nombre d’appels augmenter de 300%.

L’an dernier, environ 150 personnes ont contacté l’AVP pour se confier sur les sévices sexuels qu’elles auraient subis dans le passé des mains d’un prêtre.

Depuis un an, le nombre d’appels a explosé, se situant entre 500 et 600, rapporte Carlo Tarini, directeur de l’organisme.

«Entre le moment où les gens nous appellent pour la première fois et celui où ils décident de rencontrer la police et aller de l’avant dans le processus judiciaire, cela peut prendre des mois», explique-t-il.

Pères Rédemptoristes

Certains ont aussi parfois besoins d’une motivation ou d’un «déclencheur» pour y arriver. Et le récent procès des Pères rédemptoristes en a été un pour plusieurs, indique M. Tarini.

«Ce procès a été le point de bascule. Les gens sont maintenant prêts à croire qu’ils peuvent réclamer justice», indique-il.

La semaine dernière, des victimes de prêtes pédophiles ont obtenu gain de cause dans leur recours collectif contre la communauté religieuse des Pères Rédemptoristes.

Le juge Claude Bouchard a condamné les Rédemptoristes à verser 17 millions $ aux victimes d'agressions sexuelles commises par un père du Séminaire Saint-Alphonse.

«Même le pape va jusqu’à dire qu’il y a 2% de prêtres pédophiles», insiste M. Tarini, qui espère que la déclaration du pape François qui a vivement fait réagir ces derniers jours incitera plusieurs à dénoncer.

«Les victimes qui se sentent isolées comprennent maintenant qu’elles ne sont plus seules», ajoute-t-il.

Demande d’aide

D’ailleurs, lors du procès des Pères rédemptoristes, certaines personnes se sont même présentées au palais de justice avant de rencontrer des membres de l’AVP.

«À un moment, la marmite pète et ils veulent raconter leur histoire», explique M. Tarini.

Or, ce n’est pas tous ceux qui contactent l’AVP qui souhaitent s’embarquer dans de longues procédures judiciaires. Certains veulent simplement se confier et aller chercher de l’aide.

«Mais dernièrement, si ce n’était pas du délai de prescription (de 30 ans), une grande majorité serait allée de l’avant. Au moins ils auraient eu la chance d’aller chercher une indemnisation pour ce qu’ils ont subit», dit-il.






albert on mardi 15 juillet 2014 - 17:31:35